Le bal des folles est un événement qui se produit chaque année à l’hôpital de la Salpêtrière pour fêter la Carême. S’il est festif pour les patientes qui y voit l’occasion de se déguiser, danser, rencontrer du monde, on se rend vite compte que ce bal est surtout un moyen d’amuser les classes supérieures, engoncées dans l’ennui d’une vie bien rangée. Ces bourgeois ne viennent qu’avec l’idée de s’amuser de ces « folles » dans l’espoir de briser un tant soit peu la monotonie de leur quotidien.
A quinze jours de l’événement, Eugénie Cléry est admise dans cet hôpital dirigé par le célèbre Dr Charcot, condamnée par une grand-mère qui a révélé ses confidences à un père qui ne voyait déjà en elle que l’opportunité de s’élever un peu plus socialement par le biais d’un mariage avantageux. Sur place elle découvre la vie de ces femmes, victimes de la folie des hommes et d’une société pensée pour et par eux.
De par son spiritisme, qui lui permet de voir et entendre les morts, elle en vient à confronter Geneviève, intendante infirmière du service psychiatrique, à ses croyances et convictions, provoquant un bouleversement chez cette Ancienne qui n’hésitera bientôt plus à s’opposer à l’autorité médicale, pensant naïvement que son avis puisse avoir de la valeur.
Avec Le bal des Folles, Victoria Mas dénonce le traitement réservé aux femmes devenues encombrantes et les conditions de soins d’une époque qui ne voyait dans leurs crises d’hystérie qu’une folie à maîtriser, faisant des patientes des sujets d’étude et d’expérimentation. Le texte met en avant des femmes différentes, des victimes, qui luttent pour préserver un peu d’humanité et se soutiennent dans un bel exemple de sororité.