Si tu pensais que les aristocrates belges n’avaient d’autres soucis que de choisir le bon champagne pour leurs réceptions, Le Crime du comte Neville d’Amélie Nothomb est là pour te rappeler que, parfois, une bonne fête peut aussi s’accompagner d’un meurtre annoncé.
L’histoire suit le comte Neville, un noble ruiné qui tente de sauver les apparences en organisant une dernière grande réception. Petit hic : une voyante lui prédit qu’il va tuer un invité ce soir-là. Ce qui, il faut bien l’avouer, est un léger problème pour l’ambiance. Ajoute à cela une fille un peu trop mélancolique et une réflexion sur le destin et l’honneur, et tu obtiens une fable à la Nothomb, courte et piquante.
Le gros point fort ? C’est du Nothomb pur jus. Ça se lit vite, c’est absurde, les dialogues claquent, et l’histoire joue avec l’ironie et le tragique avec élégance. Les personnages, bien que caricaturaux, ont ce petit quelque chose de théâtral qui les rend attachants.
Le hic ? C’est du Nothomb pur jus… mais un peu trop léger. L’idée de départ est géniale, mais le développement reste en surface, et on referme le livre en ayant l’impression qu’il manque un acte. On aurait aimé plus de tension, plus de folie, et un peu moins de dialogues qui tournent en rond.
Bref, Le Crime du comte Neville, c’est une lecture sympathique, mordante et élégante, mais qui laisse une impression d’inachevé. Un bon cru pour une soirée légère… mais pas forcément la meilleure bouteille de la cave Nothomb.