Comme toujours chez Robert Jordan, c'est assez verbeux, avec des descriptions parfois surchargées, et l'histoire met un certain temps avant de prendre son essor. On sent chez lui la volonté de coller à un genre en respectant les codes imposés sans le vouloir par Tolkien : on y voit des passages rédigés dans une autre langue (ce n'est pas de l'elfique), des chansons, de longs paragraphes contemplatifs...
Pourtant, ce volume est plus dynamique et plus riche que les précédents, avec cette trame typique dans laquelle les personnages principaux sont séparés : ça ressemble à du passage obligé (comme dans les Deux Tours), mais l'intensité dramatique est telle qu'on pardonne aisément ces faiblesses relatives tant on espère le dénouement, le duel final qui va (encore une fois) opposer Rand, ce jeune paysan qui n'est autre que le Dragon Réincarné dont la légende veut qu'il revienne pour mettre fin au règne du mal, et Ba'alzamon, le Ténébreux, qui avait été enfermé dans une montagne éloignée pendant l'ère des Légendes.
Plus haletant que d'ordinaire, plus efficace aussi car écrit avec un meilleur sens du rythme, c'est un bon épisode qui a relancé mon intérêt.