Ok, je ne fais JAMAIS ça. Jamais, jamais, jamais je ne lis de novélisation (adaptation en bouquin d'un film random ou pas suivant sa place dans le box office), mais là j'ai succombé. Comme un gosse après la piscine devant une putain de vitrine de boulangerie. Happé. Genre je le veux sinon je vais faire une crise d'hypolittérature (quand t'as les doigts qui deviennent moites, que t'as la tête qui tourne et que t'en as pu rien à foutre de la taille de ta pile qu'il te reste à lire).


En plus c'est le réal qui s'y colle (et quel réalisateur), associé à Cornelia Funke qui n'a plus rien à prouver en matière de succès niveau littérature jeunesse.


Cette putain d'édition en anglais est un pur bijoux. Le livre est beau, on sent le grain sur la pulpe des doigts sans que ça bave, même quand il fait sa race de 40°, l'illustrateur a chiadé ses dessins (je peux pas dire ce qu'a fait Allen Williams avant je connais pas du tout mais wow). Bref rien que par l'objet déjà t'es conquis.


Édition anglaise oblige, j'ai lu à côté de Google Trad. au cas où et même si j'ai un niveau d'anglais proche de "j'me démerde ça va j'ai regardé tous les épisodes de GoT en VO", la langue est à la fois riche et accessible, le genre de conte qui se veut onirique ET bien écrit (c'est devenu trop rare en contes jeunesse, à l'instar de certains contes pour adultes que je peux vous recommander chaudement plus tard si tu veux).


L'histoire est hyper fidèle au film, d'ailleurs pour ceux qui l'ont vu la pellicule défile directement sous vos yeux, la musique avec, les personnages du film étaient déjà bien joués, le fait de leur donner une âme ici rend le tout parfait. PAR-FAIT.


Pour ceux qu'auraient piqué un somme d'une décennie et qui viendraient juste de se réveiller Le Labyrinthe de Pan est pour moi le meilleur film de del Toro. On y suit l'histoire d'Ofelia, jeune fille de 12 ans venue rejoindre son beau père, militaire qui agit sous les ordres de Franco pendant la Seconde Guerre mondiale, venu squatté en forêt pour traquer les rebelles anarchistes faisant tort au général. La mère d'Ofelia attend un fils de Grand Méchant Loup (El Capitan Vidal), et Ofelia sent que sous ses airs propre et sévère, ce type est une sacrée pompe à merde.


Ofelia vacille entre deux mondes et va être l'objet d'une vieille légende (qu'on nommera prologue dans le roman), celle d'une petite fille venue d'un pays imaginaire à force d'aimer les humains, morte d'avoir voulu leur ressembler mais dont l'âme continue de se réincarner afin que son véritable père (le Faune) puisse la retrouver.


Ce conte est cruel, de quoi terroriser pas mal de gosses en bas âge si tu veux mon avis. Si vous voulez les calmer d'un coup promettez leur un "j'te jure que si t'es pas sage j'te lis Le Labyrinthe de Pan", effet garanti. C'est violent-sombre mais pourtant il n'y a que du délice là dedans.


Dévoré en quasi une nuit avec aucune envie de me pieuter, flippant à cause de cette putain de forêt qui ressemble aux forêts allemandes hyper denses dans les série Netflix qui servent à envoyer le générique du début sur une musique so 2020.


Voilà de quoi fermer mon caquet en ce qui concerne les novélisations, en tout cas la version originale t'éclate la rate et tout ce qui s'ensuit. Pas besoin de bénédiction vous pouvez direct vous la procurer elle remplit pas mal de fonctions olfactives à elle toute-seule et vous plonge dans l'envie de basculer vous aussi dans un monde où les règles sont certes cruelles, mais qui paraissent douces à côté d'un monde où l'Humain l'est encore plus.


Ceux ont vu ont pas intérêt à l'ouvrir et spoiler à tout va, pour les petits veinards encore vierges de cette oeuvre, accrochez vous bien ça va secouer.


Si t'arrives à gérer ta patience (level "tu verras quand tu seras grand" tellement c'est intenable), le livre sortira aux Editions Michel Lafon le 28 novembre 2019, ma main montre et mon billet que tu vas t'ajouter ça à ta petite liste d'étrennes de fin d'année. Reste à prier très fort pour que le travail éditorial soit aussi good que celui d'origine.


C'était long dézo mais putain que c'était bon. La berceuse qui te berce et te traumatise en même temps laisse tomber ...

LouKnox
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le 2 juin 2020

Critique lue 430 fois

Lou Knox

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