C'est le titre qui m'a attirée je crois.
Et puis il faut bien avouer que j'ai besoin de délicatesse en ce moment - la littérature japonaise était toute désignée.
Ce court bouquin contient deux histoires: "Le réfectoire un soir et une piscine sous la pluie" donc et "Un thé qui ne refroidit pas".
La quatrième de couv d'actes sud parlait de souvenirs et d'inconscient, de mémoires et de rencontres bouleversantes.
Je l'ai lu d'une traite, sur un vol Nice - Paris et voilà ce que j'en ai retenu :
1) La première histoire raconte la rencontre, par hasard, d'une jeune femme et d'un homme accompagné de son fils de 3 ans. Leur kif ? Admirer des réfectoires et s'extasier devant les méga lave - vaisselle et la robotisation du processus de fabrication des beignets de crevette. Le père se met à raconter sa vie à cette jeune inconnue en revenant sur un épisode marquant de sa prime jeunesse : le cours de piscine où il ne savait pas nager.
C'est fou non ?
Ah bah non.
Bon on comprendra ensuite, grâce à une nouvelle confession ce qui suscite sa fascination pour les réfectoires. Qui est en fait une réminiscence désagréable de son enfance (encore) mais du coup, pas compris pourquoi il restait bloqué dans l'admiration d'un truc qui l'a traumatisé. Les descriptions sont douces, subtiles, évocatrices mais cela ne suffit pas à en faire une histoire assez forte.
2) La deuxième histoire est un poil plus dense mais m'a quand même laissée sur ma faim. Rien de pire que ce sentiment de perplexité quand on referme un bouquin et qui vous fait vous demander ce que vous avez lu,en fait. Là c'est exactement ça.
Une jeune femme assiste à la veillée mortuaire d'un ancien camarade de classe. Le pire c'est qu'elle n'était même pas liée à lui mais bon c'est pas grave : l'événement est un prétexte pour aborder la finitude. Soit. Elle retrouve la bas un ancien élève qu'elle avait perdu de vue, ils tapent la discute et à la fin, il réussit à lui extorquer son 06. Classique. On s'attend donc à une histoire de rencard.
Eh bah on n'y est pas du tout !
En fait la fille est déjà en couple (mais maquée à un naze) et lui est marié avec l'ex bibliothécaire de leur collège . Sa femme est un splendeur d'une classe folle qui est du genre à mettre des petites housses sur sa théière et à avoir toujours des ongles immaculés.
On sent que la fille est un peu déçue qu'il soit pris, elle n'aurait sans doute pas boudé le plaisir d'une nouvelle rencontre mais l'histoire ne s'attarde pas trop sur ce point. Non le récit se contente d'accumuler les petits détails censément symboliques mais qui sont demeurés pour moi d'une opacité impénétrable.
Tout paraît métaphorique, tout est poetique, petites touches impressionnistes, et pourtant on sent une sourde violence transpirer entre les lignes sans qu'on comprenne vraiment ce que l'auteur a voulu dire.
Déception globale.