Si tu pensais que les mémoires de guerre étaient des récits objectifs et équilibrés, Le Salut de Charles de Gaulle est là pour te rappeler qu’écrire sa propre légende est une discipline à part entière.
L’histoire ? C’est la version gaullienne de la fin de la Seconde Guerre mondiale et de l’après-guerre immédiat, racontée avec le style inimitable du Général : solennel, un poil dramatique, et toujours avec lui en figure centrale. Le récit passe en revue la Libération, la reconstruction de la France et ses grandes décisions politiques… tout en confirmant une chose essentielle : Charles de Gaulle était persuadé d’avoir toujours raison.
Le gros point fort ? C’est un document historique incontournable. Qu’on aime ou non le personnage, il a été aux premières loges d’une période charnière et sa plume est à la hauteur de son personnage : imposante, théâtrale, parfois presque prophétique. C’est un mélange entre récit de guerre, traité de philosophie politique et autoportrait héroïque.
Le hic ? C’est du 100% gaullisme, zéro nuance. Si tu espérais une réflexion sur ses erreurs ou un soupçon d’autodérision, passe ton chemin. Chaque ligne respire la grandeur, chaque décision est visionnaire, et chaque adversaire politique semble avoir été placé sur Terre pour le contrarier. Ajoute à ça un style parfois pesant et des passages longuets sur l’administration, et tu as un livre qui peut vite devenir indigeste.
Bref, Le Salut, c’est une plongée dans l’esprit du Général, une fresque historique où de Gaulle est le héros incontesté. À lire si tu veux comprendre sa vision de l’Histoire… mais sois prêt à supporter un ego qui occupe autant de place que son ombre sur la Cinquième République.