Cinq pages suffisent pour être harponné par ce thriller de Michel Bussi. Ils sont peu nombreux les écrivains à avoir ce talent de capter le lecteur en si peu de mots. À chaque sortie, il faut résister et puis, n’y pouvant plus, ouvrir le livre et le découvrir presque en apnée. Car, c’est sûr comme les autres fois, avec Les Assassins de l’aube, en Guadeloupe, le lecteur ne voudra que lire, lire jusqu’à la fin, pour découvrir la manière dont encore en fois, l’écrivain à construire son twist final, sa spécialité.
Brindilles d’histoire
Le mort : Jacob Santamaria pratique la plongée dans le Grand Cul-de-sac marin. Une des plus grosses fortunes, il exploite une chaîne d’hôtels de luxe sur l’île. C’est un quimboiseur qui le découvre.
L’enquêteur Valéric, 44 ans, est né près de la Plage de Malendure sur les hauteurs de la Bouillante, au bout de la ravine du Bois-Malher à Basse-Terre. Il est revenu trop tard et n’a pu revoir sa mère. Chabin, il est à la tête de la Police de La Pointe depuis quelques mois.
Son adjointe Joléne Dos Santos a un métissage façon breton et portugais ou l’inverse. La capitaine de police avec sa peau mate se dit originaire d’ailleurs venus en profiter sous le soleil des tropiques.
Amiel Ouassou, capitaine de police à la DZPJ, est en ménage depuis 18 mois avec Raphaël qui devait le présenter à sa belle famille et qui ne l’a pas fait. Il va aider par sa connaissance du pays.
Le nouveau sous-préfet en charge de la sécurité est fraîchement arrivé et nommé directement par Paris. Il va se charger directement de l’affaire. Valentin Lecocu, il s’appelle. Michel Bussi s’amuse de cette critique politique à peine volée.
Bien sûr, une journaliste viendra essayer d’obtenir des renseignements pour suivre au plus près l’enquête. Et peut-être, plus si affinités avec Valéric !
En bref,
Chez Michel Bussi, la critique sociale est englobée dans du beau papier cellophane de type roman policier, mais elle n’en existe pas moins, réelle et efficace. De même, l’histoire contemporaine de l’île de la Guadeloupe y est exposée avec tous ses aspects géopolitiques, avec notamment l’esclavage. Pour rappel, Michel Bussi était géographe, enseignant chercheur à l’université dans sa Normndie Natale.
Le thriller, Les Assassins de l’aube, est parfaitement construit autour des enjeux historiques, économiques et politiques de la Guadeloupe. On apprend sans en avoir conscience et on comprend que l’histoire a un poids qu’il ne faut pas négliger. Il sera question de vengeance, de colonialisme et d’esclavage. Bref, s’y lancer les yeux fermés !
Chronique illustrée ici
https://vagabondageautourdesoi.com/2024/10/28/les-assassins-de-laube-m-bussi/