La gamine qui transforme chaque journée en catastrophe

Si tu pensais que les romans pour enfants du XIXe siècle étaient toujours pleins de morale bienveillante et de leçons en douceur, Les Malheurs de Sophie est là pour te rappeler qu’on peut aussi raconter l’histoire d’une gamine dont la vie ressemble à une compilation de fails… et qui se fait remonter les bretelles à chaque chapitre.

Sophie, c’est l’enfant qu’on adore détester ou qu’on plaint selon l’humeur. Curieuse, maladroite et un poil trop téméraire, elle enchaîne les bêtises avec une régularité impressionnante : entre les poissons rouges qu’elle fait cuire, la poupée qu’elle maquille avec du cirage et les aventures culinaires qui tournent au désastre, on dirait presque une influenceuse "expériences maison" du XIXe siècle… mais version tragique.

Le gros point fort ? C’est un récit qui ne manque pas de charme. La Comtesse de Ségur a un vrai talent pour raconter ces péripéties avec une plume fluide et un humour bien senti. Même si le but est de montrer ce qu’il ne faut pas faire, impossible de ne pas avoir une petite tendresse pour Sophie et son côté "ça part en vrille".

Le hic ? C’est très moralisateur. Chaque malheur est suivi d’une punition (parfois bien sévère) et d’une grande leçon de vie. Certains passages ont mal vieilli, et on peut trouver que Sophie prend cher pour des erreurs finalement assez innocentes.

Bref, Les Malheurs de Sophie, c’est un classique de la littérature enfantine, à mi-chemin entre la comédie et la leçon de morale, où l’héroïne passe plus de temps à se faire gronder qu’à s’amuser. À lire pour son côté nostalgique et son humour involontaire… et pour se rassurer en se disant qu’on n’a jamais été aussi maladroit qu’elle.