Lombres est un roman jeunesse dont le pitch a tout pour plaire : on nous promet une aventure pleine de rebondissements dans une version "dark" de Londres par deux jeunes londoniennes...
Sauf que voilà. Oui, en gros c'est ça. Mais sans sentiment. Sans vrai style. L'intrigue manque de crédibilité. On reste en surface. On a du mal à y croire. Peut-être à cause du trop-plein ? On a l'impression que l'auteur a voulu intégrer les 1000 idées qui lui sont venues en tête... Oui mais... Ca ne marche pas... Au pauvre lecteur, il lui faut du temps pour provoquer des images. Là, on a pas le temps de s'apensentir, ça va trop vite. Le déroulé de l'action est par ailleurs très scolaire. Des fois je me suis un peu perdue... Dans le genre on saute d'un évènement à l'autre sans transition. La fausse première fin sonnait complètement faux. Dans la surenchère de décors et de trouvailles, on perd les personnages, qui n'ont quasiment aucune consistance.
Dans la même veine, je pense que Jasper Fforde, avec Thursday Next (et peut-être la Tyrannie de l'arc-en-ciel, que je n'ai pas encore lu), s'en sort beaucoup mieux. Je veux dire, ça a beau être complètement délirant, on y croit. Dans Lombres,on sent davantage l'influence de Neil Gaiman, dont je ne suis pas parvenue à lire un livre... Ceci explique peut-être cela.
Bref ! On parcourt donc facilement, certes, mais sans surprise, un scénario d'une série d'une saison, peut-être, avec une succession d'épisodes dont même les coupures pub sont respectées (quelqu'un a compris la séparation de certains paragraphes ?). Pas désagréable en somme (et belle couv et belles illustrations) mais décevant.