Que l'on apprécie ou non Elvis Costello, alias Declan Patrick McManus, une chose est certaine, le bougre sait écrire. L'an dernier, le Royaume-Uni a fait entrer le texte de Beyond Belief dans le corpus littéraire anglais.
Une autobiographie d'Elvis Costello est donc forcément un objet littéraire qui dépasse la biographie de rock star.
Evidemment, comme tout musicien qui se respecte il nous parle de ses collègues (Paul McCartney, Van Morrison, Diana Krall, son épouse actuelle… et bien d'autres) mais il nous fait découvrir les McManus, musiciens de père en fils, en commençant par son père Ross, chanteur vedette d'un orchestre de danse réputé au Royaume-Uni dans les années 50, le Joe Loss Orchestra.
Objet littéraire, le récit n'est pas chronologique mais construit un peu à la manière des déplacements d'un Cavalier de jeu d’Échecs, jamais là où on l'attend. Son enfance, ses addictions, ses dérapages nous sont contés sans complaisance et illustrés par des textes de chansons (que l'éditeur a décidé de ne traduire qu'en annexe) ainsi que des extraits de nouvelles non publiées (traduites, elles… faut quand-même pas déconner). C'est là où l'on découvre que l'Anglais et le Globish (ou Pidgin English) ne sont pas du tout la même chose. En 2015, quand le livre a été publié, j'avais songé à le lire en VO, j'ai eu bien fait de m'abstenir.Son vocabulaire est incroyablement plus étendu que celui de la grande majorité des locuteurs de la langue de Shakespeare.
En résumé, si vous êtes amateurs du chanteur et de son travail, lisez-le ; si vous n'êtes pas un de ses fans, tentez quand-même de le lire, vous pourriez être surpris.