Je sais que Yann Moix est plutôt clivant, peut-être parce que médiatique... Pour le reste, Naissance est un tour de force incroyable de littérature.
Bourré de bons mots, de trouvailles littéraires, d'exercices de style, et de réflexions existentielles jusqu'au-boutistes permises par l'ampleur de ces 1400 pages. Je me demande même s'il n'a pas poussé le vice au point de pondre ce pavé uniquement pour la symbolique du printemps 68, où se déroule cette Naissance...
Ce qui me semble incroyable est qu'il n'y a rien à jeter du début à la fin de Naissance, la page 60 est aussi riche que la page 513 ou 937, chaque chapitre (ils sont courts et nombreux) est un petit bijou, quand bien même Moix semble volontairement vouloir nous perdre dans certaines digressions théologiques et abstraites, certaines listes sans fin que le lecteur choisira de lire ou non, pour mieux revenir nous chercher un peu plus loin au détour de situations cocasses et de réflexions bien senties.
Enfin, c'est excellemment écrit, le vocabulaire est riche (il a ce plaisir des mots - et des prénoms - rares et toujours forts à-propos), et souvent très drôle.
Brillant est le mot qui convient, forcément marquant pour les semaines et les mois nécessaires à sa lecture, je prends ce livre pour une des meilleurs démonstrations littéraires que j'ai pu lire.