Ce livre fait partie d’une collection de recueils de nouvelles noires pour chaque grande ville (dont, en français, Londres Noir, Los Angeles Noir) et conçu, selon l’éditeur, comme une auberge espagnole.
La description est juste : une auberge espagnole. Les chambres ne se valent pas toutes mais l’auberge, comme dirait le Bibendum, vaut un détour sinon le voyage, surtout si l’on est sensible au charme désuet de la rue de Belzunce, à l’ambiance des bistrots et aux souvenirs ranimés par l’évocation du vrai Paris, de la place Daumesnil au parc de Belleville.
Marc Villard nous promène aux Halles, Salim Bachi au Quartier Latin, Dominique Mainard à Belleville, Jean-Bernard Pouy dans le Marais, DOA à Bastille Oberkampf, et Jérôme Leroy aux alentours de la Gare du Nord, … dans ces courts récits d’un noir souvent teinté de rouge sang.
Ceci n’empêche en rien de profiter des plaisirs des cafés, restaurants et de l’observation des lieux parisiens et de leurs transformations, entre les cadavres …
« Avant la fricassée de langoustines aux cèpes, Berthet et Morland ont commandé en guise d’apéritif une bouteille de champagne Drappier brut zéro dosage.
Berthet et Morland mangent de bonnes cochonnailles et boivent le champagne qui a un goût de vin, ce qui est toujours surprenant dans une époque définitivement falsifiée. »
« A l’époque, la gare du Nord n’avait pas cette allure d’aéroport pour la quatrième dimension, de plate-forme pour freaks en partance pour les univers parallèles de la dope, de la clochardisation accélérée et de la mort sociale. »
(Berthet s’en va – Jérôme Leroy)
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