Si tu pensais que Maupassant ne racontait que des histoires de normands mélancoliques et de marins un peu rustres, Pierre et Jean est là pour te rappeler qu’il savait aussi transformer un simple héritage en un cocktail explosif de jalousie et de non-dits familiaux.
L’histoire commence tranquillement : Jean, le benjamin, reçoit un héritage d’un ami de la famille, pendant que son frère aîné, Pierre, regarde ça d’un œil torve et commence à flairer une embrouille. Pourquoi Jean et pas lui ? D’où vient vraiment cet argent ? Et surtout, quel vilain secret familial pourrait bien se cacher derrière cette générosité inattendue ?
Le gros point fort ? C’est un roman court, efficace et terriblement bien mené. Maupassant excelle à disséquer les émotions humaines, et ici, il explore la jalousie et le doute avec une finesse psychologique incroyable. Les personnages sont criants de vérité, et l’évolution de Pierre, qui passe du frère aimant à l’homme rongé par la rancœur, est captivante.
Le hic ? Ce n’est pas le Maupassant le plus palpitant. Si tu t’attends à une intrigue trépidante ou à des drames grandioses, tu risques de trouver que ça manque un peu d’intensité. C’est subtil, très subtil… et peut-être un peu trop sage comparé à ses nouvelles plus mordantes.
Bref, Pierre et Jean, c’est un superbe roman psychologique, une étude de la jalousie et de la fragilité des liens familiaux, servie par une écriture limpide et percutante. À lire si tu aimes les histoires de secrets bien enfouis et les tragédies feutrées… mais sans attendre de grands éclats de voix.