Si tu pensais que les romans sur l’enfance étaient toujours tendres et nostalgiques, Poil de Carotte de Jules Renard est là pour te rappeler qu’on peut aussi raconter l’histoire d’un gamin mal aimé avec un réalisme bien sec et une pointe d’humour cruel.
Le héros, Poil de Carotte (oui, il n’a même pas droit à son vrai prénom, sympa l’ambiance), est un enfant roux, maladroit et rejeté par sa propre famille, surtout par sa mère, une championne en matière d’humiliation passive-agressive. Au fil des chapitres, on suit son quotidien fait de brimades, de solitude et de petits actes de rébellion… qui ne mènent pas souvent à grand-chose.
Le gros point fort ? C’est un regard aiguisé sur l’enfance, sans faux-semblants. Jules Renard écrit avec un style simple mais tranchant, oscillant entre ironie mordante et tendresse discrète. Certains passages sont percutants, drôles malgré eux, et révèlent une vraie lucidité sur les rapports familiaux.
Le hic ? C’est parfois un peu trop détaché. On alterne entre des scènes marquantes et d’autres plus anecdotiques, et le format par petits chapitres rend le récit un peu fragmenté. Et puis, soyons honnêtes : voir un enfant se faire malmener page après page, ça peut finir par peser sur le moral.
Bref, Poil de Carotte, c’est un roman à la fois grinçant et touchant sur l’enfance, un mix entre mélancolie et humour noir, qui laisse un goût amer mais sincère. À lire si tu veux une vision sans filtre du monde des adultes vu par un gamin… et si tu es prêt à compatir avec un rouquin qui n’a vraiment pas tiré le bon numéro.