Dommage...

Je refais rapidement le pitch : une femme (le double de l'auteure, même profession, même pedigree, même identité) tombe éperdument amoureuse d'un sale type qui la martyrise mais qui pourtant la séduit au point de la rendre dépendante et de briser son couple.
Je suis rentrée dans ce livre avec curiosité (une amie me l'avait prêté à la sortie de la projection du film "Mon Roi" de Maïwenn en me disant qu'il y faisait étrangement écho) et je l'ai littéralement dévoré. Je voulais savoir jusqu'où allait aller cette femme par amour pour ce type horrible et j'avoue avoir tremblé pour elle. Il faut dire que l'écriture est alerte et le thème intrigant... Jusqu'à la page 180.
Puis, tandis que l'héroïne, après sa descente aux enfers, imagine une vengeance de bric et de broc, on s'enlise dans l'ennui. Ça tourne en rond, c'est long, c'est mou. Alors que la première partie était hyper réaliste au point que l'on s'identifie à Emilie, la deuxième ne tient pas debout et s'égare en rebondissements dignes d'un épisode des "Feux de l'Amour", sur une centaine de pages.
Puis enfin, dans le dernier chapître, l'introspection domine. L'héroïne se penche sur sa propre histoire, ce n'est pas inintéressant et plutôt bien imaginé (si toutefois c'est de la fiction). Et l'on est presque réconcilié avec le roman.
Mais quand, à la toute dernière page, l'auteure-héroïne en arrive à remercier cet "homme dangereux" de lui avoir permis d’écrire ce livre, quand elle parle d'un sentiment de gratitude à son égard, on laisse échapper un "tout çà pour çà" et l'on se dit que finalement ce n'est pas "Les Feux de l'Amour" mais la collection Arlequin...