Peu prolifique, Casares, durant les années 80, n'écrit qu'un seul roman, d'ailleurs fort court, intitulé Un Photographe à La Plata. C'est un roman auquel il pense depuis longtemps, et dont le thème est le suivant : un photographe rencontre le diable à La Plata. Voilà qui laisse augurer du meilleur : le lecteur peut s'attendre à un traitement original et déroutant. De ce côté-là, pas de soucis, le contrat est parfaitement rempli, en ce sens que ce roman est très décevant.

Tout commence pourtant plutôt bien, et le récit débute dans la lignée des précédents romans de l'auteur : de courts chapitres, un personnage principal naïf et rêveur, et des personnages secondaires mystérieux, voire inquiétants, en l'occurrence ici une famille que le narrateur rencontre et dont son entourage lui conseille de se méfier. Ils sont mauvais, dit-on, ils sont méchants et ne cherchent qu'à l'entourlouper. Le roman suit tranquillement son cours, on s'attache à ce héros, à ses relations avec les femmes, à ses déboires financières, à son travail de photographe. Et puis viennent les premières références au Diable et à l'ésotérisme, les premiers dialogues inquiétants du père de cette famille aussi peu appréciée du quartier...

Mais finalement, rien. Le soufflé retombe. Il ne se passera absolument rien. Reste donc quelques personnages attachants, perdus au beau milieu d'une ville vide où ils s'ennuient terriblement, obligés de s'inventer des histoires de monstre et des histoires d'amour. J'ai attendu jusqu'à la dernière page la révélation, celle qui clôt les autres romans de Casares, et j'ai attendu pour rien. Certains remarqueront aussi que le style de l'auteur commence à se rouiller. Un peu de nouveauté, merde !
LeChiendeSinope
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le 23 sept. 2012

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