LE GROS PROBLEME avec DECA-DENCE, c'est qu'il faut vous le vendre sur la base du premier épisode. En effet, c'est un animé qui possède un super retournement de situation dès son deuxième épisode dont il vaut mieux être gardé de tout spoil, sinon, on se bouffe une partie du plaisir. (Je vous rassure quand même : même en le connaissant, l'animé reste vachement bon.)
Sachant qu'il devait grave vendre du rêve sur le premier épisode, le pilote reste quand même assez bon. Ça raconte comment, dans un futur lointain, le monde est envahi de monstres dégueu-zarbi (les gadolls) et comment les être humains vivent dans une forteresse qui bouge afin de tous les buter. Graphiquement c'est impeccable, le chara-design est cool, et au niveau de l'animation on a quand même une scène de baston volante contre des monstres.
C'était même tellement bien foutu que des gens ont fait "ha, mais c'est un repompage de Shingeki Nyo Kojin leur truc." Et arrive l'épisode 2....
.... et le fait qu'on apprenne que Deca-Dence est une sorte de jeu-vidéo. Enfin, pas vraiment, ça on va l'apprendre plus tard, mais c'est une sorte de jeu inventé pour distraire des aliens qui utilisent notre planète comme si c'était un gros MMORPG. Une idée géniale, qui permet, en plus, de pouvoir créer deux types d'animation : un hyper beau et travaillé, et un second assez cartoon, coloré et simpliste. L'originalité venant que le monde travaillé est celui du jeu, et celui cartoonesque est celui où les choses "sérieuses" se font. La blague étant que le créateur dit avoir trouvé l'inspiration en connaissant les prémisses du film Les Mondes de Ralph
Bref, avec son idée de base (qui ne se révèle qu'à l'épisode 2) Deca-Dence propose un animé qui va dérouler tout son univers et sa thématique sur les 12 épisodes de la saison. On sent que ça a été pensé, créé et filé pour être une série conclut en une saison, ce qui est encore plus louable. D'ailleurs chaque épisode offre un peu sa tonalité : parfois c'est un peu slice-of-life (mais apo) parfois, c'est de l'action, parfois ça lorgne vers le genre de "l'évasion de prison" etc...
Et j'ai pas grand chose à dire de plus : les personnages sont cool, notamment la protagoniste principale qui est l'image même de la DÉTERMINATION, la progression très bonne, les scènes d'actions sont belles et jamais on ne s'ennuie vraiment. Ça se déguste sans déplaisir.
Mais le plus drole, c'est que derrière son aspect de shonen d'action un peu rigolo, Deca-Dence propose un monde bien plus déprimant qu'on ne le pense...
... et c'est pas tant que la Terre soit dévastée qui est en soit le plus déprimant, mais plutôt que les être humains et leur vie sont devenus un produit : leur population est régulée, surveillée pour qu'ils deviennent des sortes de PNJ au sein d'un univers violent. (Et d'un jeu qui encourage la micro-transaction.)
En cela la fin propose une vision très naïve et feel good de la fin, en mode "on a troqué notre Battle Royal et on l'a transformé en un open world à la Animal Crossing où tout le monde sera super copain." Ok, c'est très gentillet. Un poil trop, mais c'est une conclusion qui se tient
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L'idée était aussi pour le studio NUT de taper un grand coup dans la table en lorgnant vers le studio Trigger. (Comme l'expliquait très bien Teromik.) Et ils ont réussi leur coup en offrant le meilleur animé de l'été. Ils ont limite eu un coup de pot qu'il n'y ai pas grand chose en face. (A vrai dire, si certains animés n'avaient pas été décalés suite au Covid, l'été 2020 aurait été sans intérêt.)
Bref, c'est le meilleur animé de l'été 2020.
BONUS : y a un mec qui s'appelle Sarkozy (et c'est un lâche.)