4 épisodes
(4 h 20 min)
Épisodes
S17 E1 • Loi Travail : on entre dans le dur !
Dernière ligne droite pour la réforme du Code du travail promise par Emmanuel Macron. Après l’adoption définitive par le Parlement, le 2 août, de la loi d’habilitation qui autorise le gouvernement à légiférer par ordonnances, le cabinet de la ministre du Travail Muriel Pénicaud reçoit cette semaine les partenaires sociaux pour d’ultimes consultations, qui débutent aujourd’hui avec le Medef. Des extraits des ordonnances portant sur les "points arbitrés" leur seront alors présentés. Quelles sont les mesures phares de la réforme ? Quels sont les sujets les "plus sensibles" ? La liste est longue mais parmi les points de frictions qui doivent être encore arbitrés, on trouve : le plafonnement des indemnités prud’homales en cas de licenciement abusif, la fusion des instances représentatives du personnel, la prise en compte de la situation économique d’une multinationale au niveau hexagonal pour évaluer la pertinence d’un plan social. Ou encore la possibilité de négocier, dans les PME dépourvues de délégués syndicaux, avec un représentant non mandaté par un syndicat. Autre grand sujet de controverse : l’articulation entre accords de branche et d’entreprise. Quelle sera la marge de manœuvre que le gouvernement donnera aux branches pour modifier les caractéristiques des CDD (contrats à durée déterminée) ? Va-t-on généraliser les CDI de projet ou contrats de chantiers ? Autant de questions encore en suspens, au menu des discussions cette semaine. Avant une présentation de la version finale des ordonnances le 31 août et une adoption définitive par le gouvernement lors du Conseil des ministres le 20 septembre prochain. Invités : - Jean-Marc DANIEL, économiste, professeur associé à l'Ecole Supérieure de Commerce de Paris - Bruno JEUDY, rédacteur en chef du service politique de Paris Match - Christine KERDELLANT, directrice de la rédaction de L’Usine Nouvelle et de L’Usine digitale - Bernard VIVIER, directeur de l'Institut supérieur du travail
Première diffusion : 22 août 2017
S17 E139 • Service national : le retour !
Nouveau rebondissement dans le feuilleton sur le "service national universel" : Emmanuel Macron a dit souhaiter, mardi 13 février, la création d’un " service obligatoire, ouvert aux femmes et aux hommes". Sa durée pourra être "autour du trimestre" mais pourra "être plus longue si l’on intègre un service civique », a-t-il affirmé lors d’une rencontre avec l’Association de la presse présidentielle. Il contiendra "une partie obligatoire, entre trois et six mois, ce n’est pas encore établi" et il "aura un coût, mais je ne pense pas qu’il soit prohibitif. Il ne s’agit pas de recréer des casernements massifs", a précisé le chef de l’Etat. Le président de la République a ainsi tenté de mettre fin à la cacophonie gouvernementale qui entoure depuis quelques jours ce dossier, une promesse de campagne dont la forme n'est pas encore définie. En mars 2017, le candidat Macron avait en effet évoqué son souhait de rétablir un "service national obligatoire et universel", d'une durée d'un mois et pour l'ensemble d'une même classe d'âge, "soit environ 600.000 jeunes par an". Mais la faisabilité de ce projet suscite de sérieux doutes, en raison notamment de son coût (estimé entre deux et trois milliards d'euros par an par Emmanuel Macron pendant sa campagne) et des capacités d'accueil des armées, réduites depuis la suppression du service militaire annoncée par Jacques Chirac en 1996. Les Échos ont révélé les conclusions d'un rapport parlementaire commandé sur le sujet, dont la publication a été repoussée, et qui pointe les "contraintes" juridiques, budgétaires ou logistiques qu'engendrerait un tel projet. Alors que restera-t-il de ces conclusions dans le futur projet du gouvernement ? Véritable serpent de mer qui ressurgit à chaque crise d'ampleur, comme les émeutes dans les banlieues en 2005 ou les attaques terroristes aujourd'hui, le service national va-t-il être rappelé sous les drapeaux ? Quelle sera la pierre angulaire du SNU d’Emmanuel Macron ? Qui concernera-t-il au juste ? Et surtout, que vont apprendre les jeunes qui y participeront ? Invités : - Pierre SERVENT, expert militaire, auteur de Les président et la guerre - Jean GARRIGUES, historien, spécialiste de la vie politique - Bruno JEUDY, rédacteur en chef du service politique de Paris Match - Bénédicte CHERON, historienne, spécialiste des questions militaires
Première diffusion : 14 février 2018
S17 E175 • Soirée spéciale : Terrorisme, la réponse française
Alors que la France vient une nouvelle fois d’être frappée au cœur, C dans l’air consacre une soirée exceptionnelle à la lutte contre le terrorisme. Six ans après les tueries perpétrées par Mohamed Merah à Toulouse et à Montauban, deux ans et demi après les attaques du 13-Novembre à Paris et à Saint-Denis, comment la France s’est-elle adaptée à la menace ? Qui sont celles et ceux qui luttent contre le terrorisme ? Ont-ils les moyens de protéger les Français ? Des questions auxquelles Caroline Roux et ses invités répondront après la diffusion d’un documentaire inédit dévoilant le travail de ces hommes et de ces femmes qui ont fait de la lutte antiterroriste leur quotidien. Aux côtés de policiers d’élite, d’analystes de l’ombre, de psychologues, d’avocats ou encore de députés, ce film montre comment la société fait face à l’un des plus grands défis du XXIe siècle. Des témoins exceptionnels ont accepté d’apporter leur éclairage, de lever le voile sur la réponse française au terrorisme dont François Molins, procureur de la République de Paris, Laurent Nuñez, patron de la DGSI (Direction générale de la sécurité intérieure), ou encore Bernard Cazeneuve, ancien ministre de l’Intérieur. Invités : - Christophe BARBIER, éditorialiste à L’Express - Jean-Charles BRISARD, président du centre d’analyse du terrorisme - Wassim NASR, journaliste à France 24, spécialiste des réseaux djihadistes - Catherine CHAMPRENAULT, procureur général près la cour d'appel de Paris
Première diffusion : 28 mars 2018
S17 E252 • Impôt à la source : ça cafouille... déjà
Censé "simplifier" la vie des Français, le prélèvement à la source serait-il en réalité trop compliqué à mettre en place ? Cette semaine, le gouvernement a fait une première exception en reportant d’un an l’instauration de cette réforme pour les 3,5 millions de particuliers employeurs et leurs salariés. Leur taux de prélèvement sera donc à zéro l’année prochaine, mais en 2020, les salariés concernés devront payer double. Ce recul du gouvernement envoie un signal négatif aux patrons qui se préparent difficilement au prélèvement à la source. L’Etat est-il vraiment prêt à appliquer cette réforme ? Dans toutes les entreprises françaises, le prélèvement à la source s’annonce comme un bouleversement économique et social. Mais l’inquiétude est plus vive chez les petits patrons qui dénoncent une surcharge de travail et une responsabilité difficile à porter. Face à l’ampleur de la tâche, le manque de formation ou de connaissances en fiscalité, certains employeurs se sentent dépassés. Au-delà du coût que va représenter le passage au prélèvement à la source, les petits patrons craignent la relation tendue qui risque de s’établir avec les salariés. Après une pétition puis une tribune publiée dans le Parisien, la fronde des petits patrons persiste. Chez les élus locaux, la suppression totale de la taxe d’habitation est au cœur des débats. Afin de compenser le manque à gagner de cette refonte fiscale, chiffrée à 10,5 milliards d’euros, le gouvernement compte s’appuyer sur le déficit public et le maintien de la taxe d’habitation sur les résidences secondaires ainsi que les logements vacants. L’exécutif envisage également de reverser la totalité de la taxe foncière aux communes. En contrepartie, les départements devraient bénéficier d'une fraction des impôts nationaux. Mais les élus locaux ne s'y retrouvent pas. Selon eux, la taxe foncière ne pourra pas égaler le manque à gagner de la taxe d’habitation. Un casse-tête financier où entrent en jeu une promesse de campagne de Macron très attendue, la trajectoire budgétaire de l’Etat et la santé de son PIB. Le report du prélèvement à la source pour certains Français fragilise-t-il la réforme fiscale ? La fronde des petits patrons pourrait-elle faire plier le gouvernement ? La taxe foncière sera-t-elle suffisante pour compenser la suppression de la taxe d’habitation dans les communes ? Invités : Elie COHEN - Économiste Fanny GUINOCHET - Journaliste à l’Opinion, spécialiste des questions économiques et sociales Sylvain DESHAYES - Journaliste spécialiste des questions Argent et Placement à Capital Jannick ALIMI - Rédactrice en chef adjointe au service Politique du Parisien/Aujourd'hui en France
Première diffusion : 7 juillet 2018
S17 E253 • Macron répond aux critiques
Un Congrès pour trouver un second souffle. Affaibli par une série de polémiques, critiqué par une partie de sa majorité déçue par le manque de mesures sociales, au plus bas dans les sondages… Emmanuel Macron tente ce lundi après-midi de reprendre la main en fixant le cap des douze prochains mois dans un discours en majesté, sous les ors du château de Versailles. Pour la deuxième fois depuis son élection en 2017, le chef de l'État s’adresse aux parlementaires – députés et sénateurs –réunis en Congrès. Ou du moins une partie d'entre eux puisque les élus de La France insoumise, les communistes et quelques membres de LR ont annoncé qu'ils ne répondraient pas à l'invitation du président de la République. Les uns hostiles à une mise en scène par trop "monarchique", les autres dénonçant un cérémonial aussi coûteux – près de 290 000 € – qu’inutile. Tous les autres seront dans l’hémicycle pour écouter le "message à la nation", tradition qu’Emmanuel Macron emprunte au discours sur l’état de l’Union prononcé chaque année par les présidents américains. Un rendez-vous crucial qui intervient dans un moment charnière, celui où les Français ne sont plus du tout dans l’indulgence et l’attentisme bienveillants. Ils ont basculé dans le doute, dans l’impatience et pour beaucoup déjà, dans une certaine déception. Ainsi selon une étude réalisée par Kantar, pour le Figaro Magazine, le chef de l’Etat serait tombé à 32 % de satisfaits, approchant le record établi par François Hollande (27 %) après quatorze mois de mandat. Comment explique-t-on ce changement de climat dans l’opinion ? Que retenir du discours d’Emmanuel Macron ? Quel cap après un an à l’Elysée ? Invités : Roland CAYROL, politologue - CETAN Bruno JEUDY, rédacteur en chef du service politique de Paris Match Soazig QUEMENER, rédactrice en chef du service politique de Marianne Jérôme FOURQUET, directeur du département Opinion de l’institut de sondages Ifop
Première diffusion : 9 juillet 2018
S17 E254 • La France en demi... Poutine déjà champion ?
C'est le grand jour pour les Bleus. Ce soir, à 20 heures, les joueurs de Didier Deschamps affronteront la Belgique pour une place en finale de la Coupe du monde de football. Un derby de folie avec la Belgique meilleure attaque du Mondial face à la force de frappe des tricolores, favoris des bookmakers. Une affiche qui suscite une ferveur populaire dans l’Hexagone et chez nos voisins belges, et fait saliver jusqu’au plus haut sommet de l’Etat. Le président de la République Emmanuel Macron sera présent ce soir à Saint-Pétersbourg pour assister à cette demi-finale.
Première diffusion : 10 juillet 2018
S17 E255 • OTAN : Trump veut-il lâcher l’Europe ?
Après l'échec retentissant du dernier G7, au Canada, le sommet de l'OTAN, qui se tient à Bruxelles les 11 et 12 juillet, s'inscrit sous le signe de la tension. Donald Trump n’a d’ailleurs pas attendu longtemps pour faire de nouveau des déclarations tonitruantes, livrant une virulente charge contre l’Allemagne. Ainsi au premier jour du sommet, le président américain a accusé l’Allemagne d’être « prisonnière » de la Russie, car elle achète à Moscou « une grande partie de son énergie ». Il a par ailleurs jugé « très inapproprié » que les États-Unis payent pour la défense des Européens alors que « certains d’entre eux vont signer un contrat de gazoduc avec la Russie et que des milliards de dollars vont dans leurs caisses ». Le président américain fait là référence au projet de gazoduc Nord Stream 2, qui doit relier la Russie à l’Allemagne via la Baltique, un projet qui inquiète Washington. Angela Merkel n’a pas tardé à réagir à ces déclarations en rappelant que, durant sa jeunesse, l’Allemagne de l’Est était contrôlée par l’URSS mais qu’aujourd’hui son pays « peut mener ses propres politiques et prendre des décisions indépendantes ». « L’Allemagne fait beaucoup pour l’OTAN (…), c’est le deuxième plus grand fournisseur de soldats, la majeure partie de notre capacité militaire est affectée à l’OTAN et jusqu’à aujourd’hui nous avons un engagement fort en Afghanistan, où nous défendons aussi les intérêts des Etats-Unis », a-t-elle insisté. Les dirigeants des vingt-neuf pays membres se retrouvent pendant deux jours dans la capitale belge afin d’évoquer, notamment, l’effort partagé de défense dans le cadre de l’alliance militaire transatlantique. Un sujet au centre des tensions entre les Américains et leurs alliés ces derniers mois. Les Américains fournissent 20 % du budget commun de l’Alliance et 75 % de ses capacités militaires. « Les pays de l’OTAN doivent payer PLUS, les Etats-Unis doivent payer MOINS. Très injuste ! Ce n’est pas juste pour le contribuable américain. » avait dénoncé dans un tweet Donald Trump avant son départ pour Bruxelles. Le président des Etats-Unis avait également déclaré que sa future rencontre avec le président russe, Vladimir Poutine, à Helsinki le 16 juillet, pourrait être « plus facile » que le sommet de l’OTAN. Depuis un an, le président américain presse ses alliés de se conformer à ce qui a été défini en 2014, à savoir consacrer au moins l’équivalent de 2 % de leur produit intérieur brut (PIB) en 2024 pour la défense. Cet engagement de 2 % concerne les budgets nationaux de défense, et non les contributions directes au budget de l’OTAN. Des reproches qui ne passent du tout auprès des Etats européens. Et les sujets de tensions ne s’arrêtent pas là. Terrorisme, Russie, élargissement de l’OTAN, Turquie… De nombreux défis attendent les dirigeants des 29 pays lors de ce sommet qui s'annonce périlleux. Alors quel est l'avenir de l'OTAN dans ce climat de rupture transatlantique ? Donald Trump veut-il la mort de l’Alliance ? Invités : François CLÉMENCEAU, rédacteur en chef international au « Journal du Dimanche » Pierre SERVENT, spécialiste des questions de défense, auteur de « 50 nuances de guerre » Jean-Dominique MERCHET, éditorialiste à « l’Opinion », spécialiste des questions de défense et diplomatie Sylvie KAUFFMANN, éditorialiste au « Monde »
Première diffusion : 11 juillet 2018
S17 E256 • Brexit : alors…ils sortent ou pas ?
Le 29 mars 2019, le Brexit, adopté en 2016 par référendum, devrait être mis en place au Royaume-Uni, actant le divorce définitif avec l’Union européenne. A ce stade pourtant, aucun accord n’a vraiment été conclu entre les Vingt-Sept et le voisin anglais qui est plongé depuis plusieurs jours dans une nouvelle crise politique. En moins de vingt-quatre heures le ministre des Affaires étrangères, Boris Johnson, et le ministre responsable des négociations sur la sortie de l’Union européenne (UE), David Davis ont claqué la porte du gouvernement. Une décision motivée par la direction prise par la Première ministre, qui s’oriente vers un "soft Brexit", ou "Brexit doux", c’est-à-dire en faveur du maintien de liens étroits avec l’UE. Face aux réalités économiques – ralentissement des investissements et menaces de délocalisations – et à la question complexe de la frontière entre l'Irlande du Nord britannique et la République d'Irlande membre de l'UE, Theresa May a finalement choisi une voie médiane en tentant de garder le maximum de liens possibles avec l’UE. Elle doit présenter ce jeudi son plan pour le Brexit, un "livre blanc" qui prévoit notamment une "zone de libre-échange des biens" avec l'Union Européenne. Mais la partie est loin d’être gagnée. Plusieurs députés conservateurs prévoient de contrecarrer son projet en introduisant des amendements. Et si dans le sillage de ces deux démissions, d'autres conservateurs suivaient, le gouvernement de Theresa May pourrait être renversé. D’autre part, l'accueil qui sera réservé par Bruxelles à la proposition britannique reste une interrogation alors que la crainte d’un "no deal" (pas d’accord) au matin du 30 mars 2019 commence à être formulée. "Une sortie brutale du Royaume-Uni de l'Union européenne n'est pas impossible", a ainsi prévenu ce jeudi Edouard Philippe, jugeant qu'un tel événement aurait des conséquences "redoutables pour le Royaume-Uni d'abord, mais évidemment pour beaucoup de territoires français". Lors d'un discours à la Conférence nationale des territoires, le chef du gouvernement a tiré la sonnette d’alarme sur "le Brexit qui se prépare". "Enfin, qui se prépare... dont nous constatons jour après jour qu’à force de penser que le pire aura vocation à être évité, il n’est pas impossible qu’il finisse par arriver". Invités : - Philippe DESSERTINE, économiste, directeur de l’Institut de Haute Finance - Sophie PEDDER, journaliste à The Economist - Patrick LE GALèS, politiste spécialiste de la Grande Bretagne, directeur de recherche CNRS au centre d’études européennes de Sciences Po - Patrick MARTIN-GENIER, professeur de droit à Sciences Po Paris, spécialiste des questions européennes
Première diffusion : 12 juillet 2018
S17 E257 • Les Bleus en finale : une aubaine pour Macron ?
"On est en finale. Rendez-vous dimanche pour la rapporter". La demi-finale du Mondial à peine remportée contre la Belgique, Emmanuel Macron s’est fendu d’un tweet pour encourager l’équipe de France. Quelques minutes plus tôt, le président de la République avait exulté au coup de sifflet final dans le stade de Saint-Pétersbourg où il avait suivi le match aux côtés du roi et de la reine des Belges. Présent dimanche à Moscou, il sera au diapason du reste de la population : à fond derrière les Bleus. Mais pour lui, il y aura sans doute un peu plus d’enjeu que pour le reste des Français. Car selon la légende de 1998, les bons résultats de l’équipe de France dans un Mondial aurait un effet positif sur la côte de popularité du chef de l'Etat. Cette année-là, Jacques Chirac avait pris 18 points supplémentaires de popularité entre les mois de mai et d'août. Or celle d’Emmanuel Macron est en nette baisse ces dernières semaines, pour atteindre 34 % d’opinion favorable selon le dernier baromètre de l’institut Elabe. Un début de désamour dont est conscient l'exécutif. Dans son discours au Congrès de Versailles, le président de la République a assuré ne pas avoir oublié les colères et les peurs des Français. Evoquant "l'impression du citoyen d'être ignoré, méprisé", il a assuré vouloir construire "l'Etat-providence du XXIe siècle" et a indiqué qu’il allait rencontrer les partenaires sociaux le 17 juillet prochain. Mais fait inédit, syndicats et patronat se sont réunis mercredi afin de créer un front uni face au président. Jeudi, c’était au tour du Premier ministre de tenter de rassurer les élus locaux lors de la troisième conférence des territoires. Un rendez-vous qui a néanmoins été boycotté par les trois principales associations des territoires, François Baroin, président des maires de France, Dominique Bussereau, président des départements, Hervé Morin, président des régions de France. Ils accusent le gouvernement de vouloir recentraliser le pays et dénoncent une politique fiscale désavantageuse pour les collectivités locales. Invités : - Roland CAYROL, politologue - CETAN - Bruno JEUDY, rédacteur en chef du service politique de Paris Match - Jannick ALIMI, rédactrice en chef adjointe du service politique du Parisien / Aujourd’hui en France - Brice TEINTURIER, directeur Général délégué de l’institut de sondages Ipsos.
Première diffusion : 13 juillet 2018
S17 E258 • Episode 258
Première diffusion : 14 juillet 2018
S17 E259 • Les Bleus : un triomphe français
Une étoile de plus sur le maillot, un trophée soulevé fièrement par l’équipe française sous une pluie battante, vingt ans après son premier sacre. Les Bleus sont entrés dans l’histoire en gagnant la Coupe du monde hier soir face à la Croatie. Sur les Champs-Elysées noirs de monde, comme dans le reste de la France, les supporters en liesse ont célébré cette victoire tant attendue. Une euphorie partagée par les joueurs survoltés et leur entraîneur Didier Deschamps, dans le stade russe jusque dans les vestiaires où Emmanuel Macron n’a pas caché sa joie. En marge des festivités, plusieurs incidents signalés dans tout le pays et des morts accidentelles ont endeuillé la soirée. Mais la ferveur continue en attendant le retour des Bleus cet après-midi, accueillis en héros par les Français. Sacré meilleur jeune joueur de la Coupe du Monde 2018 à seulement 19 ans, Kylian Mbappé s’est démarqué au fil des matchs par sa technique et son talent. A Bondy, la ville qui a vu le numéro 10 des Bleus marquer ses tout premiers buts, la joie et la fierté sont immenses. La victoire au mondial est aussi un coup de projecteur sur cette commune de Seine-Saint-Denis, l’une des banlieues parisiennes les plus pauvres, où le football est un élément fédérateur et un révélateur de talent. Le nom de Kylian Mbappé est sur toutes les lèvres. Le jeune prodige est devenu un modèle à suivre pour les futurs joueurs de Bondy qui rêvent de marcher sur ses pas. Lors d’une Coupe du monde, les joueurs ne sont pas les seuls gagnants. Si la compétition est à présent terminée, les retombées économiques ne font que commencer. Les bars et les restaurants où de nombreux supporters ont suivi les matchs avec ferveur, les boutiques dédiées au football, les sponsors ou encore les sites de paris sportifs ont déjà pu bénéficier de cette aubaine. L’euphorie de la victoire pousse-telle les Français à consommer plus ? Ce matin, les supporters étaient nombreux à attendre devant l’enseigne Nike sur les Champs-Elysées, mais ils devront patienter encore un peu avant de s’arracher les nouveaux maillots arborant la deuxième étoile. Vingt après leur première étoile mondiale, que représente ce triomphe pour les Bleus ? Comment vit-on cette victoire à Bondy, berceau du champion Kylian Mbappé ? Quelles seront les retombées économiques après la Coupe du monde ? A qui va profiter cette aubaine ? Invités : Pascal BONIFACE - Directeur de l’IRIS Christophe BARBIER - Editorialiste à L’Express Joachim BARBIER - Journaliste à So Foot Patrick MIGNON - Sociologue du sport
Première diffusion : 16 juillet 2018
S17 E260 • Trump défend Poutine : l'Amérique consternée
Une attitude "irréfléchie, dangereuse et faible" pour les démocrates, "une erreur tragique" pour les républicains : après sa rencontre avec Vladimir Poutine en Finlande, Donald Trump se retrouve seul contre tous. En adoptant un ton conciliant avec son ennemi historique, le président des Etats-Unis s’est attiré les foudres de l’ensemble de la classe politique américaine, de l’opposition jusqu’à son propre camp. Alors que de lourds soupçons pèsent sur lui, Donald Trump a refusé de condamner la Russie pour son ingérence dans la campagne présidentielle de 2016. Sur les réseaux sociaux, une avalanche de réactions n’a pas tardé à suivre : les politiques voient dans l’attitude de Trump un désaveu de ses services secrets et une trahison envers les Etats-Unis pour protéger ses propres intérêts. En essayant de s’expliquer sur Twitter, Donald Trump a affirmé avoir "une immense confiance" dans le renseignement américain. Mais est-il sur le point de perdre celle de ses soutiens, face au mystère concernant ses relations avec le Kremlin ? Point d’orgue d’une semaine de tensions, cette rencontre avec Vladimir Poutine achève le déplacement en Europe de Donald Trump et s’ajoute au chaos déjà semé avec ses alliés. A la fin de ce périple, une seule chose est sûre : le président américain est bien décidé à mener sa politique unilatérale comme il l’entend. A Bruxelles d’abord, pour le sommet de l’OTAN, Donald Trump a accusé Angela Merkel d’être "totalement contrôlée par la Russie". Il a ensuite suggéré aux pays européens de doubler leurs dépenses militaires, censées atteindre déjà 2% de leur PIB. Une proposition qu’il martèle mais à laquelle les membres de l’OTAN s’opposent. La tornade politique s’est poursuivie en Angleterre où Trump a enchaîné les provocations, entre les critiques envers le projet de Brexit de Theresa May et un entretien avec Elisabeth II au mépris du protocole. Alors que Donald Trump tourne le dos à ses alliés européens et augmente ses taxes douanières, la Chine souhaite leur tendre la main. A l’occasion du vingtième sommet UE-Chine, Pékin a manifesté sa volonté de faire bloc contre l’unilatéralisme américain. Donald Tusk, le président du Conseil européen, a appelé les Etats-Unis, la Russie et la Chine à "éviter le chaos" pour ne pas engendrer de guerre commerciale. Mais dans ce bras de fer, l’Europe se retrouve dans une position délicate, entre un désaccord profond avec les méthodes de Trump et les pratiques commerciales controversées de la Chine. Ces divergences compromettent-elles un éventuel front commun entre l’Union européenne et la Chine contre Donald Trump ? Vivement critiqué par ses adversaires et son propre camp, Donald Trump est-il en train de perdre ses alliés ? Quel est l’impact de sa politique unilatérale sur l’Europe ? Doit-on s’attendre à une guerre commerciale internationale ? Invités : François CLEMENCEAU - Rédacteur en chef international au Journal du Dimanche Thomas SNEGAROFF - Historien, spécialiste des Etats-Unis Nicole BACHARAN - Historienne et politologue spécialiste des Etats-Unis Sylvie KAUFFMANN - Editorialiste au Monde
Première diffusion : 17 juillet 2018
S17 E261 • Sommet social : Macron change de ton
Après l’euphorie de la Coupe du monde, Emmanuel Macron reprend le fil de ses réformes. Hier, le chef de l’Etat a invité les syndicats et les organisations patronales à l’Elysée pour un sommet social inédit. L’objectif : associer les partenaires à la construction d’un nouveau "contrat social" et apaiser leurs inquiétudes. Après un début de quinquennat houleux, l’initiative et le changement de ton du gouvernement ont été salués par les syndicats ainsi que le patronat, même si des points de discorde persistent. Emmanuel Macron l’a bien compris : il sera difficile de poursuivre le rythme de ses réformes sans l’appui des syndicats. Mais l’exécutif ne compte pas pour autant freiner la cadence, ni changer son "cadre stratégique". Autrement dit, les partenaires sociaux seront inclus dans les négociations, comme ils le souhaitaient, mais le chef de l’Etat aura le dernier mot. Dans l'après-midi, Emmanuel Macron a poursuivi cette journée d'échanges avec les patrons d'une centaine de grandes entreprises françaises et les a incités à s’engager dans l’emploi et la formation. Dans cette nouvelle configuration du dialogue social, qui responsabiliserait davantage les syndicats et les patrons, la réforme de l’assurance-chômage promet des débats enflammés. Afin de combattre la précarité, le gouvernement veut s'attaquer à la permittence, c’est-à-dire l’enchaînement de contrats de travail très courts, en créant un système de bonus-malus sur les CDD. Les partenaires sociaux ont rendez-vous à Matignon à la rentrée pour essayer d’aboutir à "un diagnostic partagé", avant plusieurs mois de discussions. Entre l’opposition du patronat et la crainte des syndicats sur la refonte des conditions d'indemnisation, à qui profitera cette réforme ? Entrepreneur à succès et compétiteur invétéré, Geoffroy Roux de Bézieux est arrivé à la tête du Medef avec l’envie de moderniser l’organisation patronale. Lors de sa campagne, le successeur de Pierre Gattaz s’était d’ailleurs présenté comme "le candidat de la transformation numérique". Un profil qui semble compatible avec la politique d’Emmanuel Macron pro-entrepreneuriale. Pourtant Geoffroy Roux de Bézieux admet "avoir du mal à suivre" le rythme effréné de ses réformes. Peu enclin au dialogue avec les syndicats, quelle influence aura ce nouvel acteur du patronat sur les réformes à venir ? Qui est Roux de Bézieux? Ce sommet peut-il relancer le dialogue social entre le gouvernement, les patrons et les syndicats ? Que doit-on attendre de la réforme de l’assurance-chômage ? L’arrivée de Geoffroy Roux de Bézieux au Medef va-t-elle changer la donne ? Invités : Raymond SOUBIE - Président des sociétés de conseil Alixio et Taddeo Fanny GUINOCHET - Journaliste en charge des questions économiques et sociales à L’Opinion Soazig QUÉMÉNER - Rédactrice en chef du service politique de Marianne Bruno JEUDY - Rédacteur en chef du service politique de Paris Match
Première diffusion : 18 juillet 2018
S17 E262 • Affaire Benalla : Macron éclaboussé
La scène s’est déroulée en plein cœur du quartier latin, le 1er mai dernier, sous les yeux des forces de l’ordre et d’une poignée de riverains. Equipé d’un casque à visière de policier et d’un blouson noir, Alexandre Benalla, un collaborateur chargé de mission pour Emmanuel Macron, a violemment passé à tabac un manifestant. Une agression que Le Monde a révélée hier, en publiant des images filmées par un témoin. En guise de punition, Alexandre Benalla a seulement écopé d’une mise à pied de quinze jours avec suspension de salaire par l’Elysée. Un dernier "avertissement avant licenciement" définitif selon le porte-parole de la présidence, Bruno Roger-Petit. Mais face à la violence de ces gestes, cette sanction infligée en toute discrétion semble bien légère. Le Parquet de Paris a ouvert une enquête pour "violences par personne chargée d'une mission de service public, usurpation de fonctions et usurpation de signes réservés à l'autorité publique". Après l’identification d’Alexandre Benalla comme étant l’auteur de cette agression, les réactions n’ont pas tardé à fuser dans l’ensemble de la classe politique. L’opposition réclame des comptes à Emmanuel Macron, accusé d’avoir manqué à sa responsabilité de chef d’Etat. Pour les Républicains, la sanction est inadaptée alors que le gouvernement se doit de montrer l’exemple face à une telle bavure. La France Insoumise s’interroge sur la place d’Alexandre Benalla, invité comme "observateur" et déguisé en policier lors de cette intervention avec les forces de l’ordre, et demande des sanctions pénales. Alors que le gouvernement ne cesse de prôner "l’exemplarité", cette polémique embarrasse l’Elysée. Tous les yeux sont rivés sur Emmanuel Macron, resté silencieux jusque-là. En attendant une déclaration, son entourage tente d’apaiser les tensions. Le porte-parole du président, Bruno Roger-Petit, a précisé que la sanction envers Alexandre Benalla est "la plus grave jamais prononcée contre un chargé de mission travaillant à l'Elysée". Il a ensuite annoncé qu’un gendarme réserviste employé par La République en Marche, Vincent Crase, avait également été sanctionné après les incidents du 1er mai. Mais est-ce une volonté de transparence ou une façon de devancer une prochaine révélation qui pourrait encore nuire au gouvernement ? A l’Assemblée, la ministre de la Justice Nicole Belloubet a dénoncé "des gestes absolument inadaptés" qui seront sanctionnés par le procureur "si cela paraît nécessaire". Face à une telle polémique, comment le gouvernement gère-t-il la crise ? Comme François Hollande avec l’affaire Cahuzac, est-ce le premier scandale du gouvernement Macron ? Après avoir violemment agressé un manifestant, Alexandre Benalla a-t-il été suffisamment sanctionné par l’Elysée ? Sous le feu des critiques, comment le gouvernement va-t-il réagir ? Quelle est la stratégie d’Emmanuel Macron et son équipe face à cette polémique embarrassante ? Invités : Christophe BARBIER - Editorialiste à l’Express Yaël GOOSZ - Chef du service politique de France Inter Sylvain COURAGE - Rédacteur en chef à l’Obs Jannick ALIMI - Rédactrice en chef adjointe au service Politique du Parisien
Première diffusion : 19 juillet 2018
S17 E263 • Benalla / Macron : une affaire d'Etat ?
Sous le feu des critiques depuis les révélations sur l’affaire Benalla, l’Elysée passe à la vitesse supérieure. Ce matin, la présidence de la République a annoncé engager la "procédure de licenciement" de son collaborateur, après avoir pris connaissance de "nouveaux faits" l’accablant. Alexandre Benalla aurait reçu des images de vidéosurveillance par trois responsables de la police, suspendus hier. Un nouveau chef d’accusation auquel le chargé de mission d’Emmanuel Macron doit répondre au siège de la police judiciaire, où il a été placé en garde à vue. A l’enquête ouverte par le Parquet s’ajoute celle de la commission des lois, votée à l’unanimité hier soir à l’Assemblée nationale. Pendant un mois, la commission bénéficiera de pouvoirs d’enquête et s’apprête à auditionner plusieurs personnes, dont le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb. Une troisième plainte a été déposée par un syndicat de police pour "usurpation de fonctions et de signe réservé à l'autorité publique". Alors que l’enquête s’accélère, Emmanuel Macron n’est toujours pas sorti de son silence. Encore inconnu du grand public il y a quelques jours, le profil d’Alexandre Benalla se précise au fil des révélations. En déplacements officiels ou en vacances : le jeune homme de 26 ans à la carrure imposante n’est jamais loin d’Emmanuel Macron. Il commence sa carrière dans les services de sécurité au PS auprès de Martine Aubry, puis de François Hollande. Au bout d’une semaine de service, Arnaud Montebourg décide de s’en séparer après un accident. Benalla devient plus tard responsable de la sécurité d’Emmanuel Macron pendant sa campagne et ne l’a plus quitté depuis. S’il est décrit comme un homme discret, son comportement interpelle. Interventions musclées, attitude parfois violente : le collaborateur de la présidence a le sang chaud. Qui est cet homme de l’ombre ? Pourquoi le gouvernement s’est-il montré aussi clément envers ce mystérieux collaborateur ? Face à la polémique, la distance et le silence d’Emmanuel Macron interrogent. L’affaire Benalla égratigne l’image exemplaire que le gouvernement cherche à refléter depuis le début du quinquennat. En attendant une déclaration du président, les questions persistent et l’incompréhension règne. Benoit Hamon appelle à la démission de Gérard Collomb pour avoir dissimulé "délibérément des informations à la représentation nationale et à la justice". Jean-Luc Mélenchon propose quant à lui une motion de censure du gouvernement, si l’Etat ne donne pas plus d’explications. La polémique autour d’Alexandre Benalla est-elle dangereuse pour la présidence ? Est-ce la première entorse à l’exemplarité imposée dans les rangs de la République en Marche ? Au lendemain des révélations sur l’affaire Benalla, où en est l’enquête ? Le gouvernement a-t-il cherché à protéger son collaborateur ? Que cache le silence d’Emmanuel Macron ? Invités : Guillaume TABARD - Éditorialiste politique au Figaro Vanessa SCHNEIDER - Grand Reporter au Monde Marc LEPLONGEON - Journaliste spécialiste des questions Police - Justice au Point Denis JACOB - Secrétaire général du syndicat de police Alternative CFDT
Première diffusion : 20 juillet 2018
S17 E264 • Jusqu'où ira l'affaire Benalla ?
Trois jours après la révélation de l’affaire Benalla par le Monde, le feuilleton continue. La garde à vue d’Alexandre Benalla a été prolongée et son appartement à Issy-les-Moulineaux a été perquisitionné ce matin. Quatre autres personnes se trouvent également en garde à vue : Vincent Crase ainsi que les trois policiers soupçonnés d’avoir transmis des images de vidéosurveillance au collaborateur de Macron. Dans le cadre de l’enquête, le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb sera auditionné lundi par la commission des Lois. Si LREM a accepté de rendre publiques les auditions, à quelques exceptions près, l’opposition souhaite que l’ensemble des interrogatoires soit publié. Un point de désaccord qui paralyse l’hémicycle et s’ajoute au blocage des députés : ils ne reprendront pas les débats avant d’avoir entendu les explications d’Edouard Philippe à l’Assemblée. L’absence du Premier ministre, en déplacement sur le Tour de France, ainsi que le silence du gouvernement provoque la colère de la classe politique. D’autant plus que de nouvelles photos montrant Benalla auprès d’Emmanuel Macron lors d’événements extérieurs récents contredisent la version de l’Elysée. De l’euphorie à la polémique, le gouvernement termine une semaine marquante dans le quinquennat d’Emmanuel Macron. Elle avait pourtant commencé sur les chapeaux de roues avec la victoire des Bleus en Coupe du monde. C’est un président populaire et conquérant qui revient de Russie pour continuer ses réformes. Mais il ne tarde pas à reprendre sa posture de chef avec les partenaires sociaux lors du mini-sommet organisé à l’Elysée. S’il change de ton et se montre ouvert à la discussion en incluant patronat et syndicat dans les négociations, il précise qu’il ne se privera pas de trancher en cas de désaccord. Pourtant en cette fin de semaine, Emmanuel Macron semble incapable de trancher dans le vif après la polémique sur l’affaire Benalla. Malgré la pression des politiques et des médias, le chef d’Etat prétexte une "République inaltérable" et s’enferme dans un mutisme compromettant. Si l’affaire Benalla embarrasse Emmanuel Macron et son ministre de l’Intérieur Gérard Collomb, elle fait également de l’ombre à la réforme constitutionnelle, censée être débattue en ce moment dans l’hémicycle. Les députés exigent des réponses avant de se remettre au travail. Alors qu’il reste plus de mille amendements à examiner, ce conflit met en péril l’agenda du gouvernement. Pour LREM, cette affaire sert de prétexte à l’opposition pour faire "obstruction" aux débats. Cette réforme intervient dans le projet de modernisation des institutions. Il s’agit de la vingt-cinquième révision de la Constitution depuis 1958, mais que prévoit-elle ? Quelles sont les propositions de l’opposition ? Muet depuis le début de l’affaire Benalla, Emmanuel Macron va-t-il sortir de son silence ? De la spontanéité au faux-semblant, le gouvernement est-il en train de se trahir ? La réforme de la Constitution est-elle en péril ? Invités : Bernard SANANÈS – Politologue, Président du cabinet d’études et de conseil Elabe Nicolas PRISSETTE - Journaliste politique, auteur de Emmanuel Macron. Le président inattendu Nathalie SAINT-CRICQ - Chef du service politique de la rédaction nationale de France Télévisions Virginie LE GUAY - Chef adjointe du service politique de Paris Match
Première diffusion : 21 juillet 2018
S17 E265 • Episode 265
Première diffusion : 23 juillet 2018
S17 E266 • Episode 264
Première diffusion : 24 juillet 2018
S17 E267 • Episode 267
Première diffusion : 25 juillet 2018
S17 E268 • Electricité : la facture s'alourdit ?
L’EPR de Flamanville démarrera-t-il un jour ? Alors que la centrale nucléaire devait être lancée en 2012, EDF a annoncé un nouveau délai avant son ouverture. En cause : des problèmes de soudures qui vont entraîner un retard d’un an et coûter près de 400 millions d’euros supplémentaires. Commencé en 2007, ce qui devait être une renaissance de la filière nucléaire s’apparente aujourd’hui à un gouffre financier pour EDF. Le chantier qui était fixé à 3 milliards d’euros au départ en coûtera finalement 10,9 milliards. L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) reproche "un défaut de surveillance" tandis que les associations antinucléaires dénoncent une sous-estimation des "problèmes" à Flamanville. Ce retard de construction repousse également la fermeture de la centrale de Fessenheim, censée arrêter ses activités au démarrage de l’EPR. Une nouvelle difficulté pour EDF alors que la feuille de route énergétique de la France est au cœur des discussions dans le gouvernement. A l’heure actuelle, 75% de l’électricité est produite par des centrales nucléaires dans le pays, contre seulement 4,5% pour les parcs éoliens. Un écart que le gouvernement souhaite resserrer en ramenant la part de production nucléaire à 50%, tout en développant les énergies renouvelables. Lors de sa campagne, Emmanuel Macron avait pour objectif de "doubler la capacité en éolien et en solaire photovoltaïque" d’ici à 2022. Mais cette transition énergétique a un coût : pour assurer un soutien public indispensable à l’essor de la filière, la taxe sur la facture d’électricité des consommateurs risque de grimper. Mais les Français se montrent majoritairement favorables au développement d’énergies renouvelables : 84% d’entre eux sont pour une plus grande production d’électricité provenant des éoliennes. Sur le marché des fournisseurs d’électricité, un candidat inattendu entend changer la donne. Le groupe de grande distribution E. Leclerc s’apprête à lancer une offre pour les particuliers dès le mois d’août. Son PDG Michel-Edouard Leclerc promet l’électricité "la moins chère du marché" avec une "offre verte", issue des énergies renouvelables. Pour garantir ces prix défiants toute concurrence, le groupe compte réduire ses marges sur les coûts d’approvisionnement et de commercialisation. Alors que les fournisseurs alternatifs séduisent de plus en plus les consommateurs (17,9% des ménages), Energies E. Leclerc vise "trois millions de clients d’ici à 2025, soit 10 % du marché". Un objectif ambitieux qui laisse perplexes les acteurs de la filière sur la capacité du groupe à maintenir des prix compétitifs à long terme. Avec le développement des énergies renouvelables, quel est l’avenir du nucléaire en France ? Face à la concurrence, EDF peut-elle rester le leader de l’énergie ? E. Leclerc peut-il révolutionner le marché de l’électricité ? Invités : Elie COHEN - Economiste spécialiste de l’Industrie Pascal PERRI – Economiste, Cabinet PNC Economic Erwan BENEZET - Journaliste en charge de l'Energie au Parisien Nicolas MOUCHNINO - Chargé de mission sur les questions énergies UFC-Que Choisir
Première diffusion : 26 juillet 2018
S17 E269 • Canicule : faut-il s'y habituer ?
Depuis quelques jours, les thermomètres s’affolent dans l’ensemble de la France. Avec des températures grimpant jusqu’à 38 degrés, plusieurs départements sont frappés par des épisodes caniculaires fréquents, dont l’intensité varie en fonction des régions. Pour lutter contre cette vague de chaleur, les Français sont de plus en plus nombreux à investir dans des climatiseurs. Depuis la canicule meurtrière de 2003, la demande explose chez les particuliers. Dans certaines villes, où l’air devient irrespirable à cause des pics de pollution, des initiatives ont été prises pour mettre à l’abri les personnes les plus sensibles : îlots de fraîcheur, centres d’appels… A Paris, plusieurs mairies ont ouvert des "salles rafraîchies" avec bouteilles d’eau à volonté pour accueillir les personnes âgées et les riverains. Mais la France n’est pas la seule à suffoquer. On note des températures records voire inhabituelles de l’Europe du Nord jusqu’au cercle polaire arctique. En Norvège par exemple, certaines villes ont dépassé les 33 degrés. En Suède, les fortes chaleurs et le manque de précipitations ont entraîné de nombreux feux de forêts. Plus au sud, la Grèce a été ravagée par une dizaine d’incendies meurtriers particulièrement violents qui ont fait 86 victimes, selon un bilan provisoire. La canicule terrasse également le Japon où au moins 80 personnes sont mortes et 35 000 ont dû être hospitalisées. Une vague de chaleur meurtrière qui s’étend jusqu’au Québec, où la température ressentie atteint les 45 degrés. Cette chaleur accablante affecte également les vignobles français et la qualité du vin. Le réchauffement climatique a accéléré les périodes de vendanges qui débutent parfois plusieurs semaines en avance. Couleur, arômes, acidité et degré d’alcool : la chaleur et la sécheresse altèrent toutes les caractéristiques du vin. Face à des changements climatiques rapides, les viticulteurs sont forcés d’adapter leurs techniques et vont parfois jusqu’à délocaliser leur vignoble plus au Nord, dans des régions plus fraîches. Une stratégie adoptée par la maison de champagne Taittinger notamment, qui a acheté des terres en Angleterre pour assurer l’élaboration de ses vins pétillants. Fierté nationale et patrimoine gastronomique reconnu dans le monde entier, jusqu’où les vignobles français devront s’exporter pour survivre au dérèglement climatique ? Depuis la canicule de 2003, la France est-elle mieux préparée aux fortes chaleurs ? Quelles sont les conséquences de ces températures records dans le reste du monde ? Le réchauffement climatique menace-t-il la viticulture française ? Invités : Louis BODIN - Météorologue Frédéric DENHEZ - Journaliste spécialiste des questions environnementales Françoise VIMEUX - Climatologue à l’Institut de recherche pour le développement Guillaume SAINTENY - Consultant spécialiste des questions environnementales, auteur de "Le Climat qui cache la forêt"
Première diffusion : 27 juillet 2018
S17 E270 • Benalla : "affaire d'été" ou affaire d'Etat ?
Habillé en costume-cravate et rasé de près, Alexandre Benalla s’est dévoilé sous un nouveau jour sur le plateau de TF1. Lors d’une interview diffusée hier soir sur la chaîne télévisée, l’ancien collaborateur d’Emmanuel Macron est revenu sur son comportement et ses gestes violents à l’encontre de manifestants le 1er mai. Confronté à la vidéo qui a fait le tour des réseaux sociaux, il a revendiqué d’un air calme et assuré une "réaction de citoyen" pour "appréhender des gens qui sont des délinquants" et non "de gentils manifestants". Alexandre Benalla a ensuite répondu à de nombreuses questions concernant sa participation à la manifestation avec les forces de l’ordre, sa relation avec la police, son salaire et les différents avantages dont il aurait bénéficié grâce à l’Elysée. S’il a assuré vouloir s’exprimer pour se défendre "et rétablir la justice", Alexandre Benalla est également parvenu à dédouaner Emmanuel Macron, en se présentant comme un homme sérieux et responsable de ses actes. Une image loin du portrait véhiculé dans les médias et sur les réseaux sociaux jusqu’à présent. Devant une salle à moitié vide, la commission d’enquête de l’Assemblée nationale a procédé hier à sa dernière audition dans le cadre de l’affaire Benalla. L’opposition, de droite comme de gauche, a déserté les rangs, y compris le co-rapporteur de la Commission Guillaume Larrivé. Dénonçant "une parodie", le député LR a claqué la porte, tout comme les élus de la France Insoumise. Pour eux, le refus de la majorité LREM d’auditionner les collaborateurs de l’Elysée aura été fatal à la Commission d’enquête. Au départ, ces auditions avaient pourtant donné un second souffle aux oppositions, réunies sur une même ligne de front contre Emmanuel Macron. La dernière séance sans opposition a été "très apaisée", selon la co-présidente Yaël Braun-Pivet. Un compte-rendu des auditions devrait être présenté la semaine prochaine. Du mutisme au discours de chef "responsable", Emmanuel Macron a opté pour une stratégie remarquée dans l’affaire Benalla. Sommé de s’exprimer par l’opposition durant toute la semaine, le Président est finalement monté au créneau devant les élus de la majorité, reprenant son costume de dirigeant qui assume tout. Il n’a pas oublié de critiquer une nouvelle fois la presse, qui aurait dit "beaucoup de bêtises" selon lui. Du silence au mea-culpa jusqu’à sa provocation, "qu’ils viennent me chercher !", Emmanuel Macron a voulu conserver l’image d’un chef d’Etat maître de sa parole, que "rien ne troublera". L’interview d’Alexandre Benalla est-elle un coup de communication réussi pour l’Elysée ? Après l’implosion de la Commission, l’opposition peut-elle adopter une autre stratégie ? Sous le feu des critiques pendant une semaine, Emmanuel Macron est-il sorti vainqueur de l’affaire Benalla ? Invités : Jean-Dominique MERCHET - Journaliste à "L’Opinion", en charge des questions défense, stratégies et international Paul QUINIO - Directeur délégué de la rédaction de "Libération" Jannick ALIMI - Rédactrice en chef adjointe du service politique du "Parisien/Aujourd’hui en France" Bruno JEANBART - Directeur général adjoint de l’Institut de sondages "Opinion Way"
Première diffusion : 28 juillet 2018
S17 E271 • SNCF : l'année noire
Vendredi dernier, à 11h30, un poste du Réseau de Transport d’Electricité (RTE) prend feu à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine). Conséquence de la destruction des câbles d’alimentation de 63 000 volts : le trafic est interrompu à la gare Montparnasse. Un incendie qui tombe mal, au début d’un week-end estival de chassé-croisé. RTE est le seul responsable de l’incident, assure la compagnie ferroviaire. Ce week-end, le ton est monté entre la SNCF et la filiale d’EDF, qui prévoyait de rétablir l’alimentation électrique ce jeudi. Face à la pression, RTE promet finalement un retour à la normale mardi, au plus tard. Ce lundi, un train sur deux seulement est en circulation. Depuis vendredi, ce sont des milliers de voyageurs qui se sont retrouvés bloqués. Coût de la panne pour l’entreprise ? Plusieurs millions d’euros, annonce son patron Guillaume Pépy. Une série noire à Montparnasse, touchée par une panne de signalisation en juillet 2017 et un bug informatique du système d’aiguillage en décembre dernier. Un nouveau coup dur pour la SNCF, qui sort péniblement de 3 mois de grève perlée. Parmi les organisations syndicales, seule la CGT semble résister encore contre la réforme ferroviaire. En coulisses, les négociations sur la nouvelle convention collective de l’entreprise se poursuivent. Où en est ce pacte ferroviaire, adopté en juin dernier ? Qu’est-ce qui va changer pour la SNCF, ses employés et ses usagers ? Le 1er janvier 2020, c’est une toute nouvelle SNCF qui devrait voir le jour. Avec une différence majeure : un réseau ouvert à la concurrence. L’arrivée de nouveaux opérateurs pourrait entraîner une réduction des tarifs pour les usagers. Souvent citée en modèle, l’ouverture à la concurrence de la ligne à grande vitesse Milan-Rome a conduit à une augmentation de 20 % du trafic annuel et une diminution du prix des billets de près de 30 %. Comment l’Italie a-t-elle mené sa propre réforme ? La France doit-elle s’inspirer de son voisin européen ? Les opérateurs italiens pourraient-ils s’intéresser au marché français ? Après ce nouvel épisode de perturbations, quel est le bilan de cette année compliquée pour la SNCF ? Quels changements s’amorcent pour l’entreprise ? Invités : Pascal PERRI - Economiste – Cabinet PNC Economic, auteur de SNCF, un scandale français Emmanuelle DUCROS - Journaliste économique, spécialiste des transports à l’Opinion Arnaud AYMÉ - Consultant transports, SIA Partners Jean-Claude DELARUE - Président de la Fédération des Usagers des transports et des services publics
Première diffusion : 30 juillet 2018
S17 E272 • Motions de censure : gagnants et perdants
Le gouvernement n’y avait pas été confronté depuis 1980 : deux motions de censure, provenant de droite et de gauche, ont été déposées dans le cadre de l’affaire Benalla. L’exécutif fait face à cette ultime attaque de l’opposition cet après-midi à l’Assemblée nationale. Dénonçant "l’incapacité du gouvernement à exercer ses responsabilités et pouvoirs institutionnels", Les Républicains sont les premiers à avoir utilisé cette arme parlementaire. A gauche, le PS, la France Insoumise et le PCF ont signé le dépôt de la motion d’une même voix. Un dernier recours pour obtenir les explications du gouvernement face à "l’obstruction" de la majorité lors de la Commission d’enquête. Les oppositions ont choisi de déposer deux motions distinctes pour réaffirmer l’existence de la droite et de la gauche. Mais ces deux motions de censure semblent perdues d’avance, les élus de LREM étant majoritaires dans l’hémicycle. Si elles n’ont aucune chance d’aboutir à la chute du gouvernement, elles offrent néanmoins une tribune à l’opposition qui pourra débattre longuement avec le Premier ministre Edouard Philippe. Alors que les auditions se sont terminées de façon explosive à l’Assemblée Nationale la semaine dernière, l’enquête continue calmement dans la Commission du Sénat présidée par Philippe Bas. Christophe Castaner, le délégué général de LREM, a répondu ce matin à plusieurs questions. Il a d’abord rappelé avoir été au courant des violences place de la Contrescarpe dès le 2 mai, puis a justifié la sanction à l’encontre de Vincent Crase, employé de LREM. Pour démêler l’affaire, le Sénat a prévu d’étaler son travail d’enquête sur six mois et les auditions reprendront à la rentrée. Alexandre Benalla a d’ailleurs manifesté sa volonté de s’exprimer devant la Commission. Alors qu’il avait exclu de l’auditionner, Philippe Bas a finalement annoncé "une discussion interne avec les rapporteurs pour voir ce qu’il convient de faire à la rentrée". Après l’affaire Benalla, Emmanuel Macron va-t-il mettre en application le "spoil system" qu’il avait promis pendant sa campagne ? Ce système à l’américaine lui permet de placer des personnes "loyales" autour de lui et de garder le contrôle sur la haute administration. Si elle n’a été réalisée qu’en partie, cette promesse de changer ou non "l'intégralité des postes de direction dans la fonction publique" pourrait voir le jour avec la réforme de l’administration, prévue pour la rentrée. Pour éviter de "nouveaux dysfonctionnements" après le scandale Benalla, le secrétaire général de l’Elysée Alexis Kohler, travaille déjà sur la réorganisation du Palais présidentiel. Quel impact auront les motions de censure sur le gouvernement et l’opposition ? Que révèlent les dernières auditions de la Commission au Sénat ? Le "spoil system" souhaité par Macron sera-t-il mis en place ? Invités : Christophe BARBIER - Editorialiste à l’hebdomadaire L’Express Jérôme FOURQUET - Directeur du département opinion de l'Institut de sondages IFOP Tristan QUINAULT-MAUPOIL - Journaliste politique au Figaro Ivanne TRIPPENBACH - Journaliste politique au journal L’Opinion
Première diffusion : 31 juillet 2018
S17 E273 • Marchés publics : le contribuable toujours perdant ?
C’est la fin du voyage pour les petites voitures grises d’Autolib. Hier soir à minuit, le service d’autopartage parisien s’est officiellement arrêté, après sept ans de fonctionnement. Une fin prématurée après un bras de fer entre le Syndicat mixte Vélib' Autolib' Métropole (SVAM) et le groupe Bolloré, sur fond de déficit. L’industriel réclamait en effet 233 millions d’euros aux 103 communes desservies par Autolib, pour compenser les pertes de ce service. Une requête que les élus ont refusée, préférant résilier le contrat qui devait initialement durer jusqu’en 2023. Mais l’addition s’avère encore plus salée après cette rupture anticipée : le groupe Bolloré exige à présent plus de 250 millions d’euros en guise de dédommagement et de remboursement des pertes accumulées. Face à une telle facture, le syndicat mixte s’apprête à "négocier très fermement pour sortir par le haut de cette situation". En attendant, le sort des 260 salariés d’Autolib et des quelque mille stations de chargement réparties en Île-de-France reste en suspens. A Marseille, le combat pour la rénovation et la construction des écoles continue. Mais la municipalité s’est attiré les foudres des citoyens en choisissant de faire appel aux partenariats public privé (PPP) pour construire et entretenir une trentaine d’écoles. En contrepartie, la ville devra payer un loyer pendant 25 ans. Pour les équipes éducatives et les parents d’élèves, le PPP représente une perte d’indépendance et de contrôle sur les écoles marseillaises. Ils dénoncent notamment "le désengagem ent de la mairie de Marseille pour ses écoles" et craignent que la gestion des établissements ne se complique avec l’arrivée d’un acteur privé. Des autoroutes aux parkings, en passant par les stades et les aéroports : Vinci est sur tous les fronts. La multinationale, mastodonte du BTP français, a vu son chiffre d’affaires progresser de 6,7% à la fin du premier semestre 2018. Et le carnet de commandes ne désemplit pas. L’entreprise, qui se définit comme "un accélérateur de projets", n’a pas perdu de son dynamisme sur le marché des PPP. Mais ce type de contrat peut s’avérer risqué pour les collectivités. A Bordeaux par exemple, l’avenir du stade Matmut soulève des inquiétudes, après la vente de son club de football. Après l’arrêt anticipé d’Autolib, quelle est l’addition pour les communes d’Île-de-France ? Les partenariats public privé sont-ils un piège pour les collectivités ? Quels enjeux politiques soulèvent les PPP ? Invités : Philippe DESSERTINE - Economiste, Directeur de l’Institut des Hautes Finances Patrick MARTIN-GENIER - Professeur de droit public, spécialiste des collectivités territoriales et des affaires publiques Guillaume DUVAL - Editorialiste à Alternatives économiques Isabelle REY-LEFEBVRE - Journaliste au Monde
Première diffusion : 1 août 2018
S17 E274 • Iran, Europe, économie : Trump ose... Et gagne ?
Donald Trump serait-il passé maître de la volte-face ? Après la Corée du Nord, l’Iran est à son tour confronté aux humeurs changeantes du président américain. Une semaine après avoir publié un tweet de menace fracassant, Trump se dit maintenant prêt à rencontrer les dirigeants iraniens pour discuter d’un nouvel accord. Mais cette stratégie ne semble pas fonctionner avec le président Hassan Rohani, imperméable aux "menaces, sanctions et effets d'annonce". Pour le ministre des Affaires étrangères iranien, "les Etats-Unis ne peuvent s'en prendre qu'à eux-mêmes d'avoir quitté la table des négociations", faisant référence à leur retrait de l’accord sur le nucléaire. Après avoir traité l’Europe d’"ennemie", Donald Trump change également de ton avec ses alliés européens. Pour tenter de désamorcer la guerre commerciale engagée entre les deux puissances, le chef d’Etat américain a rencontré le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker. Au cœur des négociations : une réduction des barrières douanières et une augmentation des échanges dans certains domaines. Pourtant à l’issue de cette rencontre, les deux camps semblaient avoir une interprétation différente des termes de l’accord, notamment sur la question de l’agriculture. Entre "concessions" et provocations, Donald Trump est-il un interlocuteur fiable pour l’Union Européenne ? Si la méthode Trump sème le chaos à l’international, elle semble efficace à l’intérieur des Etats-Unis. Avec la politique de "l’Amérique d’abord", une promesse martelée durant sa campagne, le pays affiche un taux de chômage en baisse et une croissance économique à 4,1% au deuxième trimestre. Une performance que Donald Trump n’a pas manqué de souligner, en comparant les chiffres de son prédécesseur Barack Obama. Malgré les affaires et les scandales qui ternissent sa réputation, le président américain reste populaire auprès de son électorat, profitant de ce qu’il appelle un "retournement économique historique". Mais sa ligne politique peut-elle tenir à long terme ? Malgré le retrait des Etats-Unis de l’accord iranien et le retour des sanctions, l’Iran répondra-t-il à l’invitation de Donald Trump ? Le président américain fait-il miroiter de fausses promesses aux alliés européens ? L’embellie économique aux Etats-Unis n’est-elle qu’un mirage ? Invités : François DURPAIRE - Historien, spécialiste des Etats-Unis Emmanuel LECHYPRE - Editorialiste économique Azadeh KIAN - Sociologue, spécialiste de l’Iran Nabil WAKIM - Journaliste au Monde
Première diffusion : 2 août 2018
S17 E275 • Macron : une trêve et des doutes
L'heure des vacances a enfin sonné pour le Président et le gouvernement. Une trêve estivale à l’issue d’un mois de juillet particulièrement mouvementé, marqué par la polémique sur Alexandre Benalla. Trois textes ont néanmoins été adoptés avant la clôture des débats à l’Assemblée : le projet de loi sur l’asile et l’immigration – contesté dans l’opposition comme dans la majorité – sur la lutte contre les violences sexistes et sexuelles et sur l’avenir professionnel. Et l’agenda s’annonce chargé pour la rentrée des députés. Au programme de l’Assemblée nationale pour début septembre : la loi agriculture et alimentation et celle sur la fraude fiscale. Les dates d’examen de la loi Pacte et de l’épineuse réforme constitutionnelle, repoussée par l’opposition à cause de l’affaire Benalla, restent à déterminer dans le calendrier. Un an après la réforme du code du travail, la loi "pour la liberté de choisir son avenir professionnel" promet une "émancipation sociale" aux actifs tout au long de leur carrière. Mutation du compte personnel de formation, nouvelles réglementations pour faciliter l’accès à l’apprentissage, assorties d’une hausse de la rémunération pour les apprentis : le texte adopté mercredi prévoit de nombreux changements. Parmi les mesures phares figure également l’extension de l’allocation-chômage aux démissionnaires, sous certaines conditions. Comme Emmanuel Macron l’avait promis lors du mini-sommet de juillet, les partenaires sociaux seront invités à négocier la réforme de l’assurance chômage dès la rentrée. Alors que le train des réformes se poursuit, le gouvernement doit revoir ses perspectives de croissance pour 2018 à la baisse. Avec une faible augmentation de 0,2% au premier trimestre et une stagnation sur le deuxième, il semble difficile d’atteindre les 2% espérés par Bercy. Le gouvernement devrait présenter sa nouvelle estimation à la rentrée, au même moment que son projet de loi de finances 2019. L’Insee prévoit 1,7%. Pour le ministre de l’Economie Bruno Le Maire, ces chiffres "décevants" s’expliquent par "les grèves, l'augmentation du prix du pétrole, le climat international avec cette guerre commerciale qui nuit à l'activité économique". Faisant appel à la patience des Français, il s’est montré déterminé à poursuivre le cap des réformes "pour accélérer la croissance" du pays. Après un début d’été compliqué pour le gouvernement, quel sera le calendrier des réformes ? Que va changer concrètement la loi sur l’avenir professionnel ? Avec une croissance décevante et un programme de réformes chargé, quelle est la marge de manœuvre du gouvernement ? Invités : Philippe DESSERTINE - Economiste Jérôme FOURQUET - Directeur du département opinion de l'Institut de sondages IFOP Ivanne TRIPPENBACH - Journaliste politique à L’Opinion Mikaël CORRE - Journaliste politique à La Croix
Première diffusion : 3 août 2018
S17 E276 • Brégançon, Brexit et bains de soleil
Lieu de villégiature historique des présidents de la Vème République, le Fort de Brégançon accueille Emmanuel et Brigitte Macron pour deux semaines. Des vacances studieuses : le chef de l’Etat a reçu hier soir la Première ministre britannique Theresa May. Dans un cadre moins formel qu’à l’Elysée, cette réunion de travail était l’occasion d’aborder un sujet sérieux : le Brexit. Emmanuel Macron a écouté les propositions de Theresa May mais n’a pris aucune position pour ne pas "se substituer au processus piloté par Michel Barnier", le négociateur européen chargé du dossier. Après cette visite inédite, Emmanuel Macron pourrait à l’avenir inviter d’autres personnalités dans cette résidence pour allier l’utile à l’agréable et faire du Fort de Brégançon un lieu de diplomatie moins institutionnel. Pour les ministres du gouvernement, l’heure est également à la détente. A la plage pour les uns, à la montagne pour les autres, ils vont pouvoir s’échapper du tumulte parisien pendant quinze jours… Mais pas trop loin de la capitale non plus. Avant le grand départ, chacun d’entre eux a reçu pour consigne de "rester connecté, joignable et évidemment à disposition si nécessaire". Mais cette trêve estivale pourrait être compromise pour la ministre de la Santé Agnès Buzyn, sur tous les fronts depuis le début de la canicule. Alors que la majorité des départements sont concernés par la vigilance orange, la ministre multiplie les messages de prévention et les interventions médiatiques. Une mobilisation accrue sur le terrain pour éviter de répéter le scénario catastrophique de 2003 et l’absence très remarquée du ministre à l’époque, Jean-François Mattéi. Les vacances arrivent à point nommé pour Nicolas Hulot, qui fait face aux pressions des pro et anti ours dans les Pyrénées-Atlantiques. Le ministre de la Transition Ecologique et Solidaire s’est engagé à réintroduire deux ourses slovènes cet automne dans le Béarn. Mais dans ce dossier épineux, il faut composer avec les inquiétudes de chacun. Les bergers et les éleveurs ont peur pour la sécurité de leurs troupeaux et craignent les dommages que pourrait entraîner une attaque de l’ours. Pour les militants écologistes, Nicolas Hulot ne peut pas revenir sur sa promesse. A quelques mois de l’échéance, la colère monte dans les deux camps. Quelle est l’histoire du Fort de Brégançon, résidence phare de la présidence ? La canicule risque-t-elle de bousculer la trêve estivale ? Nicolas Hulot va-t-il tenir sa promesse et réintroduire deux ours dans le Béarn ? Invités : Yves THRÉARD - Directeur adjoint de la rédaction du Figaro Frédéric SAYS - Editorialiste à France Culture Tugdual DENIS - Grand reporter au service politique du Point Jannick ALIMI - Rédactrice en chef adjointe au service Politique du Parisien
Première diffusion : 4 août 2018
S17 E277 • Episode 277
Première diffusion : 6 août 2018
S17 E278 • Iran et Trump : "la guerre psychologique"... et après ?
La pression monte d’un cran en Iran, placé depuis ce matin sous embargo américain. Les nouvelles sanctions économiques, imposées par Donald Trump après son retrait de l’accord iranien, bloquent les transactions financières et les importations de matières premières. Les achats dans le secteur automobile et l'aviation commerciale sont également visés par des mesures pénalisantes. Il s’agit d’une première vague qui sera suivie d’une réplique au mois de novembre, sur le secteur pétrolier et gazier cette fois. Pour le président iranien Hassan Rohani, les Etats-Unis ont lancé "une guerre psychologique contre la nation". Lors d’un entretien télévisé, il a également dénoncé la stratégie "insensée" de Donald Trump qui associe appel aux négociations et sanctions. Cette décision unilatérale pourrait avoir de lourdes conséquences sur l’économie iranienne et provoquer des tensions à l’intérieur du pays comme sur le marché pétrolier. Après cette première salve de sanctions, le président américain n’a pas manqué d’avertir que tout pays commerçant avec l’Iran "ne fera pas d'affaires avec les Etats-Unis". Dans la tempête de l’embargo américain, l’économie iranienne n’est pas la seule victime. Face aux menaces de Donald Trump, la plupart des entreprises étrangères implantées dans le pays ont dû plier bagages et renoncer à de nombreux contrats. Les pertes se chiffrent en millions d’euros pour les entreprises françaises comme PSA ou Total par exemple. A quelques heures de l’entrée en vigueur des sanctions américaines, l’avionneur ATR a tout de même réussi à livrer treize avions à Téhéran, sur les vingt qui étaient commandés. Pour apaiser les inquiétudes des entreprises et contrecarrer les sanctions américaines, l’Union européenne a riposté dès ce matin en appliquant une "loi de blocage". Mais ce texte dissuasif sera-t-il suffisant ? Entre l’Iran et les Etats-Unis, les tensions sont anciennes. En 1979, des étudiants iraniens prennent d’assaut l’ambassade américaine de Téhéran. 52 employés seront retenus en otage pendant 444 jours. C’est la fin officielle des relations diplomatiques entre Téhéran et Washington. Alors que des dirigeants "modérés" ont tenté de réengager le dialogue plus tard, Washington n’a jamais répondu. Jusqu’à l’accord sur le nucléaire iranien signé par Barack Obama en 2015, puis déchiré unilatéralement par son successeur, Donald Trump dont l’objectif est clair : affaiblir l’Etat iranien en l’étouffant économiquement. Quelles sont les conséquences des sanctions américaines sur l’économie iranienne ? Jusqu’où ira l’escalade entre les Etats-Unis et l’Iran ? La contre-attaque européenne sera-t-elle efficace ? Invités : Philippe DESSERTINE - Economiste, directeur de l’Institut de Haute Finance Mariam PIRZADEH - Journaliste à France 24, correspondante à Téhéran Corentin SELLIN - Historien, spécialiste des Etats-Unis Nabil WAKIM - Journaliste énergie au Monde
Première diffusion : 7 août 2018
S17 E279 • Les vacances orageuses de monsieur Macron
L’air décontracté et le sourire aux lèvres, Emmanuel Macron s’est offert son premier bain de foule à Brégançon hier soir. Accompagné de son épouse Brigitte, il a échangé des poignées de main et quelques mots chaleureux avec des vacanciers décontractés. Une sortie scrutée par les médias sur place : c’est la première fois que le président revenait au contact des Français depuis son arrivée au Fort de Brégançon. A Paris, pas de vacances encore pour la ministre de la Santé Agnès Buzyn, qui dresse le bilan des épisodes de canicule qui ont frappé l’ensemble du pays. Restée omniprésente sur le terrain, elle souligne l’efficacité des messages de prévention et dresse un bilan "plutôt rassurant" : aucun hôpital n’a été en tension à cause des fortes chaleurs. Pour Nicolas Hulot, il faudra de toute façon s’habituer à de telles températures. Le ministre de la Transition écologique et solidaire a appelé à la responsabilité de chacun pour "lutter contre le changement climatique et la pollution de l'air". Il a notamment dénoncé "les conflits stériles" qui empêchent les politiques de prendre des mesures concrètes pour "la grande cause du 21ème siècle". La pression monte pour le secrétaire général de l’Elysée, Alexis Kohler, déjà visé par une enquête sur des soupçons de conflits d’intérêt depuis le mois de mai. Lundi, Mediapart a publié de nouvelles révélations. En 2010 et 2011, l’actuel bras droit d’Emmanuel Macron aurait approuvé des contrats entre l’armateur MSC, fondé et dirigé par les cousins de sa mère et le grand port du Havre (GPMH), dont il faisait partie du conseil de surveillance. L’association Anticor, qui lutte contre la corruption et pour l’éthique en politique, a porté plainte auprès du Parquet. Du côté de l’affaire Benalla, la défense du préfet de police Michel Delpuech est mise à mal par une nouvelle publication du Canard Enchaîné. Alors qu’il disait ne pas connaître personnellement l’ancien collaborateur de l’Elysée, le préfet de police lui aurait écrit une carte en janvier 2018, en l’appelant "cher ami". La rentrée s’annonce compliquée pour le Rassemblement National, en pleine procédure judiciaire pour des emplois présumés fictifs d'assistants d'eurodéputés. Le parti de Marine Le Pen s’est vu retirer deux millions d’euros d’aide publique par les juges d’instruction. Selon son trésorier Wallerand de Saint-Just, l’ex-Front National se verrait ainsi dans l’incapacité de payer les salaires, voire forcé à "déposer le bilan". "Une situation dramatique" pour le parti, déjà fragilisé par une baisse des adhésions et donc des cotisations. En attendant la confirmation ou non de cette saisie par la justice en septembre prochain, le Rassemblement national a lancé un appel aux dons : un peu plus de 500 000 euros ont été récoltés depuis le mois de juillet. La politique du gouvernement est-elle complètement à l’arrêt durant la trêve estivale ? Que risquent Alexis Kohler et Michel Delpuech ? Le Rassemblement national pourra-t-il s’en sortir si la saisie des 2 millions d’euros est confirmée ? Invités : Jean-Jérôme Bertolus - Chef du service politique de France Info Jérôme Fourquet - Directeur du département Opinion de l’institut de sondages IFOP Mathilde Siraud - Journaliste politique au Figaro Jean Garrigues - Historien spécialiste de la vie politique
Première diffusion : 8 août 2018
S17 E280 • Violences : le grand ras-le-bol
Près d’un millier de personnes ont participé à la marche blanche organisée hier à Grenoble, en hommage à Adrien Perez. Le jeune homme de 26 ans a été tué d’un coup de couteau en plein cœur le 29 juillet dernier, après s’être interposé lors d’une rixe à la sortie d’une boîte de nuit. Derrière une grande banderole clamant "Justice pour Adrien. Nous ne t’oublierons jamais" et ballons blancs à la main, le cortège a défilé pendant une heure et demi dans les rues grenobloises, où Adrien Perez a grandi. Ce rassemblement était également l’occasion pour les proches de la victime et les habitants d’exprimer le sentiment d’insécurité qui règne à Grenoble. "On a beau dire "ça suffit", "plus jamais ça" et organiser des marches blanches après chaque drame, rien ne change et la liste des victimes s’allonge", a déploré le père d’Adrien Perez. Hier soir, une nouvelle scène de violence a éclaté dans la ville : un homme a été gravement blessé lors d’une fusillade, mais son pronostic vital n’est pas engagé. Problèmes d’insécurité, manque de moyens et de mobilisation de la part de l’Etat : la liste des revendications est longue pour les maires de banlieues. Face aux difficultés rencontrées au quotidien, les élus et les associations ont tiré la sonnette d’alarme il y a plusieurs mois déjà. En mai dernier, le maire de Sevran Stéphane Gatignon a décidé de démissionner, dénonçant le "mépris de l’Etat pour les banlieues". Alors que le rapport de Jean-Louis Borloo cristallisait les espoirs et les attentes, le gouvernement a finalement proposé des mesures bien moins ambitieuses. Avec Emmanuel Macron, il n’y aura donc pas de grand "plan banlieues", mais "une nouvelle méthode". Sera-t-elle suffisante pour convaincre des élus qui se sentent abandonnés ? Face à la violence et aux affrontements à répétition dans les quartiers, il existe une brigade spécialisée : le Groupe de Soutien des Quartiers (GSQ). Depuis 2010, les forces de l’ordre patrouillent dans des endroits ciblés pour surveiller les bandes d’individus violents et intervenir en cas de rixe. Rivalités territoriales, amoureuses, trafic de stupéfiants ou autres affaires : les conflits ont plusieurs sources et peuvent dégénérer très vite. En établissant un suivi de ces groupes et une meilleure coopération entre les commissariats locaux, la police mise sur la prévention pour éviter de nouveaux drames. Comment expliquer la "culture de la violence" à Grenoble ? Comment en finir avec l’insécurité dans les quartiers ? Quelles mesures concrètes le gouvernement Macron a-t-il pris en faveur des banlieues ?
Première diffusion : 9 août 2018
S17 E281 • 80 km/h : ça flashe ! Et ça marche ?
A l’heure où les vacanciers sont nombreux à prendre la voiture, la Sécurité routière a annoncé que le nombre de morts sur les routes de France métropolitaine a encore baissé en juillet. 324 personnes ont été tuées, soit 19 de moins que l’année dernière à la même période. Ces nouveaux chiffres s’inscrivent dans une tendance à la baisse de la mortalité routière et confirment cette diminution amorcée en 2017. Ce sont également les premières données publiées depuis l’entrée en vigueur de la limitation de vitesse à 80 km/h sur les routes secondaires. Une bonne nouvelle pour le Premier ministre Edouard Philippe qui a porté cette réforme, très controversée dans les territoires. Autre facette de son application : le nombre d’automobilistes flashés sur les routes a été multiplié par deux en juillet. Les radars automatiques fonctionnent à plein régime, ce qui entraîne une hausse significative des verbalisations. Les départements de Haute-Loire et du Var seraient les plus touchés. Autrefois mythe de la société de consommation, la voiture deviendrait-elle un luxe pour les Français ? Posséder son propre véhicule coûte cher, de l’entretien technique au plein d’essence. En un an, les prix à la pompe ont en effet flambé de 15 à 20%. En cause : le coût du baril de pétrole, passé de 50 dollars en 2017 à 73 aujourd’hui. Cette augmentation générale s’explique notamment par les tensions géopolitiques avec l’Iran, la crise au Venezuela et un marché pétrolier tendu à cause de la baisse des stocks mondiaux. Autant de facteurs qui font craindre une augmentation durable des prix. Mais la hausse de la production de pétrole de schiste aux Etats-Unis pourrait contrebalancer. Quelle sont les risques d’une dépendance à ce marché ? Le porte-monnaie des automobilistes est également mis à contribution sur les autoroutes françaises. Les tarifs des péages sont en hausse, avec une augmentation moyenne de 1,7%, et de 20% depuis la privatisation des autoroutes en 2006. Une manne financière importante pour les sociétés qui construisent et entretiennent ces réseaux routiers. En 2016, les grands groupes Vinci, Eiffage et Abertis ont touché près de 3 milliards d’euros de bénéfices. Une marge rendue possible par l’Etat lors de la signature des contrats de concession qui autorisent ces hausses tarifaires. Les réseaux Paris-Rhin-Rhône (APRR) et Rhône-Alpes (Area) sont les plus coûteux pour les automobilistes : un trajet Lyon-Montpellier coûte par exemple 27 euros aujourd’hui, contre environ 25 euros en 2017. La limitation à 80km/h est-elle vraiment efficace pour la sécurité routière ? Avec la hausse des prix de l’essence, se dirige-t-on vers un nouveau choc pétrolier ? Que cachent les prix des péages sur les autoroutes françaises ?
Première diffusion : 10 août 2018
S17 E282 • Trump lance sa guerre des étoiles
Avec Donald Trump, ce sera "l’Amérique d’abord"… jusque dans l’espace. Son vice-président Mike Pence a annoncé cette semaine la création d’une sixième branche des forces armées américaines, prévue pour 2020 : la "Force de l’espace". L’objectif : envoyer des satellites sur orbite pour se protéger et réaffirmer la place des Etats-Unis dans la conquête spatiale. Des satellites qui sont également utiles aux militaires pour espionner des sites ennemis, ou encore guider des missiles. Ce projet est présenté comme "le prochain grand chapitre de l'histoire" et "le prochain champ de bataille" des Etats-Unis, même si l’espace est censé rester non-militarisé. A quelques mois des élections de mi-mandat, cette annonce arrive à point nommé puisqu’elle place Donald Trump dans une posture de chef de guerre. Mais pour relancer cette conquête spatiale, le gouvernement devra débourser 8 milliards de dollars sur cinq ans, ce que les Démocrates refusent catégoriquement. Le Congrès américain approuvera-t-il ce projet ? Alors que Donald Trump relance la conquête spatiale, d’autres puissances ont déjà mis au point des programmes spatiaux ambitieux. Notamment la Russie, dont la place dans le cosmos n’est plus à prouver. Depuis que la NASA a arrêté son programme de navette spatiale en 2011, tous les astronautes utilisent les vaisseaux russes Soyouz pour rejoindre la station spatiale internationale (ISS). D’ici quelques années, la Russie souhaite même proposer des sorties touristiques dans l’espace. La Chine se fait également remarquer par son dynamisme dans le secteur spatial, autant dans l’exploration que dans le développement de ses techniques. Avec la Russie, elle est pour l’heure la seule à avoir la capacité d’organiser un vol habité. Pour lutter contre cette concurrence, l’Europe développe de son côté la nouvelle fusée Ariane 6, dont le premier vol est prévu pour 2020. Elle coopère également avec d’autres pays comme l’Inde qui a fait une entrée discrète mais efficace sur le marché commercial, et qui peut déjà lancer des satellites en toute autonomie. Dans la course au tourisme spatial, certaines grandes fortunes privées n’hésitent pas à investir pour se rapprocher des étoiles. Après plusieurs années d’essais, le vaisseau du milliardaire britannique Richard Branson a effectué son premier vol avec succès en juillet dernier. Une avancée précieuse pour sa société Virgin Galactic qui dispute avec ses concurrents l’arrivée sur le marché touristique dans l’espace. Jeff Bezos, le PDG d’Amazon à la tête de Blue Origin, développe également sa navette spatiale. Il envisagerait même de vendre les premiers tickets en 2019 pour la coquette somme de 200 000 euros. A la tête de Tesla et SpaceX, Elon Musk rêve d’envoyer des humains sur Mars. Après avoir mis une voiture en orbite autour de la Terre, le milliardaire concrétise ses projets toujours plus fantasques. Dès 2019, il compte réaliser les premiers vols habités américains à destination de l’ISS. La "Force de l’espace" américaine souhaitée par Trump risque-t-elle de raviver les tensions avec les autres grandes puissances déjà installées dans la conquête spatiale ? De quels moyens bénéficient les autres pays ? L’espace sera-t-il la prochaine destination phare des touristes fortunés ?
Première diffusion : 11 août 2018
S17 E283 • Quand Trump défie Erdogan
La Turquie est prête pour la riposte. Déstabilisée par la dégringolade de la livre turque, Ankara a annoncé ce lundi une batterie de mesures visant à soutenir sa monnaie nationale. A l’origine de cette chute vertigineuse, un simple tweet de Donald Trump. Le président américain a annoncé la semaine dernière sa décision de doubler les taxes à l’importation de l’acier et de l’aluminium turcs. Avec, au coeur de ces tensions, le cas Andrew Brunson. Ce pasteur américain, actuellement jugé en Turquie pour terrorisme et espionnage, risque jusqu’à trente-cinq ans de prison. Conséquence quasi-immédiate de ces nouvelles taxes, la livre turque s’est effondrée face au dollar et à l’euro, perdant près de 20 % de sa valeur. Un niveau historiquement bas. Depuis plusieurs mois, les relations entre Recep Tayyip Erdogan et son homologue américain ne cessent de s'envenimer. Le président turc n’a pas hésité à dénoncer le “complot politique” fomenté selon lui par Donald Trump. Les Etats-Unis demandent sa libération immédiate, mais refusent toujours d’extrader en Turquie le prédicateur Fethullah Gülen, accusé par Ankara d’être derrière le putsch manqué de juillet 2016. En Turquie, les ménages et les entreprises s’inquiètent de l’impact économique de cette querelle avec les Etats-Unis. La chute de la livre, l’inflation à deux chiffres et le refus de la banque centrale turque de relever ses taux a aussi des répercussions au-delà des frontières du pays. La chute de la livre a provoqué une onde de choc qui se répercute sur les marchés boursiers européens. La Turquie s’enfonce-t-elle dans une crise économique sans précédent, pour un pays qui affichait plus de 7% de croissance en 2017 ? Le vent de panique qui souffle sur les banques européennes est-il justifié ? Face aux menaces américaines, le président Erdogan ne flanche pas. Il a prévenu dimanche qu’il allait se chercher de “nouveaux alliés”. Une façon de faire comprendre que son pays, membre de l’OTAN depuis 1952, pourrait bien remettre l’ensemble de son alliance avec Washington en question. De plus en plus, Ankara a les yeux braqués sur la Russie, son allié de circonstance dans le conflit syrien. Ses relations avec certains pays d’Amérique Latine, d’Afrique et d’Asie se sont également renforcées. Quelle est la stratégie diplomatique de Recep Tayyip Erdogan ? Qui sont ses soutiens ? Sont-ils solides ? Comment les présidents Trump et Erdogan ont-ils fragilisé l’économie turque ? Quel effet pourrait entraîner la chute de la livre sur les marchés européens ? Jusqu’où ce bras de fer peut-il aller ?
Première diffusion : 13 août 2018
S17 E284 • Aquarius : l'embarras de Macron
L’Aquarius va finalement pouvoir accoster à Malte. Les 141 migrants à bord seront ensuite répartis en Espagne, au Portugal, en France, en Allemagne et au Luxembourg. C’est la fin de l’errance pour le navire humanitaire qui avait une nouvelle fois été refusé par l’Italie. En France, plusieurs élus locaux s’étaient dits prêts à ouvrir leurs ports en Corse mais également à Sète, dans le sud-est. L’Elysée n’avait alors fait aucun commentaire. L’ONG SOS Méditerranée, qui avait lancé un appel aux pays européens, va pouvoir souffler un peu, alors que la situation semblait se compliquer. Le gouvernement de Gibraltar a en effet annoncé le retrait de son pavillon à l’Aquarius, affrété par l’ONG. Cette décision fait suite à la reprise des activités de sauvetage du bateau en août, sans l’accord de Gibraltar, alors qu’il avait été sommé de revenir à "son activité initiale de navire de recherche" au mois de juillet. En un peu plus de deux mois au gouvernement, le ministre de l’Intérieur italien Matteo Salvini a réussi à bousculer l’Europe. A renfort de phrases chocs et de provocations, ce populiste, issu du mouvement d’extrême droite la Ligue du Nord, occupe la scène politique en Italie. Un style offensif qui plaît dans l’ensemble de la péninsule, où sa cote de popularité atteint les 60%. Matteo Salvini le clame haut et fort : il ne se laissera pas dicter sa politique migratoire par l’Europe et maintient sa ligne. Les bateaux humanitaires de secours aux migrants sont désormais interdits dans les ports italiens. Mais cette intransigeance n’est pas au goût de tous dans le reste de l’Europe. Emmanuel Macron avait notamment dénoncé "l’irresponsabilité" de l’Italie où il n’y aurait "pas de crise migratoire mais une crise politique". Face à une augmentation significative du nombre de migrants qui risquent leur vie pour traverser la Méditerranée, l’Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes est sur le qui-vive. Frontex est présente sur les opérations maritimes comme sur les frontières terrestres. En plus de ses fonctions de sauvetage en mer, l’Agence européenne lutte également contre le trafic de drogue. C dans l’Air vous emmène à bord d’un de leurs navires, pour vivre une journée aux côtés des membres d’équipage de Frontex. Après le feu vert de Malte pour accueillir l’Aquarius, a-t-on évité une nouvelle crise diplomatique ? Matteo Salvini peut-il vraiment déstabiliser l’Europe ? Quelles sont les missions de Frontex en Méditerranée ? Invités : Patrick MARTIN-GENIER - Professeur de droit à Sciences Po Paris, spécialiste des questions européennes Jérôme FOURQUET - Directeur du département Opinion de l’institut de sondages IFOP Tugdual DENIS - Journaliste politique au Point Caroline FONTAINE - Journaliste politique à Paris Match
Première diffusion : 14 août 2018
S17 E285 • Gênes : le drame et la polémique
Au lendemain de l’effondrement spectaculaire du pont Morandi, les recherches continuent activement à Gênes, dans l’espoir de retrouver d’autres survivants parmi les décombres. Pour l’heure, au moins 39 morts sont à déplorer, dont quatre Français. Plusieurs personnes sont encore portées disparues et on compte de nombreux blessés. 240 pompiers étaient sur le pied de guerre toute la nuit, se relayant pour briser les énormes blocs de béton qui piègent les voitures. De nombreux bénévoles les ont également rejoints aujourd’hui pour cette opération de sauvetage périlleuse. Après l’émotion, le gouvernement s’apprête à révoquer la concession de la société Autostrade per l'Italia, chargée de la gestion du viaduc et réclame la démission de ses dirigeants ainsi que des sanctions financières. Giuseppe Conte a également annoncé "un plan extraordinaire" pour évaluer l’état des infrastructures dans tout le pays. Ce matin, le ministre de l’Intérieur Matteo Salvini a quant à lui dénoncé "des contraintes européennes" qui "empêchent de dépenser de l'argent pour sécuriser les autoroutes" très empruntées au quotidien. Après cet effondrement meurtrier sur le viaduc de l’A10, l’état des infrastructures italiennes est remis en question. Cette catastrophe n’est pas la première dans le pays et fait suite à dix autres écroulements de ponts ces cinq dernières années. En 2014 par exemple, un viaduc s’est affaissé en Sicile, une semaine seulement après son inauguration. En 2016, un pont reliant Milan et Lecco s’effondre au passage d’un camion, alors que les autorités locales avaient été alertées du danger. Plus récemment, en mars 2017, un pont s’est écroulé à Ancône alors que des travaux de maintenance étaient en cours. L'Association italienne des ingénieurs routiers avait déjà souligné la vétusté "des ponts et des viaducs soumis à des sollicitations qui en accélèrent l'usure et l'obsolescence" et l’abandon de ces réseaux routiers par les pouvoirs publics. La catastrophe de Gênes provoquera-t-elle une prise de conscience au sein du gouvernement italien ? En France, d’importantes mesures de sécurité avaient été déclenchées après l’incendie meurtrier dans le tunnel du Mont-Blanc en 1999. En juillet, le ministère des Transports a fait un état des lieux des infrastructures françaises. Selon le rapport gouvernemental, 840 ponts "présentent à terme un risque d’effondrement". Si la situation est moins alarmante qu’en Italie, les constructions en question pourraient être fermées "préventivement à la circulation des poids lourds, ou de tous les véhicules". C’est notamment le cas pour le viaduc de Gennevilliers, en région parisienne, ou la circulation a été limitée à deux voies après l’effondrement d’un mur de soutènement en mai dernier. Le drame de Gênes aurait-il pu être évité ? Pourquoi les infrastructures et les réseaux routiers sont-ils un problème récurrent en Italie ? Les ponts, les viaducs et les réseaux routiers sont-ils suffisamment entretenus en France ?
Première diffusion : 15 août 2018
S17 E286 • Macron prépare sa rentrée... Hollande, son retour ?
Après un été ponctué de crises, la popularité d’Emmanuel Macron s’est érodée auprès des électeurs de la droite. D’après une enquête menée par IFOP en juillet, le président de la République a chuté de huit points dans les sondages, atteignant seulement 39% d’opinions favorables chez les électeurs Les Républicains. Mais cette baisse de popularité ne s’explique pas seulement par le scandale de l’affaire Benalla. Elle s’inscrit dans un contexte plus global, avec un affaiblissement déjà amorcé par l’absence de résultats économiques et la position du gouvernement sur la question migratoire. Au plus fort de la crise, le soutien des élus de droite ou de centre-droit s’est également vu fragilisé, jusqu’à l’offensive de certains députés contre le silence du gouvernement, comme le maire LR de Nice Christian Estrosi. Alors que l’échéance des élections européennes de 2019 approche, Emmanuel Macron va-t-il se lancer dans une nouvelle opération de séduction pour reconquérir cet électorat ? Parmi les mesures phares qui seront débattues à la rentrée par le gouvernement figure la réforme des retraites. Dans ce dossier épineux, la refonte des pensions de réversion inquiète particulièrement les Français et les syndicats. Pour lutter contre la pauvreté et les inégalités, ce dispositif permet de toucher, sous certaines conditions, une fraction des pensions de son conjoint après son décès. En 2016, 4,4 millions de personnes bénéficiaient de ce système, majoritairement des femmes. Après les rumeurs d’une éventuelle suppression des pensions de réversion, le gouvernement se veut rassurant. "Aucun bénéficiaire actuel ne verra sa pension de réversion diminuer ne serait-ce que d'un centime", a ajouté Emmanuel Macron sur Twitter. Si le gouvernement promet de ne pas "amoindrir" ces pensions, les conditions d’attribution et de majoration devraient être révisées pour mettre en place "un système plus juste et plus universel", selon la ministre de la Santé Agnès Buzyn. De retour sur la scène médiatique grâce au succès de son livre, François Hollande multiplie les séances de dédicaces et les tournées de promotions. Entre les bains de foule, l’ancien président de la République ne manque pas de donner son avis sur le gouvernement Macron, avec l’humour qui le caractérise. Alors que les rumeurs sur son éventuel retour en politique vont bon train, François Hollande brouille les pistes. Selon sa compagne Julie Gayet dans Le Parisien, "beaucoup de gens espèrent son retour". Face à un gouvernement qui ne se veut "ni de droite, ni de gauche", François Hollande apparaît même comme une alternative plausible au PS. Plusieurs initiatives de soutien commencent d’ailleurs à fleurir, laissant une nouvelle fois planer le doute sur un retour. En juillet dernier, de mystérieux tracts à l’effigie de "Hollande 2022" avaient été distribués par un collectif, avec ce message : "l’histoire n’est pas terminée". Emmanuel Macron peut-il reconquérir l’électorat de droite ? Que doit-on attendre de la réforme des pensions de réversion ? Le retour de François Hollande en politique est-il plausible ? Invités : Yves THRÉARD - Directeur adjoint de la rédaction du Figaro Jérôme FOURQUET - Directeur du département Opinion de l’institut de sondages IFOP Caroline FONTAINE - Journaliste politique à Paris Match Jean GARRIGUES - Historien de la vie politique
Première diffusion : 16 août 2018
S17 E287 • Air France : nouveau pilote, fin des turbulences ?
Après trois mois de recherches, la compagnie aérienne Air France-KLM a choisi son nouveau dirigeant. Le Canadien Benjamin Smith succédera à Jean-Marc Janaillac, qui avait démissionné en mai dernier après un vote des salariés. Choisi pour son expérience solide dans le domaine du transport aérien, le numéro deux d’Air Canada a déjà fait ses preuves dans le dialogue social. Un profil idéal pour Bruno Le Maire qui a salué "une chance" pour le groupe Air France-KLM, en proie aux conflits. Une tâche de grande ampleur attend donc Benjamin Smith : "redynamiser" la compagnie, fragilisée par les grèves au printemps qui ont coûté 335 millions d’euros et ramener la paix sociale au sein d’un groupe en crise. Mais pour l’intersyndicale d’Air France, la nomination d’un candidat étranger, qui plus est extérieur à la compagnie, est "inconcevable". Les neufs syndicats attendent particulièrement le nouveau directeur sur la question des salaires. De son côté, Benjamin Smith a manifesté sa volonté de "gagner la confiance et le respect des équipes d’Air France-KLM" pour réussir "dans cette industrie fortement compétitive et en évolution très rapide". Fleuron de l’aviation, Air France fête cette année ses 85 ans. Mais avant de devenir une compagnie au rayonnement international, le transporteur aérien a connu quelques turbulences. Son histoire est jalonnée de crises et de rebondissements. Les débuts sont prometteurs avec un développement progressif de ses services et de sa technique, notamment à travers l’acquisition du Boeing 747, les difficultés commencent à partir des années 1990. Le groupe souffre d’une mauvaise conjoncture mondiale et perd plusieurs contrats. En 1993, Air France connaît le plus violent conflit social de son histoire : à l’époque, le PDG Bernard Attali engage un plan de restructuration avec de nombreux licenciements. Les mouvements sociaux s’enchaînent jusqu’à sa démission. Au bord de la faillite, le groupe parvient à se redresser grâce à Christian Blanc et obtient une recapitalisation de l’Etat à hauteur de 20 milliards de francs en 1994. Aujourd’hui, la compagnie est parvenue à diversifier ses filiales, jusqu’à ouvrir des lignes en low-cost. Un objectif que le nouveau PDG Benjamin Smith pourrait approfondir avec la création d’une compagnie long-courrier low-cost. Pour lutter contre la concurrence, Air France mise en effet sur les vols à petits prix. Grâce à une offre attractive, ce marché est aujourd’hui en pleine expansion et pousse de plus en plus de voyageurs à prendre l’avion pour des distances plus ou moins longues. Alors que la demande augmente et que les filiales se multiplient, les compagnies aériennes commencent à manquer de pilotes. Selon Boeing, 637 000 nouveaux pilotes seront nécessaires d’ici à 2036 pour assurer le trafic aérien. Pour lutter contre cette pénurie problématique, certaines compagnies décident d’augmenter les salaires du personnel et de financer en partie la formation des pilotes. Une initiative suivie par Air France qui a rouvert sa "filière cadets" après dix ans d'arrêt, une formation qui dure de deux ans et demi. Benjamin Smith permettra-t-il à Air France de sortir de la crise ? Quelle est l’histoire de cette compagnie aérienne fondée en 1933 ? La pénurie de pilotes peut-elle affecter le développement des filiales low-cost ?
Première diffusion : 17 août 2018
S17 E288 • La viaduc, Salvini et la polémique
L’heure est au recueillement à Gênes où une cérémonie religieuse s’est tenue ce matin en hommage aux victimes de l’effondrement du pont Morandi. Dans le hall du parc des expositions transformé en chapelle ardente, dix-huit cercueils couverts de fleurs blanches et de photos étaient alignés. A leur arrivée, les pompiers ont été chaleureusement applaudis par des milliers de personnes réunies dans la douleur et l’émotion. Le président italien Sergio Mattarella ainsi que les vice-Premiers ministres Matteo Salvini et Luigi Di Maio ont également participé à la messe aux côtés des familles endeuillées. Mais la moitié d’entre elles a toutefois décidé de ne pas venir aux funérailles nationales, préférant des cérémonies privées ou appelant au boycott pour dénoncer la responsabilité de l’Etat. Alors que le deuil commence pour ces familles, les secours poursuivent leurs recherches dans les décombres du pont Morandi. Ce matin, le bilan macabre est passé de 38 à 41 victimes après la découverte des corps d’une famille. Après la catastrophe du pont Morandi, le gouvernement italien se retrouve sous le feu des critiques. En première ligne, le Mouvement 5 étoiles (M5S) est rattrapé par sa vive opposition à la création d’une bretelle autoroutière qui aurait permis de contourner Gênes. Ce projet avait pour but d’alléger la circulation sur le viaduc qui n’était pas adapté à un trafic de poids lourds soutenu. Après le drame, le M5S a accusé la société concessionnaire Autostrade per l'Italia de ne pas avoir réalisé les travaux nécessaires pour l’entretien du pont. Le leader de La Ligue, Matteo Salvini, a également provoqué l’indignation après la publication de photos prises lors d’un dîner festif, quelques heures seulement après l’écroulement du pont Morandi. Chemise ouverte, attitude détendue et sourire aux lèvres, le ministre de l’Intérieur fête sa victoire électorale. "Un affront à la douleur" du pays pour ses opposants, une "honte" pour les internautes choqués par cette attitude. Le lendemain du drame de Gênes, Matteo Salvini avait blâmé "les contraintes européennes" qui "empêchent" d’allouer le budget nécessaire à l’entretien des autoroutes dans le pays. Pour éviter que la catastrophe de Gênes ne se produise en France, le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb a annoncé la mise en œuvre de moyens supplémentaires pour entretenir les infrastructures dans le pays. Selon un rapport gouvernemental publié en juillet, un tiers des ponts nécessite des réparations. C’est notamment le cas pour le viaduc de Gennevilliers, où un mur de soutènement s’est effondré en mai dernier. Même constat sur les routes françaises : 17% du réseau routier non concédé, soit 12 000 km environ, présente des dégradations plus ou moins importantes. 7% des infrastructures, comme des ponts ou des tunnels, ont besoin d’être rénovées. Selon un rapport, le gouvernement devrait investir un milliard d'euros par an pendant vingt ans pour rénover le réseau. Quelles conséquences aura l’effondrement du pont Morandi sur la ville de Gênes ? Cette catastrophe provoquera-t-elle une prise de conscience au sein du gouvernement italien ? Le réseau routier français est-il dangereux ? Invités : Patrick MARTIN-GENIER - Professeur de droit à Sciences Po Paris et spécialiste en affaires publiques et des collectivités territoriales Clotilde CHAMPEYRACHE - Economiste spécialiste de l’Italie Eva MORLETTO - Correspondante pour Famiglia Cristiana et fondatrice du site Davincipost.info Julien VICK - Délégué général du Syndicat des équipements de la route (SER)
Première diffusion : 18 août 2018
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C'est la rentrée (ou presque) ! Emmanuel Macron et le gouvernement se retrouveront ce mercredi 22 août pour un Conseil des ministres censé marquer le point de départ d’une nouvelle année, après deux semaines de vacances pendant lesquelles l’exécutif s’est montré plutôt discret. Le gouvernement va tenter de faire oublier l’affaire Benalla, et les dossiers brûlants ne manquent pas, à commencer par celui du budget. Le chef de l’État présidera mercredi après-midi une réunion à l’Élysée pour décider des derniers arbitrages sur le budget 2019. Des coupes drastiques sont à prévoir d’autant que l’économie ralentit et qu’Emmanuel Macron s’est engagé à réduire la dépense publique française de trois points de PIB en cinq ans, soit 60 milliards d'euros d'économies. Dans ce contexte, quelle sera l’ampleur du plan pauvreté, préparé par Agnès Buzyn, très attendu après le couac de son report en juillet ? Présenté vers la mi-septembre, il doit comporter une série de mesures pour "rompre avec le déterminisme de la pauvreté", qui touche environ 14 % de la population dont près d'un enfant sur cinq. Autres chantiers menés par la ministre de la Santé : le financement de l’Assurance maladie et la réforme explosive des retraites avec la mise en place d’un régime universel. Le calendrier est serré. Les syndicats seront reçus à la fin du mois par le Premier ministre. Les discussions devraient se poursuivre jusqu’à la présentation des grandes orientations en décembre. La loi est censée être adoptée avant la fin de l'été prochain. Parallèlement, les partenaires sociaux, à la demande de l’exécutif, vont également devoir ces prochains mois renégocier les règles de l'assurance chômage pour la troisième fois depuis début 2017. Enfin, le gouvernement va déposer un projet de loi sur la bioéthique d'ici la fin de l'année qui sera débattu au début de l'année 2019. Elle comprendra un volet qui déchaîne les passions : la PMA (procréation médicalement assistée). Entre réformes et coup de rabot, la rentrée politique d'Emmanuel Macron débute avec un agenda particulièrement chargé sur fond de sondages en berne et de choix budgétaires qui donneront une coloration décisive à cette deuxième année du quinquennat.
Première diffusion : 20 août 2018
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Première diffusion : 21 août 2018