Code Lyoko (2003) fut une série incontournable de ma génération. Il était impossible de passer à côté à moins de vivre dans une grotte. Elle était sur toutes le bouches dans la cour de récré et a connu un succès international notable. Encore à ce jour, il m'arrive de tomber sur des articles et des sites et forums où des fans de la première heure la décrivent comme culte. Indéniablement, Code Lyoko a laissé son empreinte dans le paysage télévisuel.
Alors pourquoi ne me plaît-elle pas plus que ça ? Ou plutôt, pourquoi me laisse-t-elle désormais indifférente ?
Avant toute chose, passons en revue la recette de son succès.
Code Lyoko est une série de science-fiction qui s’est distinguée par son savant mélange d’animations 2D et 3D à une époque où il n’était pas encore courant de trouver des dessins animés 3D ; grâce à cela, on peut dire qu’elle avait un certain standing, d’où sa popularité quasi-instantanée. Aussi, étant de la SF, cette série cultive une ambiance plus grave que ce dont le jeune public avait l’habitude, et elle rend hommage à la culture japonaise, proposant un univers inspiré.
Au cœur de celui-ci, on suit quatre adolescents, Jérémie, Odd, Yumi et Ulrich, qui mènent une double vie fantastique entre leur monde et un monde virtuel parallèle. Sur le papier, ça a l’air d’un programme jeunesse on ne peut plus captivant. En plus, le générique d’ouverture, caractérisé par la fameuse chanson "Un monde sans danger", est inoubliable. Rien que les premières notes suffisaient à rendre les gamins des années 2000 euphoriques et il y a fort à parier qu’elles font encore leur effet aujourd’hui. Et cerise sur le gâteau, Code Lyoko est d’origine française ; la classe ! Pas étonnant qu’elle soit considérée comme une fierté nationale par son public.
Alors comment diable, en présentant autant de bonnes idées et d’atouts, cette série peut-elle (me) laisser indifférent(e) au final ?
En fait, le reproche majeur que j’aurais à faire sur Code Lyoko se porte sur sa répétitivité. Quasiment tous les épisodes sont construits sur la même trame narrative, à savoir les héros qui vaquent à leurs occupations de collégiens avant que des phénomènes inquiétants causés par XANA se manifestent et les obligent à intervenir sous forme de guerriers dans le monde virtuel de Lyoko afin de désactiver les fameuses tours (bases de données) qui régissent les attaques. Voilà, c'est ce qu'offre Code Lyoko ; un concept certes cool mais paresseusement exploité. D'un épisode à un autre, on peut remarquer le recyclage de certains plans, notamment lors du dénouement (quand Aelita intègre la tour), suivi bien sûr de ce que je considère être la plus grande facilité scénaristique qui soit, le "retour vers le passé". Et c’est d’autant plus flagrant quand on revisionne des épisodes en tant qu’adulte.
Par ailleurs, je n’ai jamais trouvé les personnages particulièrement attachants. Ils sont décents mais pas mal d’entre eux sont stéréotypés, comme Ulrich, qui est le brun ténébreux, Jérémie, qui est le nerd à lunettes ou encore Sissi, qui est la pimbêche de service. Et ce n’est pas comme si leurs doubleurs donnaient du leur pour les rendre plus charismatiques, avec ça. J’attribue d’ailleurs en partie aux doublages le manque d’émotions dans la série.
Quant aux designs des personnages, - avec leurs fronts énormes -, je dirais que ça reste un style. Que l'on aime ou pas, ça a le mérite de donner du caractère à tout ce beau monde, même si c'est moyen globalement.
Enfin voilà, hormis pour ses phases 3D qui ont malgré tout un peu vieillis, Code Lyoko ne m’enthousiasme plus vraiment. J’en retiens surtout la voix de crécelle de Odd, la romance entre Yumi et Ilrich, les références au Japon et le générique entrainant, rien de plus rien de moins.
En somme, cette série est assez bonne par son concept mais surcotée au vu de ce qu'on en tire fondamentalement.
6/10