Viens...voir...le docteur...non....n'aie pas peur
Docteur Who c'est d'abord une véritable institution chez les sujets de Sa Majestée, c'est aussi une incroyable longévité (since 1963 siouplé, plus de 750 épisodes!),mais c'est surtout- et c'est là que se heurtent les réticents- la seule série qui compte sur votre imagination d'éternel(s-lles) gamin(s-es) pour rendre possible la mécanique des épisodes.
Car oui c'est cheap, oui c'est assumé parce que c'est justement son héritage SF des sixties qui lui donnent sa force, loin de la sci-fi maniérée, cérébrale, esthétique et stylée (et que j'apprécie aussi) à laquelle nous sommes habitués.
En effet le Docteur c'est le mec qu'on croierait sorti d'une cours de récré, qui saute, cours, bref s'agite de tous les côtés, brandissant un tournevis à diodes en nous faisant croire qu'il est capable de tout ouvrir, fermer, réparer, actionner.
Le Docteur c'est le mec qui entraîne ces p'tits potes (le plus souvent des nanas c'est mieux, c'est plus glamour à sauver) dans ses aventures parce que c'est plus marrant de jouer à plusieurs.
Le Docteur c'est le mec qui vit et voyage dans un vaisseau spatio temporel dont le tableau de bord ressemble plus à un croisement entre des ustensiles de cuisines embourbés dans un moteur d'avion éclaté et un foutoir de réparateur TV qu'au poste de commande de l'USS Enterprise ( bon d'accord c'est pas une référence en matière de crédibilité technologique...).
Le Docteur c'est le dernier mec de sa race.
Le Docteur c'est un maître du temps.
C'est pour ça que celui qui joue au Docteur a interêt d'y croire pour nous faire voyager; et là, mention spéciale aux différentes incarnations (notamment l'excellent David Tenant durant les saisons 2,3 et 4)! Ceux ci constituent la pierre angulaire de tout l'interêt que peux susciter la série; enfin si on oublie son charme britanique, son humour décalé, sa réalisation sans faille et rythmée, son montage efficace et nerveux et l'originalité des scénarii qui, même si ils n'ont pas la richesse et la profondeur des histoires d'un Philip K Dick, ont au moins l'avantage d'être divertissants (oserais je dire de nous changer les idées...?); comme au bout d'un jeu de rôle avec des potes...d'une durée de 45 minutes).
Mais je concèderai volontiers qu' un adulte sérieux, mature, qui a la tête sur les épaules aura peu envie de se laisser prendre au jeu.
Why so serious?