Ceci est l'histoire d'Hare :
Hare est un garçon de 11 ans vivant dans un village isolé dans la jungle avec sa mère célibataire. Cette dernière est au chômage, excepté quelques petits boulots en intérim pour le bien du village comme chasser et est aussi alcoolique, laissant à Hare de faire les tâches ménagères de la maison quotidiennement. Oh, et elle s'est fait chassée du domicile familial après que ses parents ont découvert qu'elle était enceinte d'Hare à 15 ans. Quant au père d'Hare, c'est un pervers refusant de prendre ses responsabilités.
Hare va aussi à l'école du village, où officie un professeur narcoleptique et incompétent, ne laissant à ses élèves aucune chance de trouver un emploi. Notre pauvre protagoniste y retrouve ses camarades de classe avec qui il s'entend bien, notamment une certaine Marie envers qui il éprouve des sentiments qui sont réciproques. Mais ce qu'Hare ne sait pas, c'est que le tempérament enjoué de Marie n'est qu'une façade pour masquer une dépression chronique suite à la perte de ses deux parents, perte qu'elle comble en fantasmant sur une réalité où la mère d'Hare l'adopterait après s'être remis avec le père de ce dernier.
Sur ce tableau vient se rajouter l'élément perturbateur arrivant dès le premier épisode : Guu. Même après avoir visionné les 26 épisodes que compte la série, le spectateur ne saura rien des origines de cette mystérieuse jeune fille, ni comment elle en est arrivé à vivre avec Hare et sa mère.*
Tout ce que nous saurons, c'est que Guu n'a rien d'humain : Capable de faire de la magie, elle est aussi un cyborg, sans compter qu'elle peut téléporter n'importe quoi dans une autre dimension en les avalant. Et Guu ne semble avoir qu'un seul objectif : Faire de la vie d'Hare un calvaire.
Avec ce pitch à faire rêver les producteurs de Tellement Vrai sur NRJ12, nous serions en droit de nous attendre à quelque-chose de sombre et dramatique, un peu comme Rémi sans Famille mais dans la jungle, avec une mère alcoolique et un être mystérieux à la place des chiens et du singe.
Sauf que non, Hare+Guu est une série comique.
Tout, absolument tout y est sujet à dérision. Les vices des personnages sont caricaturés à outrance, le quatrième mur se fait démolir constamment, pendant qu'on parodie à tour de bras les comédies romantiques, la série Evangelion et les films d'horreur (entre autres) sans s'arrêter une seule seconde pour reprendre son souffle.
A chaque épisode, Guu s'inspire d'un élément de la pop-culture nipponne pour mieux foutre le bordel : s'improviser magical girl pour "résoudre" les problèmes des gens ou encore faire tomber la neige pour que la série ait droit à son épisode spécial Noël, l'important est qu'Hare soit le dindon de la farce, quelque soit ses efforts pour échapper à ce destin.
Bref, Hare+Guu est un cocktail détonnant, servi par une galerie de personnages auxquels on ne peut s'empêcher de s'attacher (raaaah Marie !) à boire sans modération. Même plus de dix après sa sortie, cet anime n'a pas pris une seule ride. Si vous vous dites fan d'animation japonaise, c'est quelque-chose qu'il vous faudra voir.
P.S. : Et puis l'opening quoi : https://www.youtube.com/watch?v=PbWtHeSlRDQ
*Il existe aussi deux séries d'OAV, mais ne les ayant pas encore vu, je ne sais pas moi même si on y apprend quelque-chose sur Guu.