Les fans de Depp ne vont pas aimer, les accros aux influenceurs 2.0 nullissimes non plus, et jai envie de dire : "tant mieux" !
Ce procès très "relations publiques" est un exemple parfait pour illustrer le degré zéro du narcissisme pitoyable des réseaux sociaux.
Les scénaristes de la série Black mirror avaient tout compris, leurs scénarios disséquaient avec une précision chirurgicale les travers de notre époque, sa superficialité, son arrière boutique crados et sexuellement perverse, sa misogynie soupoudrée d'un vernis pseudo égalitaire et ils auraient très bien pu écrire les trois épisodes de cette série Netflix.
Dans sa mini - série documentaire, même si celle -ci est produite selon des standards esthétiques et narratifs propres à Netflix, la plate-forme de streaming a réussi à mettre à bonne distance toute cette agitation ridicule autour d'un procès en diffamation qui n'avait pas lieu d'être ; juridiquement non avenu ; voulu uniquement par Johnny Depp pour restaurer son image publique.
Cet homme aurait pu s'en prendre au très respectable whashington Post pour avoir publié les propos de l'actrice qui partageait sa vie, mais non il a préféré traîner sa femme dans la boue et lui faire porter entièrement la "faute" de l'échec de son couple ; sa mesquinerie transparait dans ses petits sourires discrets et ceux moins discrets de ses avocats lors du procès, la haine distilliée à petites doses via quelques petites remarques assassines ; classique mysoginie quand tu nous tiens.
Le tour de force de la série réside dans son montage, télescopage d'extraits du procès, d'hystérie fanatique dans les rues de Fairfax, de commentaires stupides d'influenceurs youtubesque, ridicules dans leurs costumes de supers héros et de commentaires pertinents d'intervenants sur des chaînes de télé un peu plus "officielles".
Cette neutralité, même si elle est difficilement tenable sur les trois épisodes, permet au spectateur d'observer son image dans un miroir et il y a fort à parier que son reflet ne va pas lui plaire, tant pis pour lui.