Merlin version 2012, c’est un peu comme si tu allais à une grande fête médiévale avec l’espoir de voir de la magie, des dragons, et des chevaliers intrépides, mais que tu te retrouvais finalement à un pique-nique mal organisé où même Excalibur refuserait de sortir de son rocher. Cette série, qui tente de revisiter la légende du plus célèbre enchanteur, fait malheureusement plus penser à une parodie low-cost qu’à une épopée fantastique.
Le scénario est simple : Merlin, l’enchanteur légendaire, est censé nous emmener dans une aventure pleine de sortilèges, de prophéties et de chevaliers courageux. Mais très vite, tu te rends compte que cette version du mythe a oublié d'apporter l'essentiel : l’enchantement. Chaque épisode semble vouloir raconter quelque chose, mais se perd dans une série d'événements décousus qui manquent cruellement de suspense, de magie et, soyons francs, de tout ce qui fait de Merlin… Merlin.
Les personnages, quant à eux, sont des clichés ambulants sans âme. Merlin, qui devrait être un sage mystérieux et puissant, passe plus de temps à déambuler sans but qu’à vraiment impressionner. Il aurait pu être un mentor charismatique ou un magicien aux mille secrets, mais ici, il semble avoir perdu non seulement ses pouvoirs, mais aussi son charisme en chemin. Quant à Arthur, Guenièvre et le reste des chevaliers, ils sont tellement plats et prévisibles qu’ils pourraient tout aussi bien être remplacés par des figurines en carton. Même Morgane, la grande rivale de Merlin dans les légendes, ressemble plus à une méchante de théâtre scolaire qu’à une sorcière redoutable.
Visuellement, la série fait ce qu’elle peut avec ce qu’elle a, c’est-à-dire pas grand-chose. Les décors ont l’air sortis d’une fête foraine médiévale bon marché, avec des châteaux qui semblent faits en carton-pâte et des costumes qui oscillent entre le déguisement de carnaval et la mauvaise reconstitution historique. On attendait un Camelot majestueux, un lieu empreint de mystère et de grandeur, mais on se retrouve dans un décor qui ferait passer une aire de pique-nique pour un endroit plus épique.
Quant à la magie, ou ce qu'il en reste, elle est aussi rare que les apparitions de dragons dans la série. Les effets spéciaux, quand ils existent, sont d’une simplicité déconcertante, et au lieu d’être ébloui par des sorts spectaculaires ou des créatures mythiques, tu te retrouves à te demander si les producteurs ont oublié de débloquer le budget pour les CGI. La magie de Merlin est censée te transporter, te faire rêver… mais ici, elle ne fait même pas le minimum syndical.
L’un des problèmes majeurs de Merlin, c’est son ton bancal. On ne sait jamais vraiment si la série essaie de se prendre au sérieux ou de se tourner vers l’humour, et le résultat est un mélange étrange qui ne fonctionne jamais. Les moments supposément dramatiques tombent à plat, tandis que les tentatives d’humour sont plus gênantes que drôles. On attend de cette légende une certaine gravité, une intensité épique… mais ici, même les moments censés être palpitants semblent avoir été tournés avec l’énergie d’une répétition du club théâtre du lycée.
Le rythme de la série, lui, est aussi lent qu’une tortue enchantée. Les épisodes s’étirent, les intrigues sont prévisibles, et tu te surprends à espérer que Merlin fasse enfin quelque chose de magique… mais non, il reste là, à errer dans un scénario qui semble plus perdu que la quête du Graal. Le spectateur est laissé sur le carreau, attendant un rebondissement qui ne viendra jamais.
En résumé, Merlin (version 2012) est une série qui passe à côté de tout ce qui fait la grandeur de la légende arthurienne. Avec des personnages fades, des intrigues sans souffle, des effets spéciaux minimalistes, et une magie presque absente, elle échoue à captiver et à transporter son public. Si tu espérais retrouver l’épopée fantastique d’un des plus grands enchanteurs de l’histoire, tu risques de repartir avec l’impression d’avoir assisté à un tour de magie raté. Il ne manque plus que l’assistant qui tombe de la boîte pendant le numéro.