Quand tu acquiers le pouvoir de protéger, tu acquiers aussi celui de faire souffrir

Gundam SEED Destiny étant la suite directe de Gundam SEED, je vous renvoie à ma critique sur cette première saison avant la lecture de celle-ci. Donc Destiny prend place deux ans après la fin de Gundam SEED et le premier changement c'est qu'on ne voit pas immédiatement tous les personnages principaux issus de la précédente saison et on ne comprend pas tout à ce contexte et les rôles des personnages mais pourtant dès le début j'étais très confiant, grâce au personnage de Shinn.

Remplaçant le rôle de Kira par rapport à la première saison sans que Kira ne disparaisse pour autant est juste excellent car ces deux personnalités sont opposées, Shinn est entré dans le conflit par vengeance, mis en scène de façon brutale dès les premières minutes alors que Kira y est entré pour protéger, mis en scène à l'époque via ce petit îlot de paix qu'il voulait préserver. On est pas face à une pâle copie d'un personnage qui déjà à mon sens manquait de charisme surtout au début de part son côté gamin pleurnicheur, ouf ! Non là on a un gamin tiraillé entre son envie de paix et sa soif de vengeance et ça c'est intéressant, maintenant est-ce que ça a été bien exploité par la suite ?

Franchement assez bien car Shinn est un électron libre dont on comprend la colère mais dont on désapprouve par moment les actions, ça créé un personnage non manichéen amenant avec lui des moments de bravoure, des retournements de situation et des moments dramatiques et jusqu'au bout je me suis demandé ce qu'il en adviendrait, fin que j'appréhendais mais que j'ai trouvé pas si mal compte tenu de mon appréhension. Mais si le protagoniste a changé, l'antagoniste aussi et selon le même schéma en plus.

Là où auparavant le mal était incarné par l'accumulation de la haine et du désespoir, celui-là fait miroiter l'inverse en parlant de paix et d'avenir, prenant à contre-pied l'autre antagoniste beaucoup plus classique qui tournera vite en ridicule, c'est vraiment bien pensé, malheureusement ça se voit venir à des kilomètres, on se doute qu'il n'est pas sincère ou en tout cas qu'il ne dit pas tout de ses plans mais ceux-ci permettent de rajouter une nouvelle thématique à celle de la paix, à savoir la liberté.

Là si on veut être réducteur le message de Destiny c'est « la paix c'est bien, mais la liberté aussi ! » Je ne vais pas commenter plus que ça ce reproche qu'on peut faire à cet animé, je me répéterais par rapport à ma dernière critique, ce qu'il faut retenir c'est qu'à partir du moment où le fond est intéressant et que la forme avec laquelle il s'exprime est à la hauteur, moi je n'ai aucun problème avec ce côté moralisateur des Gundam. Un dernier point positif que je tiens à souligner j'ai trouvé que l'OST est meilleure que celle de la première saison, ce qui est plutôt bon à prendre.

Après ce qui m'a le plus dérangé dans cette saison c'est certain personnages de la première saison mis là juste pour faire plaisir, le problème c'est qu'ils n'ont pas une place entière dans le scénario, ce qui est logique, même sur 50 épisodes tu peux pas développer aussi bien tous les personnages déjà existants plus les nouveaux mais le pire c'est le personnage de Cagalli qui est vraiment foiré selon moi, on est censé éprouver de la compassion pour elle, ça a été difficile pour moi quasiment tout le temps en voyant un personnage que j'appréciais être aussi naïve et impuissante en ressassant le même discours qui finit par perdre de son impact.

En somme, Destiny est différent, voir opposé, dans ses nouveaux personnages à son prédécesseur et pourtant cumulent les mêmes forces et les mêmes faiblesses selon le spectateur aussi bien dans la forme que dans le fond. Comme j'ai adoré le premier j'ai également adoré Destiny même si j'ai en travers de la gorge le personnage de Cagalli qui a perdu beaucoup de charisme pour moi sans parler du retour de Mu complètement tiré par les cheveux et absurde, pourquoi ils ont fait ça ? Pour donner plus de consistance à Maryu très transparente dans cet saison car sans sa dualité avec Natale dont Talia n'en est qu'une ombre ? Bah ça c'est plutôt raté.