Pour sa deuxième saison, l’anthologie Monsters adopte un angle très différent de celui pris pour Dahmer. Ryan Murphy ne s’intéresse pas à un tueur en série, mais à deux frères ayant défrayé la chronique judiciaire dans les années 90 pour avoir tué leurs parents de sang froid.
La série va très vite s’articuler autour de le personnalité des membres de la famille Menendez et questionner l’origine du mal. Ce qui peut dérouter et qui a suscité pas mal de controverses est la multiplication des points de vue exprimés.
La série rend compte des violences et des abus sexuels subis par Erik et Lyle à travers leurs seuls témoignages, mis à mal par la plaidoirie de l’avocat de la défense qui s’appuie sur des éléments extérieurs pour avancer qu’ils ont tout inventé. Elle suggère également une relation incestueuse entre eux en reprenant les articles d’un journaliste ayant suivi le procès. Murphy assume ne pouvoir offrir que des conjectures et ne pas savoir ce qui s’est réellement passé ce soir-là ou lorsque les deux frères étaient enfants. Et joue dessus.
Toujours fidèle à son style pompier et à une esthétique queer parfois un peu trop poussée (le casting de la prison semble sortir d’un porno gay), il livre cependant des moments très forts dont tout un épisode (le 5) tourné en plan séquence quasi fixe, qui devrait valoir à Cooper Kock (Erik) son lot de prix d’interprétation, il y est très impressionnant.
Monstres : L’histoire de Lyle et Erik Menendez fait un pas de côté en ne se focalisant pas sur une incarnation du mal absolu comme pour Dahmer, mais suggère que les monstres ne sont pas forcément ceux qu’on croit. Sans pour autant définitivement statuer sur qui sont vraiment les frères Menendes, des petits cons maléfiques ou les victimes de parents abusifs.