A Bitter Sweet Symphony

Attention, il ne faut pas attendre de Mushishi du suspense, des twists ou même de l'action. Cet anime est une ballade lente et contemplative. Fractionné en épisodes quasiment indépendants les uns des autres, le seul fil rouge est incarné par Ginko, le personnage principal, voué à errer jusqu'à la fin de sa vie. Pour faire un bref résumé, Ginko est un Mushishi. C'est à dire qu'il est capable de voir les Mushi, des êtres étranges dont l'existence a de nombreuses conséquences sur ceux qui les entourent, et qu'il est capable de gérer les problèmes qu'ils peuvent causer.

Les animes contemplatifs ne sont pas fait pour plaire à tout le monde, c'est un fait. Cependant, il paraît impossible de nier que Mushishi est une totale réussite du genre. Chaque histoire contée est un petit bijou étrange et fascinant, chaque paysage est une merveille à contempler, et si la musique se fait discrète, c'est pour mieux laisser place aux bruits du bruissement des feuilles, des pas dans la neige, des vagues sur le rivage ou de la pluie qui tombe.

Le personnage principal participe aussi de l'intérêt de de l'anime. Les origines et les motivations de Ginko sont mystérieuses, et chaque épisode est une occasion de comprendre davantage ce vagabond solitaire et silencieux. Le léger malaise social de Ginko et son cynisme ajoutent également des touches d'humour à une histoire autrement plutôt sérieuse. La seule faille de ce qui se présente comme l'un des meilleurs animés de tous les temps (et oui, je me permets de l'affirmer), ce sont les personnages secondaires. Outre les rares personnages récurrents qui sont eux-aussi réussis, les différentes personnes que rencontre Ginko lors de son voyage sont basés sur les mêmes designs et se ressemblent beaucoup, parfois jusqu'à la confusion. Ce n'est qu'un détail, mais c'est un peu dommage quant à la quasi-perfection de tous les autres aspects de la série.

La nature s'expose sous la forme des Mushi dans ce qu'elle a de plus envoûtant et dangereux, il n'est donc pas surprenant que la peur, la maladie et la mort soient des thèmes récurrents tout au long de ce seinen. Si le rythme est relaxant, certains épisodes sont particulièrement sombres et nombre des histoires sur les Mushi se terminent en laissant un goût doux-amer dans la bouche. C'est ce jeu subtil des tonalités, ce réalisme malgré le caractère fantastique du scénario, qui permet une véritable immersion dans l'univers de Mushishi.

Mushishi est donc un véritable chef-d’œuvre à la fois reposant et prenant, léger et mélancolique, dont il faut s'empresser de découvrir toutes les merveilles et les mystères.