Qui ne connaît pas City Hunter, cette série fantastique, réalisée par le grand Tsukasa Hojo ? Le public ne s'est pas trompé sur ce manga de qualité qui marque les grandes , déjà auteur de Cat's Eye ? heures de gloire d'Hojo, et le place définitivement parmi les plus grands mangaka de notre époque. Cette série ne compte pas moins de 35 volumes (36 dans la version française) et malgrè cela, on en voudrait encore davantage (moi en tout cas).
L'amélioration des dessins d'Hojo (encore incertains à l'époque de Cat's Eye) et sa maturité ont fait de ce manga un chef-d'oeuvre du 9e art tant par l'histoire plutôt bien ficelée et très recherchée que par la qualité des dessins qui sont d'un réalisme rare dans le monde du manga. On ne s'étonne alors pas d'apprendre que les "femmes de Tsukasa Hojo" sont considérés comme faisant parties des plus belles de l'histoire de la BD japonaise (avec celles de Cobra)
L'histoire est très recherchée car, à travers les enquêtes de Ryô et Kaori, Hojo nous fait découvrir tour à tour différents milieux professionnels comme celui du cinéma, des cascadeurs, de la danse, du journalisme, de la musique, de l'art..., ce qui a dû nécessiter pour lui des recherches spécifiques sur chaque métier afin de mieux en dépeindre l'atmosphère qui le caractérise.
Quant au dessin, on peut observer avec attention l'évolution de son style : peu à peu les visages se font plus réguliers, avec davantage de trames, les regards sont plus profonds et en disent longs, les visages sont plus expressifs, les sentiments des personnages se lisent plus clairement qu'au temps de Cat's Eye où un regard lubrique faisait plutôt penser que le personnage s'était pris un coup sur la tête !! Les personnages sont de plus en plus beaux et les femmes de plus en plus "sensuelles", et Hojo a su faire se dégager de Kaori une beauté et un charme magnifique ! Elle est presque envoûtante ! Et ce charme est d'autant plus fort qu'il s'est développé tout au long de l'histoire, lui donnant une dimension et une intensité extraordinaire ! La qualité graphique et même narrative de Hojo atteint son apogée autour des volumes 30-31-32 : il est alors au sommet de son art !
Les histoires, bien que parfois un peu répétitives (mais cela est spécifique à toutes séries policières), sont bien construites et Hojo sait parfaitement associer les moments graves et dramatiques aux moments humoristiques, bien souvent causés par notre héros en personne ! Mais le terme "héros" désigne souvent l'homme parfait qui sait tout à faire à merveille mais Nicky Larson est un peu à l'image de notre cher Jack Burton, maladroit et prétencieux, ce qui pimante bien toutes ses aventures.
Mais le plus intéressant dans l'histoire, c'est la psychologie des personnages principaux, à savoir Ryô, Kaori, Falcon, Saeko... Car ces personnages, à première vue, superficiels et pas toujours sèrieux, cachent derrière cette apparence peu flatteuse des sentiments humains complexes, profonds et forts comme le "tumulte" entre le coeur et la raison.
Leur véritable personnalité se révèle au fil des histoires, principalement quand ils sont impliqués personnellement dans l'affaire en cours. C'est ce qui les rend attachants. Or, c'est probablement pour cela que City Hunter reste dans les esprits et se distingue chaque année dans l'Anime Grand Prix français, organisé par Anime Land.
Finalement, il n'y a probablement qu'un reproche à faire à Tsukasa Hojo, c'est que ses personnages se ressemblent parfois un peu trop..., mais peu importe :)
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