Comme beaucoup je pense, la première saison de Psycho-Pass m'avait agréablement surpris, en jouant avec les poncifs de la dystopie tout en mettant en garde contre les révoltes violentes, qui s'aliènent d'elles-mêmes en attaquant l'injustice par l'injustice, remettant en question mais ne résolvant rien au final.
Cette deuxième saison de Psycho-Pass, non seulement je ne l'attendait pas, mais au vu d'un premier épisode au rythme chaotique, qui reprenait exactement le même schéma que le premier épisode de la première saison (ça fait beaucoup de premier) sans parvenir à l'égaler, je craignais le pire.
Le pire, dans les animés, on le connait bien : des suites capillotractées, des personnages dont le schéma relationnel est exactement le même que les personnages des saisons précédentes à tel point qu'ils pourraient en être des réincarnations (coucou Naruto), des thèmes intéressants qui perdent de leur saveur en se répétant avec emphase pour ne rien apporter du tout, et surtout des suites de suites de suites à n'en plus finir qui vous détruisent totalement un petit bijou à force d'incohérences commandées par la réussite purement commerciale du concept de base.
Oh, oui, le pire du côté des mangas/animés, je le connais bien, et il a même réussi à me dégouter du genre. Mais parfois, on tombe sur de petites perles en contre exemple, et ça fait du bien. C'est rafraichissant. Cela redonne un semblant d'espoir à l'égard de ce genre quasiment vidé de toute substance.
Alors voilà, Psycho-Pass 2, c'est à la fois une réussite et un petit échec. Réussite car les personnages parviennent à se renouveler. L'ex inspecteur dont j'ai oublié le nom a une nouvelle allure, et on regrettera seulement qu'il ne soit pas davantage présent. Le remplaçant de Kogami a une certaine classe et m'a bien surprit sur la fin, moi qui pensait me retrouver face à un clone du héros taciturne de la première saison. L'ennemi principal ne brille ni pas son originalité, ni par sa prestance, mais a le mérite de poser de nouvelles questions sur cette société un peu trop "juste".
Et puis surtout, il y a cette nouvelle Akane. Et moi, ben je l'aime bien Akane. Fini la petite héroïne un peu nunuche à l'utilité plus que douteuse de la première saison. L'inspectrice prend du galon et, endurcie par les évènements précédents, encaisse une charge énorme durant ces 11 épisodes sans broncher, ou presque. Et ça, eh bien c'est vraiment frais. De voir enfin une héroïne qui a murit, sans fan service, qui pète la classe et passe de la cruche de service (j'exagère à peine) à cette espèce d'aura bienveillante, inébranlable est assez balaise.
Le thème de cette seconde saison porte sur le jugement non pas des individus par le système Sybil, mais des organisation... ce qui mènera Sybil à se juger lui-même. Renouvellement à la fois intéressant et un peu décevant dans sa finalisation, qui ne semble pas changer grand chose au final. Espérons que l'on trouvera des échos à cet élément dans le film... cela pourrait donner une autre ampleur à cette saison qui (peut-être en raison de son peu d'épisodes ?) me parait un peu décevante du point de vue des thématiques abordées.
Finalement, ce sont les personnages, et notamment Akane, qui sauvent cette saison, le suspens et la thématique abordée ne se suffisant pas à eux-mêmes pour atteindre le même niveau que la première saison. Malgré tout, Psycho-Pass 2 reste une bonne surprise, d'autant plus lorsque l'on sait que la série est passée aux mains d'un autre producteur (à ce que j'ai cru comprendre des nombreuses protestations sur SensCritique), en sauvegardant son essence et transcendant ses personnages, et en proposant une enquête sur 11 épisodes plutôt que 11 petites enquêtes débouchant sur un final, comme c'était le cas dans la première saison.
Si vous avez aimé Psycho-Pass, n'hésitez donc pas à dévorer cette suite... surtout que la bande son reste toujours aussi magistrale !