Les meilleurs livres d'horreur selon LeBouquiniste
2 livres
créée il y a environ 3 ans · modifiée il y a environ 2 ansVoyage d'un naturaliste autour du monde (1839)
Journal of Researches into the Geology and Natural History of the Various Countries by H.M.S. Beagle
Sortie : novembre 2006 (France). Récit, Voyage, Sciences
livre de Charles Darwin
Annotation :
« Nous passons la nuit aux mines d'or de Yaquil, exploitées par M. Nixon, un Américain qui me rend fort agréables les quatre jours que je passe chez lui. Le lendemain matin nous allons visiter les mines, situées à une distance de quelques lieues, près le sommet d'une haute colline. (...)
La pâleur de la plupart des mineurs me frappe à tel point, que je m'inquiète de leur état de santé auprès de M. Nixon. La mine a 450 pieds (135 mètres) de profondeur et chaque homme remonte à la surface 200 livres (90 kilogrammes) pesant de pierres. Avec cette charge sur les épaules, le mineur doit grimper à des entailles faites dans des troncs d'arbres disposés en zigzag dans le puits. Des jeunes gens de dix-huit ou vingt ans, nus jusqu'à la ceinture, remontent avec cette charge considérable. Un homme vigoureux, qui n'est pas habitué à ce travail, a fort à faire rien que pour hisser son propre corps et arrive à la surface tout couvert de sueur. Malgré ce travail si dur, ils se nourrissent exclusivement de fèves bouillies et de pain. Ils préfèreraient le pain sec, mais leurs maîtres, s'apercevant que cet aliment seul ne leur permet pas un travail aussi soutenu, les traitent comme des chevaux et les forcent à manger les fèves. Ils gagnent un peu plus qu'aux mines de Jajuel ; on leur donne de 30 à 35 francs par mois. Ils ne quittent la mine qu'une fois toutes les trois semaines ; ils peuvent passer alors deux jours chez eux. Un des règlements de la mine m'a paru bien sévère, mais le propriétaire s'en loue beaucoup. Le seul moyen de voler de l'or est de cacher un morceau de minerai et de l'emporter quand l'occasion se présente ; or, si le surveillant trouve un morceau de minerai caché, on en calcule la valeur et on retient cette valeur entière sur les gages de chacun des ouvriers employés dans la mine. À moins d'être tous d'accord, ils sont donc obligés de se surveiller les uns les autres.
(...)
Quelque triste que soit la position des mineurs (...) c'est une position fort enviée, car celle des ouvriers agricoles est encore bien plus dure. (...). »
Le Voyage du Beagle
Sortie : 31 octobre 2018 (France). Journal & carnet, Autobiographie & mémoires, Beau livre
livre de Charles Darwin
Annotation :
« (...) nous quittons définitivement les côtes du Brésil, je remercie Dieu de n'avoir plus à visiter un pays à esclaves. Aujourd'hui encore, quand j'entends un cri dans le lointain, cela me rappelle qu'en passant auprès d'une maison de Pernambouc, j'entendis des gémissements ; l'idée me frappa immédiatement, et ce n'était que trop vrai, que l'on était en train de torturer un pauvre esclave, mais je comprenais en même temps qu'il m'était impossible d'intervenir. À Rio de Janeiro, je demeurais en face de la maison d'une vieille dame qui possédait des vis pour écraser les doigts de ses esclaves femmes. J'ai habité une maison où un jeune mulâtre était à chaque instant insulté, persécuté, battu, avec une rage qu'on n'emploierait pas contre l'animal le plus infime. Un jour j'ai vu un petit garçon, âgé de six ou sept ans, recevoir, avant que j'aie pu m'interposer, trois coups de manche de fouet sur la tête, parce qu'il m'avait présenté un verre qui n'était pas propre ; le père assistait à cette véritable torture, il baissait la tête sans oser rien dire. Or ces cruautés se passaient dans une colonie espagnole où, affirme-t-on, les esclaves sont mieux traités qu'ils ne le sont par les Portugais, par les Anglais ou par les autres nations européennes. J'ai vu à Rio de Janeiro un nègre, dans la force de l'âge, ne pas oser lever le bras pour détourner le coup qu'il croyait dirigé contre sa face. J'ai vu un homme, type de la bienveillance aux yeux du monde, sur le point de séparer pour toujours des hommes, des femmes et des enfants qui formaient des familles nombreuses. Je ne ferai même pas allusion aux atrocités dont j'ai entendu parler et qui n'étaient, hélas ! que trop vraies ; je n'aurais même pas cité les faits que je viens de rapporter, si je n'avais vu bien des gens qui, trompés par la gaieté naturelle du nègre, parlent de l'esclavage comme d'un mal supportable. » Extrait du 'Voyage d'un naturaliste autour du monde', La Découverte (voir entrée précédente)