Les meilleures bandes originales de 2020 selon TheFreeMind

Annotation :

La deuxième partie de la saison 2 voit le développement de nouveaux motifs musicaux au fil des rencontres. Les percussion tribales de "A Mandalorian and a Jedi" rappellent que Göransson a un talent certain pour créer une ambiance. Il intègre des sonorités médiévales à sa partition, ce qui colle parfaitement à l'intrigue de l'épisode en question où un chevalier solitaire part à l'assaut d'une forteresse. Seulement par de subtils changements d’instrumentation, Göransson apporte un nouveau souffle à sa partition, à l'image de la beauté du final de "Ahsoka Lives".

Avec "Troopers", le thème associé aux Dark Troopers, Göransson poursuit son introspection électronique qu'il associe à la menace droïde, non humaine. "Capture the Flag" adopte la même dynamique de déshumanisation musicale. On notera aussi que certains thèmes de la série sont réappropriés électroniquement comme on peut l'entendre sur "Invaders on their Land" en premier lieu.

Mais le véritable changement de cette fin de saison 2 n'est autre que l'intégration dans la série de personnages bien connus de la saga Star Wars. Cette connexion avec les films de la saga officielle est nouvelle pour la série et Göransson est parvenu admirablement à connecter ses travaux avec la musique de John Williams sans forcer l'hommage . Ainsi, les dernières pistes de l'album, à partir de "A Friend", sont les plus intéressantes de la saison puisque Göransson mêle son travail à des thèmes familiers lors de l'apparition d'un certain personnage dans le dernier épisode de la saison. "A Friend" expose un pouvoir et une classe rare tout en balayant la menace électronique avec un retour de motifs bien connus associés à l'espoir. "Open the Door" marque la belle rencontre du thème associé à Grogu avec la mythologie musicale de la saga. C'est fait très intelligemment avec la douceur qui caractérise l'enfant. Enfin, la conclusion "Come With Me" est pleine d'émotion.

Göransson a donc réussi à intégrer pour de bon ses compositions dans le style Star Wars. Les dernières pistes de l'album promettent même beaucoup pour la suite.

Morceau préféré : Open the Door

Annotation :

Ludwig Göransson poursuit son travail pour la série The Mandalorian. Le format de l'album est sans doute plus intéressant que pour la saison précédente puisque l'album concentre la musique des quatre premiers épisodes de la saison 2 de manière à éviter le remplissage.

L'ambiance reste sensiblement la même qu'auparavant. De biens jolis développements placent la musique dans un style western moderne ("The Marshall's Tale", "Tusken Riders"). Le thème principal de la série se retrouve avec plaisir sur "Mando is Back" mais surtout le compositeur nous délivre quelques pièces centrées sur l'émerveillement, pleines de poésie à la manière de "Reunited" et "Snacks". Sur ce point, Göransson va plus loin que lors de la saison 1.

Un côté plus sombre apparaît également en fin d'album, associé à la menace qui plane sur les héros du show. Avec le bien nommé "Experiment" mais aussi "Ship o hoj, Mandalorians !", Göransson nous gratifie d'un style proche de ce qu'il a composé pour Tenet. C'est une nouveauté dans la série et ça a le mérite de renouveler l'ambiance vers quelque chose de plus technologique et froid. La menace est grande dans la conclusion (qui sonne très John Williams) "Quite a Soldier".

Morceau préféré : Reunited

Annotation :

Morceau préféré : Epiphany

Annotation :

La bande originale de Babyteeth se trouve condensée sur un EP, ce qui rend l'ensemble très efficace. Amanda Brown a su transcrire le quotidien difficile de l'héroïne principale. La pièce centrale étant bien-sûr "Elegy" qui prend le temps de déployer l'émotion qui se trouve en son sein. Les percussions de "Milla Dance Odyssey" sont également très efficaces, apportant une vraie fraîcheur par rapport au reste de la partition.

Morceau préféré : Elegy

Annotation :

Hans Zimmer n'étant pas disponible, c'est Ludwig Göransson qui le remplace à la musique du film de Christopher Nolan. Tenet est sans doute la démarche la plus jusqu'au-boutiste musicalement de tous les films de Nolan. Le sound-design est plus froid que jamais, toujours avec ces saccades très rythmées qui agissent comme métronome de l'action ("Rainy Night in Tallinn").

Les moments plus apaisés gardent la même rythmique, qui est juste ralentie finalement ("Windmills"). Quelques passages peu sympathiques à l'écoute ("Meeting Neil").

Des sonorités électroniques presque orientales qui se transforment en rythme obsédant ("Freeport"). Ce rythme qui marque le temps, comme dans toutes les productions de Nolan.

Et pour aller encore plus loin dans le concept exposé dans le film, la société de production a même publié une version inversée de la bande originale. Une expérience étrange à n'en pas douter.

Morceau préféré :

Annotation :

Daniel Pemberton produit une bande originale décomplexée. Cela passe notamment par l'utilisation d’une voix comme instrument sur le thème des Birds of Prey ("Flying High (Birds of Prey)", "Birds of Prey"). Harley Quinn a elle droit à un thème fantasque. Cela s'entend notamment "The Fantabulous Emanticipation Explosion" avec des cœurs éthérés.

Pemberton use de guitares électriques qui viennent soutenir le rythme de manière combinée avec les sifflements ("Bad Ass Broad"). Il inclue aussi des morceaux de pure électronique ("Bump It").

Le thème musical associé à Huntress comporte des teintes qui font immédiatement penser à la mafia et au western en même temps ("The Bertinelli Massacre (The Huntress Story)") remixé à la sauce moderne par Pemberton. D'ailleurs l’autre morceau qui convoque le thème, "The Bertinelli Revenge", est une appréciable résolution musicale.

En revanche le thème associé à Roman Sionis est pauvre, il en vient même à détonner dans l’album par son silence ("Roman Sionis", "I want to kill you because I can"). Quand on se remémore le méchant inconsistant du film, on se dit que Pemberton avait bien cerné le personnage.

Enfin, "Work Together" marque la rencontre finale de toutes les héroïnes. La bataille finale se fait attendre un peu mais elle débouche sur un développement d’action extrêmement jouissif. "Battle Commence" est un long crescendo qui aboutit sur "Fight Together".

Morceau préféré : Fight Together

Annotation :

Marco Beltrami et son acolyte Marcus Trumpp proposent dès "Prologue" un joli développement d'aventure. L'ensemble est plutôt bien construit entre musiques de tension, développements plus portés sur l'aventure ("I Wanna Go", "Joel Starts His Journey", "Wisdom of the Wild"), action ("Fighting the Crab") ou passages plus intimes ("Thinking of Aimee", "Remembering Mother", "Reunited"). Love and Monsters ne révolutionne pas le genre mais la bande originale a du charme et c'est déjà bien.

Morceau préféré : Return to the Surface

Annotation :

Christophe Julien délivre avec Adieu les cons un beau travail qui s'avère doux et empreint de poésie. Ses compositions trouvent est un juste équilibre entre une expression émotionnelle bien dosée (lé début de "Adieu les cons", "Guitar Forever") et un soutien rythmique nécessaire au film d'Albert Dupontel. Sur ce dernier point, il convient de citer la maîtrise de "L'éveil de Mister Lint".

Si on retrouve des variations de différents motifs sur plusieurs morceaux de l'album, il manque sans doute un grand thème pour que la partition reste en mémoire. Toutefois, l'ensemble resserré est pertinent et on n'en demandait pas beaucoup plus.

Morceau préféré : L'éveil de Mister Lint

Annotation :

C'est un travail dépouillé que nous propose Julia Holter mais un travail soigné. Et pour peu que l'on connaisse un peu l'artiste pour ses albums studios, on retrouve rapidement des ambiances caractéristiques de son style dans cette bande originale. Malgré la grisaille qui émane de l'ensemble, il y a des motifs d'espoir qui pointent leur nez par instants. Il faut sans doute être attentif pour les percevoir dans le film - encore que que les compositions s'insèrent admirablement dans l'ambiance de celui-ci - mais le travail discret au piano réussit finalement à toucher le spectateur.

Morceau préféré : Stealing Money

Annotation :

Un petit travail de Newton Howard sur le western. Un joli thème ("End Titles") et une certaine douceur que l'on retrouve dans le film et qui s'oppose aux classiques du genre sont avant à signaler. C'est quand même bien composé, joliment arrangé mais il manque ce souffle épique qui aurait bienvenu.

Morceau préféré : End Titles

Annotation :

Un travail d'ambiance réussi pour Colin Stetson, décidément plutôt habitué à créer un sound design très original.

Morceau préféré : The Gardners

Annotation :

Une bande originale resserrée qui sert bien son film. Peu d'envolées mémorables, c'est davantage un travail d'ambiance qu'une vraie recherche de mélodie mais l'ensemble est efficace. C'est typiquement le genre de bande originale qui remplit sa tâche, ni plus ni moins.

Morceau préféré : Sarah Drives to Austin

Annotation :

Nathan Halpern produit une bande originale qui vient soutenir l'ambiance très esthétique du film. Le compositeur insiste d'abord sur la vie rangée de l'héroïne qui mène une existence monotone mais avec un train de vie confortable. Il utilise pour cela un mélange de cordes, bois et surtout un piano délicat ("The Glass House").

A partir de "Disquiet" la belle mécanique s'enraye. Pour exprimer le trouble d'Hunter, la musique ne mise pas sur le registre de l'horreur mais suggère plutôt l'attrait que peut représenter l'objet qu'elle souhaite avaler, un peu comme si naissait une romance inexplicable entre la jeune femme et l'objet. "Temptation" est l'expression de cette idée, un développement qui se base sur des cordes pour exprimer la sensualité de l'expérience qui se joue. La suite de l'album est une succession de courtes pistes qui déploient les sentiments du doute ("Precipice", "Tempest") voire la panique ("Panic").

Dans l'ensemble, on peut regretter qu'Halpern ne cherche pas à dépasser le statut de soutien sonore qu'il confère à sa bande originale. Il parvient à instaurer une ambiance mais elle ne devient perceptible que lorsque l'on y prête vraiment attention. Le travail d'Halpern s'efface donc au profit du film qu'il sert. Pas grand-chose à retenir à l'écoute en définitive.

Morceau préféré : Temptation

Annotation :

La menace associée à l'homme invisible quand il passe à l'action est organique et psychologiquement troublante dans sa construction mélodique ("Attack", "He's Behind You", "House Fight"). Pour être honnête, c'est bruyant et franchement très peu agréable à l'écoute en dehors de la montée en puissance inattendue d'"Escape" qui vient se greffer au thème principal gentiment neurasthénique joué au piano ("Cobolt").

"He's Gone" est un morceau de calme en demi-teinte qui s'associe au soulagement teinté de doute de l'héroïne principale. On retrouve cette dynamique sur "Denoument".

Wallfisch lorgne enfin du côté de Bernard Herrmann pour exprimer la folie; seulement il n'est pas Herrmann. Les cordes cherchent à exprimer l'incertitude et la paranoïa mais elles font aussi naître l'ennui à force de se répéter ("Asylum"). Wallfisch aurait gagné à condenser sa partition pour qu'elle devienne efficace.

Morceau préféré : Escape

Annotation :

Le travail d'Aránzazu Calleja pour El Hoyo donne une bande originale très particulière. Elle plonge l'auditeur dans un endroit étrange qui contient ses propres règles. Bien que ce ne soient pas les seuls instruments que l'on entende, ce sont bien les percussions agissent en métronome et guident chacun des accords. Elles construisent à elles seule un cadre hostile où le malaise est constant.

Je reconnais le talent de la compositrice pour créer cette ambiance mais le résultat ne me plaît que très peu. Je pense même que le caractère anxiogène et répétitif de l'ensemble a eu tendance à exacerber mon désamour pour le film durant mon visionnage.

Morceau préféré : Ayúdame a bajar