Les meilleures BD de 2017 selon Toats-McGoats

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Le deuxième volume de ce teen comics frôle la perfection en la matière. À base d'embrouilles sentimentales, d'amitiés retorses et de cohabitations improbables, John Allison décoche chapitre après chapitre les répliques les plus witty de l'année. Drôle, furieusement pop et contemporain, c'est aussi cool, frais et pertinent que du Joss Whedon de la grande époque. Simply the best.

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Œuvre à la subtilité redoutable, à la fois supra pointue et hyper accessible, Injection est un peu le cousin minimaliste de Planetary, l'autre grande réflexion pulp héroïque de Warren Ellis. En embrassant les archétypes de la fiction populaire d'hier et d'aujourd'hui pour mieux les retourner et les pervertir, Ellis réussit le tour de force d'écrire une histoire qu'on a déjà lu cent fois mais qu'on a l'impression d'appréhender like a virgin. Et Declan Shalvey, après ses prouesses sur Moon Knight, continue de prouver qu'il est l'un des meilleurs espoirs actuels.

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Babble babble bitch bitch rebel rebel party party sex sex sex and don't forget the violence
KILL KILL KILL FUCK FUCK FUCK ROCK N ROLL YEEEEAAAAH

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Noir comme l'enfer, nihiliste au possible, Scalp est un bouquin d'une radicalité graphique et thématique rare. Chaque nouvelle page est un tableau qu'on voudrait encadrer mais ne surtout pas accrocher dans sa chambre, de peur de faire chaque nuit des cauchemars sanglants. C'est le mal absolu auquel s'attaque Micol, et il s'acquitte de sa tâche sans jamais dévier de sa route, amoncelant les cadavres et les prouesses visuelles dans ce qui (j'annonce) restera comme son chef-d'oeuvre absolu.

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Il fallait bien Brian Wood pour écrire de façon convaincante un récit dystopique sur les dérives consuméristes des télé-réalité de bouffe tout en parlant d'alcoolisme, de paternité et de rédemption tout en glissant au passage quelques authentiques recettes de cuisine, et il fallait bien Danijel Zezelj pour donner corps aux paradoxes clairs-obscurs de la mégalopole moderne.

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Après avoir donné dans le cérébral et la subtilité avec Max Winson, Jérémie Moreau change de voie avec un récit linéaire et presque trivial d'une efficacité et d'une beauté qui frappent de plein fouet le lecteur qui se donnera la peine de lire la Saga de Grimr d'une traite. C'est puissant comme une légende oubliée, et presque six mois après, les couleurs fantastiques des dernières pages de cette incroyable BD sont toujours imprimées dans mes rétines.

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Si vous aimez la bouffe, l'alcool, les faits divers, la nuit, le spleen des grandes villes et leur occasionnelle tendresse improbable, alors Yaro Abe, qui s'est imposé à moi comme le Jim Jarmusch du manga indépendant, a très probablement écrit ce savoureux recueil d'histoires courtes vaguement interconnectées spécialement pour vous.

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Avec le tome 1 de Demon, Jason Shiga, petit génie aussi insupportable que brillant, posait les bases d'un concept aussi méchant qu'incroyablement fun. Avec le tome 2, il estime qu'on a compris la mécanique du truc, et il ne lui reste donc plus qu'à faire péter toutes les barrières pour faire péter l'histoire et les personnages dans un feu d'artifice de fun, ludique et jouissif au possible. Le truc se dévore d'une traite, de surprise en surprise, entre éclats de rire et ahurissement permanent. Entre twists grave intelligents et humour grave con, rien n'arrête Jason Shiga. Démoniaque.

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Explosion de furie dont le rythme et les débordements visuels vont crescendo, Dans l'antre de la pénitence commence dans le malsain pour accumuler de plus en plus de nausée lovecraftienne jusqu'à ce que même les pages du comics peinent à la contenir. Western fantastique étrangement romantique comme on en voit rarement, ce one-shot est très certainement ce qu'a sorti de plus fort Glénat Comics cette année.

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Cet Indiana Jones de l'entreprise moderne de la fin du XXe siècle est très certainement l'une des 5 BD les plus drôles que j'aie lues de ma vie. Au-delà de son humour post-tout dont le degré n'est pas toujours facile à situer, Philippe Valette réussit mine de rien à torcher un récit d'aventure et de mystère qui tient la route, où l'histoire n'est pas qu'un simple prétexte aux gags, et à maintenir, en funambule de génie, cet équilibre précaire jusqu'au bout. La classe américaine à la française.

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C'est comme si un type qui était né et avait grandi au pays du 23e degré s'essayait avec une application déconcertante et un sérieux inébranlable au récit premier degré le plus absolu. La force de Fabcaro, c'est de tenir la distance, et de faire de chaque page, de chaque situation, de chaque réplique un gag tout en donnant l'impression que tout est balancé avec le pince-sans-rire le plus total. Il continue à surfer la vibe Zai Zai Zai Zai, mais je mentirais si je disais que je n'ai pas éclaté de rire presque toutes les 15 secondes.

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Violent, sec et beau comme la Route de Cormac McCarthy.

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Bastien Vivès, c'est quand même un mec qui réussit à être le chouchou de la critique branchée, de l'élite culturelle et des bobos en tout genre sans jamais renier ou cacher son obsession névrotique pour les gros boobs et les érections adolescentes. Respect, Bastien, respect.

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Ne croyez pas les stickers putassiers que Dargaud balance partout, le meilleur western depuis Blueberry ça n'est pas cette merde insipide d'Undertaker, c'est Stern, des frères Maffre. Récit de genre se tripotant gentiment les codes avec une malicieuse perversité, ce tome 2 apporte à la série le petit grain de folie qui manquait peut-être au premier tome, et confirme le titre comme le seul truc mainstream français qui mérite d'être suivi depuis de trop nombreuses années.

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ENFIN ce putain de tome 2, 3 ans après ! Yann, toujours très inspiré et aussi mordant, écrit avec une délectation palpable l'anti-Tintin au Congo, et permet à Spirou de préserver sa position de personnage patrimonial le plus intéressant et sous-estimé de la franco-belge.

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Historiettes autobiographiques sur les décalages culturels, la vie de couple et la paternité, À nos amours risquait bien d'être convenu et relou. C'était sans compter sur le désopilant sens de l'auto-dépréciation de JP Nishi, qui se peint en sympathique loser dépassé par sa propre vie - ce à quoi je ne peux que m'identifier.

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Inventif et méta à souhait, Imbattable a le bon goût d'être une BD pour gosses qui aurait tendance à rendre les enfants plus intelligents, au lieu de les prendre pour des cons et de les pousser à être complètement neuneus, comme une bonne grosse partie du reste de la production.

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Rick Remender me fait un peu peur avec la nouvelle direction dans laquelle il tire son histoire, mais son sens haletant du rythme et le dessin à se damner de Greg Tocchini m'emballent toujours autant, donc on va laisser à Low le bénéfice du doute pour l'instant.

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Toujours bavard, toujours rigolo, toujours bien mais toujours pas exceptionnel, Esther poursuit son petit bout de chemin ; j'ai toujours plaisir à le lire, je n'ai toujours rien à dire dessus.

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Punk parce qu'il refuse de l'être, anar à sa manière même s'il prendrait ça pour une insulte, David Snug reste cette feignasse invétérée, ce héros de la classe non-ouvrière invertébré qu'on apprend à aimer malgré nous et même malgré lui au fil d'albums sans queue ni tête, qui ne vont nulle part mais ressassent en variations poussives les mêmes thèmes récurrents. Snug est l'animal totem des enfants de la fin du siècle dernier, que ça leur plaise ou non, et surtout si ça ne leur plaît pas, à vrai dire. Longue vie au roi !