Les meilleures BD de 2019 selon Fwankifaël

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29 août 2021

D'entrée, Fabrizio Dori, s'attaque à deux mythes : formellement, il s'inscrit explicitement dans les pas de Van Gogh pour donner vie à une Odyssée orphique antiquo-moderne. Ces deux challenges, il les remporte avec brio, tant "Le Dieu vagabond" marque par la splendeur de ses dessins, de son ingéniosité graphique et l'ambition réussie d'un récit original largement inspiré de la mythologie grecque.

La clé de cette réussite repose sensiblement sur la porosité savamment entretenue entre réel et fantastique, moderne et antique, cartoon et mythologique. La positivité générale du récit lui donne un souffle épique dont l'humour permanent vient désamorcer les pesanteurs habituelles : Arès en nazillon suivant une psychothérapie, des histoires de fesses chez des divinités égocentriques, Aphrodite qui crée un parc d'attraction... Quand on a lu Ovide avec autant de ferveur que moi, on sait la fertilité de ce terreau, aujourd'hui récupéré avec doigté et un sens de la mise en scène qui fait mouche. Jusqu'au héros, Eustis, satyre aviné tantôt rêveur et tantôt bougon, qui traîne son jogging usé sur un chemin couvé par la Lune.

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13 août 2021

Je n'avais pas forcément prévu de revenir si vite à Jérémie Moreau après "La saga de Grimr". Grand bien m'en a pris.

En lisant les premières pages de "Penss", j'ai d'abord imaginé que l'auteur se réappropriait l'histoire de l'invention de l'agriculture, en livrant sa version personnelle d'un évènement qui, parmi tous ceux qu'a connu l'humanité ces quinze mille dernières années, est probablement celui qui a le plus bouleversé sa destinée.

En fait, Moreau va plus loin. Il profite de cette expérience pour proposer une allégorie de l'humanité, à la fois profondément moderne dans le contexte de crise anthropocène que nous connaissons, et intemporelle, tant elle illustre le démon qui habite notre espèce depuis qu'elle a conquis le feu. Encore plus que dans sa saga islandaise, qui était déjà remarquable à ce sujet, Moreau met à profit la géographie de ses pages pour rythmer son récit. De son dessin évocateur aux mises en couleur toujours flamboyantes, il n'a rien perdu non plus.

Cette fable est mise en récit sans pompe, avec encore une fois (je pense à Grimr est son humanité sauvage) un très grand soin apporté à l'intériorité de son héros. Action simple, personnages touchants, rêves démesurés qui se heurtent à la grandeur d'un monde incompris. Les Plis du monde expriment avec brio l'équilibre tortueux à entretenir entre humilité et conviction.

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21 janvier 2021

La première chose qui impressionne dans ce volume massif, c'est sa densité. Foisonnance du dessin auquel le format du livre donne toute sa mesure, richesse des évènements contés, diversité des points de vue sur les premiers jours (mars à octobre 1789) de la Révolution parisienne, profondeur et précision des références historiques.

Ce travail de fourmi titanesque fout une claque. La reconstitution historique, d'un détail incroyable, répond à une narration décentrée, qui cultive des personnages de bordure de l'Histoire, populaires et caractériels. Dans cette fresque, les personnages iconiques sont tout juste aperçus en fond de toile. Cet équilibre entre fiction et Histoire tient la route tout du long, d'autant plus qu'il donne la parole à ceux qui n'ont jamais tenu la plume : femmes, enfants, ouvriers et artisans, petits bourgeois de province...

Seul bémol, finalement, la lisibilité. Quand on est pas connaisseur ni de l’Histoire de la Révolution, ni de la géographie parisienne du XVIIIe, ont patauge aussi souvent que les personnages dans la fange. Difficile de toujours tout suivre. Mais ce flou n'est pas qu'artistique : il renvoie a l'air du temps, où la confusion régnait en maîtresse alors que chaque parti voyait s'ourdir contre lui les complots les plus fous. Hâte de lire la suite.

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11 janvier 2020

Excellente BD à quatre mains, qui tient son lecteur en haleine d'une romance 2.0 très bien ficelée. Le montage de "La Fille dans l'écran" où chaque page dessinée par Lou Lubie succède à une page dessinée par Manon Desveaux, est très intelligent et fait écho à son scénario.

Il y a beaucoup de justesse dans la mise en scène du rapprochement puis des frustrations des deux héroïnes dont le trait spécifique souligne la personnalité. Beaucoup de porosité aussi, donc, entre les autrices et leurs doubles de papier. J'ai une préférence pour le trait de Manon Deveaux, très souple et foisonnant. Une très belle et inattendue découverte !

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26 juillet 2020

Inès Leraud signe une enquête très riche et ramifiée sur ce sujet, apparemment de niche, mais qui est un cas d'école de l'influence des lobbies économiques sur la parole et la décision publiques. Les dessous des algues vertes en disent long sur la hiérarchie, bien établie dans la sphère politico-administrative locale et nationale, entre intérêts économiques, environnement et santé humaine. Les conclusions sur la culpabilité partagée de générations d'élus et d'institutions publiques, qui prennent en otage les agriculteurs par leurs postures, sont éloquentes et parfois vertigineuses.

Sur la forme, Pierre Van Hove, habitué au format, donne au fond une cohérence, un confort et un dynamisme pas toujours au rendez-vous sur ce genre de documentaires-BD. L'ensemble fonctionne diablement bien.

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16 novembre 2019

Plus qu'une BD, Marine Spaak livre un véritable manuel du sexisme ordinaire. En une dizaine de chapitres, elle déconstruit habilement et de manière très didactique les mécanismes de ce qu'il convient d'appeler, même si le terme n'est jamais utilisé par l'autrice-dessinatrice, la société patriarcale. S'attachant aux références étayant ses démonstrations, elle parvient à pointer du doigt ce que nous nous attachons trop souvent à nier. Une grande réussite au regard du temps consacré à la lecture de cet essentiel dont je pressens toutefois qu'il ne parviendrait pas à convaincre tout le monde, du fait d'un ton parfois direct (esprit synthétique oblige).

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24 janvier 2022

Très chouette hommage que ce "Delacroix" de Catherine Meurisse qui a la triple vertu de donner à voir ses talents de copiste inspirée, de renouer avec ce peintre romantique que j'aime tant et de découvrir (en ce qui me concerne) la prose simple et parfois canaille d'Alexandre Dumas. Derrière ce récit à la subjectivité revendiquée, l'auteur du "Comte de Monte-Cristo" nous exhume également un pan de la vie parisienne de ce milieu de siècle, méconnu de moi, ses intrigues et ses castes. On savoure.

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15 juin 2020

Un BD vraiment très chouette pour son univers graphique d'une densité assez incroyable. Entre le coup de crayon très personnel, largement inspiré de la culture manga, et une mis en couleur chatoyante, Guillaume Singelin, que je découvre ici, s'en est donné à coeur joie. Je savoure avec plaisir son hommage évident à la géographie futuriste de "Ghost in the shell".

L'intrigue de "P.T.S.D." est réussie, quoi qu'un peu convenue, et révèle surtout une grande habileté dans son animation générale. Le personnage de Jun, ancienne tireuse d'élite sans abri, est attachant mais sa trajectoire prévisible, quoi que plaisante. Une belle découverte.

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20 février 2021

Saluons d'abord, comme il se doit à chaque fois que Guarnido est au crayon, l'invraisemblable richesse et expressivité de son coup de crayon. La mise en couleur rend également parfaitement hommage à l'époque et au récit. Mais, au-delà de ces aspects, il aura fallu subir une présentation interminable, se voulant cabotine mais tout de même assez gonflante, pour profiter véritablement de ces "Indes fourbes".

Une fois le coeur du récit installé, on assiste enthousiaste à un coup impressionnant que ne renierait pas un Soderbergh à la manette d'un Ocean's one. Le découpage de l'intrigue gigogne accorde une grande place au suspense et prend le temps de se dévoiler avec toute la justesse nécessaire à l'aiguisage de notre intérêt. Je garde donc en définitive une impression plutôt très réussie de cette BD qui se regarde un peu au début.

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4 mai 2019

Un témoignage édifiant, richement documenté, d'une profondeur abyssale, sur les dessous opaques de la Sarkozie. L'ampleur de la tâche des enquêteurs témoigne du labeur accompli par les puissants pour dissimuler leurs exactions. L'ensemble est mis en musique avec un certain doigté et un sens du rythme qui font mouche.

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19 février 2023

Pas forcément séduit par le dessin d'AJ Djungo (que l'on pardonnera car ce n'est pas son métier), je n'ai pu qu'être bouleversé par son histoire avec Kristen, amour de jeunesse décédée des suites d'une longue maladie. Le surf, discipline que l'auteur prend le temps de réhabiliter derrière les clichés, y fait figure à la fois de thérapie et de lien éternel avec l'être aimé et perdu. Il y a beaucoup de délicatesse, de tendresse et de pudeur mise à nu dans cet hommage poignant.

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16 janvier 2020

Belle réussite que cette BD à plusieurs mains, semi-autobiographique. Tendre et drôle, particulièrement touchante par moment, à l'humour bonhomme, cette histoire prend le temps d'explorer la déprime d'un quinqua qui vient de perdre parents et boulot.

Davodeau au dessin restitue avec beaucoup de talent l'ambiance enneigée, engourdie, d'un Jura en fin d'hiver et je réalise enfin ce qui me gène dans son trait : ses portraits de femmes, très rustres. Au-delà de cette remarque annexe, sur laquelle j'ai mis du temps à poser des mots, je trouve le travail sur ce récit très juste et équilibré. J'ai passé un excellent moment !

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1er novembre 2019

Je ne pensais pas retrouver Rochette si vite, mais la vie est faite de rencontres fortuites avec des animaux à sang chaud sur les parois enneigées (j'étais dans les Pyrénées). Ce récit, fictif, prend place dans le même décor que celui d'Ailefroide. Il met en lumière la difficile relation de l'homme avec son environnement autour de l'épineuse question de la réintroduction de grands prédateurs en France.

Outre le dessin passionnant, "Le Loup" a le mérite immense de l'équilibre, de la mesure dans son approche, soulignant sans fard différentes réalités mais rappelant finalement la nécessaire réinterrogation de notre place dans le monde du vivant. Un récit nécessaire, enlevé, manquant simplement parfois d'un peu de poésie.

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1er mars 2020

La suite des aventures. On s'attache beaucoup au héros de cette Odyssée moderne. L'effroi des situations est glaçant et savoir que l'histoire se finit (presque) bien, puisqu'elle est racontée, n'enlève rien à l'incompréhension que l'on ressent face aux violences subies. Plus on se rapproche de l'Europe, plus elles nous paraissent intolérables...

Je sens que cette BD est nécessaire.

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23 août 2021

Adaptée de la série d'entretiens que mène Léa Bordier avec des femmes de tous horizons sur Youtube depuis quelques années (https://www.youtube.com/playlist?list=PLI3FWrDLP8XBiNp2_kUM5QY64AJ5F4lhF : c'est très chouette), je découvre cette adaptation BD touchante et réussie.

La galerie de portraits est variée, tant dans les approches stylistiques (un témoignage, une dessinatrice) que dans les angles d'attaque, la densité des histoires, la capacité de mise en récit des témoignantes. Le fil blanc est évidemment celui du rapport au corps, dans ce qu'il peut ou a pu avoir de conflictuel ou de facile. On est touché par ces histoires de vie dont le choix de la diversité des situations traduit une volonté d'inclusion et de compréhension de la variabilité des regards de la société sur les corps de femmes, avec toutefois un trait commun remarquable de constance : la pression que la société patriarcale imprime dans les corps et les esprits.

Seule difficulté, qui m'a moins posé problème ici qu'ailleurs, mais que je rappelle souvent : la hiérarchie entre dessin et récit qui, du fait du format, rend souvent le premier subalterne, sans autonomie. Un constat pas univoque, notamment au regard du très beau dernier passage de ce livre illustré par Lucile Gomez.

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31 mars 2023

L'initiative est aussi réussie que salutaire, et s'inscrit dans une stratégie de visibilisation des minorités - en l'occurrence, les travailleur.se.s du sexe - qui me paraît incontournable. La compilation de ces récits de vie, racontés par des protagonistes réels et mis en image avec un certain goût, est réussie. Muriel Douru parvient donc à trouver un équilibre entre illustration et dessin auto-portant, entre dénonciation et fidélité aux histoires, entre pathos et description des conditions de vie de personnes qui incarnent peut-être plus que quiconque la fragilité de l'application de notre devise nationale.

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6 août 2021

J'ai été assez séduit par le sujet de ce roman graphique, qui explore avec semble-t-il pas mal d'expertise les dessous du cinéma d'action hong-kongais des années 1990. La fresque proposée , assez stylée il faut le reconnaitre, est riche en références cinématographiques, lie son sujet au contexte politique de l'époque, et en diffuse une lecture critique.

Pour autant, les aventures de son héroïne Ha Chi Jen, cascadeuse et spécialiste en Kung-fu de son état, font l'objet d'une linéarité vite redondante et d'une fin un peu convenue, sans que le récit décolle jamais vraiment de sa proposition initiale.

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12 mars 2023

Pas forcément le livre que j'aurais ouvert au premier abord, mais d'en avoir entendu parler par des collègues m'a donné envie de le lire lorsque je l'ai vu dans le salon de ma soeurette. Cette BD-témoignage de Sophie Lambda se propose comme un manuel d'auto-défense en deux parties. La première, très réussie, est un récit de l'expérience de l'autrice avec un homme toxique. Le dessin, la pédagogie générale, les dispositifs narratifs, les idées de mise en scène, sont autant d'atouts forts dans la manche de l'autrice pour éveiller les consciences au phénomène d'emprise que peuvent exercer certains conjoints. La deuxième partie, qui se veut plus comme une boîte à outil à destination des victimes putatives m'a laissé plus froid, car virant parfois dans le développement personnel, un univers qui ne m'est pas particulièrement sympathique. J'en retiens qu'il faut tout de même se laisser la liberté de chercher à se réparer par tout moyen que la victime jugera bon.

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11 juin 2019

Il est des saisons que l'on attend avec moins d'impatience que d'autres mais dont on sait à l'avance qu'elles ne nous décevront pas. Toute similitude avec une série d'heroïc fantasy existante ne serait que fortuite...

Ce petit bout de journal est ainsi toujours réconfortant : la surprise y est modérée, la tension constamment raisonnable, l'affection intense. Il n'y a là rien de révolutionnaire. Mais cette année, Esther nous réserve l'immense plaisir d'avoir - comme elle le dit elle-même - muri. Et quelle réjouissance de lire dans la bouche d'une ado de 13 ans l'outrage face au machisme et au patriarcat, l'indignation face à l'injustice et la misère, la colère face à la prétendue laïcité de notre pays.

Un peu de foi dans la génération qui suit, ça ne fait pas de mal.

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21 novembre 2021

6,5/10

Quand y en a plus, y en a encore ! J'ai eu plaisir à retrouver les polissonneries de Marion Montagne, qui ne rate aucune occasion de joindre le rire à la connaissance dans ces chroniques scientifiques. Les premiers articles de ce cinquième tome sont à la fois très drôles et très intéressants. Mais la suite s'essouffle un peu, la faute à certains sujets mal circonscrits et peu percutants. C'est dommage, mais j'ai passé quand même un chouette moment.

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6 mars 2020

Vivès, d'abord, avec "La décharge mentale". Picault, maintenant, avec "Déesse". Petit à petit, je prend assise dans cette collection rigolote qu'est "BD Cul". Ici, rien de pornographique. Peut être une question de genre, n'est-ce pas. Aude Picault explore le plaisir féminin sur le mode du conte, avec une histoire à la fois sérieuse et décalée qui a un certain potentiel. Y consacrer un peu plus de temps aurait sans doute rendu "Déesse" vachement intéressant !

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30 août 2020

Ce thriller signé Timothé Le Boucher, jeune auteur dessinateur que je découvre pour l'occasion, fonctionne rudement bien dans ses premières pages. Mais passé la moitié du roman graphique, une autre musique, plus sensationnaliste, commence à poindre, qui m'a peu à peu laissé sur la touche. Notons que le sujet - la rencontre entre une psy et un jeune patient souffrant de syndromes post-traumatiques après avoir survécu à un massacre - est à la fois ambitieux et fortement sujet aux croches-pattes.

Niveau dessin, une certaine ambivalence également. Je constate dans le trait une approche très "manga" qui ne me laisse pas indifférent. Mais dans le fond, je trouve que ce dessin manque un peu de personnalité et demeure assez peu perméable - presque clinique - à l'exploration réussie de la psyché - pourtant sujet du livre.

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25 février 2024

Avec une économie de moyens picturaux qui ne trahit pas son propos, et donne même un certain charme à son récit, Emilie Plateau revient sur l'histoire de Claudette Colvin, pionnière à son corps défendant du mouvement des droits civiques des noirs américains. Le récit et le dessin manquent un peu d'envergure, mais ils réhabilitent une femme oubliée. Ce n'est jamais vain.

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22 novembre 2021

Rêverie toscane, romantique et décalée, sur l'égarement que l'on peut connaître à un âge où l'on croit commencer à compter avec découragement plus d'erreurs et d'occasions manquées derrière soi que de perspectives réjouissantes et revivifiantes (dans le sens le plus littéral du terme) au-devant. J'en suis pour ma part resté un peu à distance, pas tout à fait embarqué par les personnages et leurs délires nocturnes, même si certaines scènes touchent très juste.

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1er décembre 2021

Une lecture loin d'être inintéressante même si elle manque un peu de profondeur dans le traitement de son sujet. La manière de décortiquer le mal-être et le harcèlement au travail demeure très descriptive et manque d'analyse. Le sujet, mis en dessin de manière assez scolaire, demeure toutefois percutant, voire et c'est finalement mon reproche le moins fondé, beaucoup trop désespérant. Pas une chouette lecture du soir en somme.

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23 décembre 2019

Ultime tome - ou pas - qui vient clore une série à la fois géniale et très ambivalente. J'ai eu plaisir à retrouver tous les personnages, mais il faut reconnaître une forme d'urgence dans la manière dont les auteurs bouclent leur saga. Tout est envoyé prestement, comme si le semi-échec des derniers tomes était reconnu et que tous cherchaient dorénavant à tourner la page. L'enjeu est dilué, même si l'action et le rythme sont toujours abondamment de la partie. C'est donc avec un sourire doux-amer, mais non dénué de reconnaissance, que je clos "Lastman".

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23 juillet 2019

Une enquête un peu décevante, parce que très centrée sur son sujet, sur le secours aux migrants, réalisée sur feu le navire de SOS Méditerranée. Il manque à ce récit une mise en perspective plus généralisée de la situation de la crise migratoire et un véritable suivi du destin des personnes secourues. L'ensemble est parfois un peu clinique, quoique intéressant.

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24 août 2019

Toujours les ineffables cabotinages absurdes de Fabcaro. Mais cette première tournée, malgré les rires épars, m'a laissé plus froid que les oeuvres précédentes. En espérant que ce ne soit qu'une phase et pas un déclin durable de mon intérêt...

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15 juin 2020

En vérité je vous le dis : je n'en peux plus. Je ne peux m'empêcher de lire tous les Fabcaro qui me tombent sous la main mais plus ça va, plus la chûte est douloureuse. J'ai bien ri, une ou deux fois, devant cette tragédie toujours absurde, mais j'ai surtout acquis la certitude qu'il est temps pour Fabrice de troquer la quantité contre la qualité et de prendre le temps de cultiver son art.

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19 février 2019

Pardonnez-moi mais "Pommecul" n'a aucun intérêt. Dessin assez fainéant, anecdotes genre "VDM" qui tombent à plat, machisme. A moins de bosser dans le milieu de la pub (Lénine m'en préserve), je vois mal qui peut trouver une qualité à ce roman graphique.