Les meilleures BD de 2021 selon Fwankifaël
24 BD
créée il y a presque 3 ans · modifiée il y a environ 2 moisLe Chœur des femmes (2021)
Sortie : 23 avril 2021.
Roman graphique de Martin Winckler et Aude Mermilliod
Fwankifaël a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
22 décembre 2021
Adapté du roman éponyme de Martin Winckler, que je ne connaissais pas, cette BD d'Aude Mermilliod est tout à la fois passionnante, bouleversante, pédagogique et réconfortante. Ce récit d'un éveil à l'empathie chez une médecin devenue soignante, élevant progressivement au même rang le besoin des patientes (d'écoute, de parole, de soin, de lien, de réponse, de réconfort, de tendresse) et leurs pathologies, donne des clés précieuses pour faire évoluer le monde médical moderne.
On peut questionner la posture - c'est d'ailleurs le principe de la science que de sans cesse se remettre en question, même si certains l'oublient et d'autres l'instrumentalisent - de Winckler et de ses personnages, mais pas la sincérité d'une démarche qui vise à réhabiliter l'humain dans un contexte où la dénonciation de faits de maltraitance médicale prend une dimension systémique.
Il est où le patron ? : Chroniques de paysannes (2021)
Sortie : 5 mai 2021.
BD (divers) de Céline Berthier, Marion Boissier, Fanny Demarque, Florie Salanié, Guilaine Trossat et Maud Benezit
Fwankifaël a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
10 janvier 2024
Très chouette BD menée de bout en bout par un collectif de femmes paysannes, "Il est où le patron ?" ne se contente pas de représenter le travail des femmes dans des métiers, des territoires et des cultures où elles sont encore perçues comme une anomalie. Elle va plus loin en proposant une fiction autonome, synthétique et intersectionnelle, accomplie. Le récit autour des trois personnages de paysannes fonctionne bien et ne disparait pas sous la douloureuse litanie des micro-agressions sexistes et procès en incompétence que les autrices cherchent à illustrer. Elle donne à voir le courage et la solidarité de ces femmes qui essuient en outre le dédain qu'inspire souvent leur profession. Le résultat est d'autant plus réussi qu'il est le fruit patient d'un travail collectif de bout en bout, qui aurait pu faire vaciller le propos par sa recherche permanente de compromis. C'est en plus très drôle et tendre, foncez !
Écoute, jolie Márcia (2021)
Escuta, formosa Márcia
Sortie : 10 septembre 2021 (France).
BD (divers) de Marcello Quintanilha
Fwankifaël a mis 8/10.
Annotation :
4 octobre 2022
Au-delà de la remarquable fraicheur graphique de cette BD, immédiatement palpable et qui restitue parfaitement l'imaginaire bariolé et métissé qu'évoque le Brésil pour l'occidental moyen, Marcello Quintanilha livre avec beaucoup de réussite un récit à la croisée entre la dénonciation d'une société en proie à la violence et le drame de telenovela en tenant toujours la ligne de crête d'une comédie. Ce syncrétisme tout sud-américain est un marqueur fort de cette BD qui jongle parfaitement avec le mélange des genres, pour nous embarquer dans une aventure tendre et dure à la fois. Le personnage de Marcia est rayonnant et sert un propos fin sur les inégalités sociales, politiquement engagé mais toujours subtil et équilibré. Une très chouette découverte.
Oleg (2021)
Sortie : 14 janvier 2021.
Roman graphique de Frederik Peeters
Fwankifaël a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
11 mai 2021
Bien des années après avoir été ébloui par "Pilules bleues", le plus célèbre roman graphique de Frederik Peeters, dont je ne connais pas le reste du travail, je m'empare avec curiosité de cette nouvelle œuvre pseudo-autobiographique.
"Oleg" est une excellente BD. Sa qualité repose avant tout sur un équilibre très bien trouvé dans l'évolution de son intrigue qui, tout en déroulant le fil évolutif d'un couple de quincas en quête de renouveau, embrasse sans s'y cantonner des sujets annexes. En se refusant à faire de sa BD une œuvre à thème, l'auteur avec son coup de crayon de grande qualité, saisit un morceau de vie polymorphe où des personnages complexes luttent avec leurs armes dans un monde qu'ils sentent accélérer sans leur laisser de prise. On trouve beaucoup de vérité et de sincérité dans les planches. Une lecture particulièrement plaisante.
47 cordes, tome 1 (2021)
Sortie : 10 novembre 2021.
Roman graphique de Timothé Le Boucher
Fwankifaël a mis 8/10.
Annotation :
23 octobre 2022
Décidément, Timothé Le Boucher a un grand talent pour explorer des récits à la fois dérangeants, intimes et fantastiques. Après les très remarqués "Le Patient" (6/10) et "Ces jours qui disparaissent" (9/10), il poursuit sa quête de la différence, de l'altérité, dans ces "47 cordes". De l'incipit aux dernières pages, ce roman graphique instille un malaise puissant qui agit comme moteur principal de l'intrigue et l'auteur prend son temps, et des précautions intéressantes pour le lever. En marge, Le Boucher, cultive des personnages parfois un peu trop superficiels, mais qui se distinguent par leur atypicité et leurs différences. L'ensemble fonctionne très bien et n'est desservi que par un dessin clinique peu évocateur - malgré l'assez cool intégration des gribouillis du héros, autrement plus expressifs. Hâte de lire la suite et fin.
Le Jeune Acteur, tome 1 (2021)
Sortie : 4 novembre 2021.
Roman graphique de Riad Sattouf
Fwankifaël a mis 8/10.
Annotation :
18 janvier 2022
Bonne poilade que ce premier tome ! J'avais mes craintes, malgré mon affection générale pour Riad Sattouf, concernant la tonalité de cette énième biographie après des "Cahiers d'Esther" qui ronronnent et "L'Arabe du futur" qui s'éternise un peu. Entre le "behind the scenes" croustillant, le regard sincère et moqueur de Vincent Lacoste sur son épopée et la bonne dose d’autodérision qu'y glisse Riad Sattouf, ce premier tome réussit le pari de l'innovation.
Coming in (2021)
Sortie : 29 septembre 2021 (France).
BD franco-belge de Elodie Font et Carole Maurel
Fwankifaël a mis 8/10.
Annotation :
13 octobre 2022
7,5/10
La journaliste Élodie Font, que je ne connaissais pas, revient sur son parcours - son épopée dirons-nous - de construction d'une identité sexuelle au travers d'une BD assez génialement mise en dessin par Carole Maurel. Ce point mérite qu'on s'y attarde parce qu'au delà d'un trait relativement classique et explicite, l'illustratrice restitue par un jeu de couleur et un très beau sens de la mise en scène des situations intimes complexes et donne ce qu'il faut de tension au récit. Ce dernier est très bien construit et souligne avec justesse - et douleur - ce qu'il en coûte encore moralement, psychologiquement mais aussi physiquement d'accepter son homosexualité dans notre société. En écoutant Pomme en parler l'autre jour à la radio, cela m'a confirmé avec tristesse dans le fait que Élodie Font était bien loin d'être un cas isolé...
Peau (2021)
Sortie : 7 octobre 2022 (France).
Roman graphique de Mieke Versyp et Sabien Clement
Fwankifaël a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
26 mars 2023
Délicate et intime, dans un dessin à l'unisson du propos sur la vulnérabilité de deux héroïnes traversées par les doutes, "Peau" livre un regard subtil sur la condition des femmes dans une société qui les épie. D'une grande poésie, l'histoire accompagne la maladresse et la détresse communes et les soigne autant que possible par le dessin.
Le Droit du sol : Journal d'un vertige (2021)
Sortie : 6 octobre 2021.
BD franco-belge de Étienne Davodeau
Fwankifaël a mis 7/10.
Annotation :
21 mai 2023
Si c'est un pari qu'il s'est fixé, Etienne Davodeau l'a bien relevé : il est devenu dans mon paysage bédé - et sans doute dans celui de nombreu.ses.x lecteurices - un incontournable dont on surveille les sorties, dont on attend la lecture, et pour lequel on s'autorise un soupir de satisfaction lorsqu'on tient le fameux exemplaire enfin dans les mains.
Il m'aura fallu pas moins de deux ans pour lire "Le Droit du sol", journal d'une pérégrination diagonale du Lot à la Meuse, visant à interroger, comme beaucoup d'autres essais, le rapport de sapiens à la planète qui l'abrite en explorant l'épineux sujet de Bure. Au-delà d'un sujet passionnant et critique, Davodeau fait comme souvent preuve d'une très grande maîtrise du rythme de son récit, usant d'un mode de narration progressif éprouvé dans ses livres d'enquête. L'humour, la convocation de différents témoins et la sincérité du propos jouent également en faveur de ce tome qui fait néanmoins preuve d'une certaine langueur, écho au rythme de la marche.
Le Monde sans fin (2021)
Sortie : 29 octobre 2021.
BD (divers) de Jean-Marc Jancovici et Christophe Blain
Fwankifaël a mis 7/10.
Annotation :
5 novembre 2023
Je me suis longtemps attaché à conserver un cordon sanitaire entre Jancovici et moi-même. Je reconnais au polytchnicien un sens du mot et de la démonstration d'une redoutable efficacité, une très grande clairvoyance quant à la mise au point du bilan carbone et surtout un engagement en faveur du climat qui force la reconnaissance. Mais son approche des solutions manque de rupture à mon sens et j'ai du mal à lui pardonner ses positions pronucléaires.
"Le Monde sans fin" est une BD dont l'atout principal est sans doute le rouleau-compresseur de sa démonstration. J'en comprends le succès et l'impact potentiel dans la lecture de ces pages ou s'égrènent sans répit des vérités trop longtemps et facilement niées sur l'impact des fossiles. Dans l'ensemble, Blain fait du bon boulot pour illustrer avec ingéniosité et humour un propos qui pourrait vite mêler la désespérance à l'aridité des démonstrations scientifiques.
J'ai trouvé la première partie de la BD la plus percutante. L'approche originale de Jancovici repose ici sur la démonstration implacable du saut de potentiel qu'a généré la découverte des propriétés énergétiques du pétrole dans l'histoire de l'humanité, ouvrant une parenthèse qui ne peut apparaître a posteriori que comme une anomalie historique et qui sera d'autant plus difficile à refermer que personne ne semble prêt à le faire. Vraiment impressionnant.
La deuxième partie m'a comme attendu moins séduite. Bien sûr les arguments avancé par le polytechnicien paraissent aux profanes insusceptibles de recours. Mais il a une manière de choisir les aspects qui l'arrangent dans le problème qu'il pose qui finit par interroger. En se concentrant comme il le fait sur les émissions carbone, on en oublierait presque la dimension systémique des impacts générés par les solutions technicistes, dont le nucléaire fait évidemment partie.
J'ai dans l'ensemble été tout de même un peu réconforté et, malgré une connaissance assez générale assez poussée du sujet, j'ai été vraiment séduit par l'originalité des démonstrations faites.
Le Grand Vide (2021)
Sortie : 20 août 2021.
Roman graphique de Léa Murawiec
Fwankifaël a mis 7/10.
Annotation :
28 décembre 2021
Première BD, premier saut. Vertigineux.
Léa Murawiec débarque avec une BD sous forme de claque - clin d’œil au cœur de l'intrigue - visuelle, stylistique et thématique. Proposant une dystopie originale autour de la notoriété dans un écrin d'urbanisme démesuré, le récit des pérégrinations de Mahel Naher relève du roman d'apprentissage classique auquel l'autrice-dessinatrice ajoute une touche punk bienvenue. On pense à Cornella dans l'absurde de certains dessins.
A froid, je ressens tout de même un manque de profondeur dans l'intrigue principale : même si la satire frappe juste, son approche est tout de même un poil convenue. Mais rien qui gâche l'expérience.
La Revue dessinée #33 (2021)
Sortie : 8 septembre 2021.
BD (divers) de La Revue Dessinée
Fwankifaël a mis 8/10.
Annotation :
6 septembre 2021
Ce trimestre, deux trois articles très chouettes pour un numéro de bonne qualité :
- un super dossier sur la reprise de la course à l'armement chez les puissances nucléaires, avec une mise en image très intelligente et réussie ;
- une enquête assez iconoclaste sur les dessous des services civiques, suivie d'un court entretien enrichissant avec une sociologue spécialiste du sujet ;
- l'habituelle "Face B" sur Fela, le génial inventeur de l'afrobeat, dont j'ignorais la profondeur du personnage, à la fois très engagé dans la cause de l'émancipation noire-africaine et particulièrement arrogant et misogyne.
La revue dessinée #34 (2021)
Sortie : 24 novembre 2021.
BD (divers) de La Revue Dessinée
Fwankifaël a mis 8/10.
Annotation :
19 décembre 2021
Nouveau tirage très homogène, avec des dossiers très bien ficelés : logements insalubres à Marseille, recours aux médecins intérimaires dans l'hôpital public, les dessous de la campagne de Macron en 2017, la structuration des réseaux anti-IVG en Europe ou encore le recours aux cabinets d'audit et de conseil en hausse dans l'administration.
Au fil de l'année, La Revue dessinée permet de dresser un portrait assez large, toujours mesuré, de problèmes de notre société bien souvent passés sous silence dans les médias : consumérisme et ses "externalités", realpolitik, inégalités sociales, effondrement du vivant et poids des groupes d'intérêt privé dans la décision publique sont quelques uns des thèmes qui reviennent de manière lancinante. C'est bien sûr déprimant, mais tout autant encourageant et salvateur.
Les Strates (2021)
Sortie : 10 novembre 2021.
BD (divers) de Pénélope Bagieu
Fwankifaël a mis 7/10.
Annotation :
14 novembre 2021
C'est avec une douceur ouatée, et son sens aiguisé de la narration rapide, qui a fait le beaux jours de "Culottées", que Pénélope Bagieu revient sur les épisodes marquants de sa vie de femme. Il n'y a rien de sensationnel, rien d'extravagant dans ce parcours mais sa pertinence se trouve dans sa généricité, l'extension possible de ces expériences à tant d'autres individus. C'est simple et bien fait.
La Revue dessinée #32 (2021)
Sortie : 9 juin 2021.
BD (divers) de La Revue Dessinée
Fwankifaël a mis 8/10.
Annotation :
15 juin 2021
Ce trimestre, de très chouettes enquêtes encore, notamment l'une sur un sujet à la fois décalé et vertigineux : la hype autour de la revente de baskets. J'ai beaucoup aimé l'incursion du côté du rewalding en France et dans le monde et l'enquête éloquente sur la pollution au chlordécone dans les Antilles, deux sujets que je connais mieux. Enfin, petit coup de cœur pour les articles sur le McDo des quartiers nord de Marseille et la difficile restitution des œuvres d'art aux pays, africains en l’occurrence, pillés pendant la colonisation.
Confirmée - Pucelle, tome 2 (2021)
Sortie : 21 mai 2021 (France).
Roman graphique de Florence Dupré La Tour
Fwankifaël a mis 7/10.
Annotation :
23 mai 2023
Moins séduit par ce deuxième et dernier tome que par le premier, je dois finalement admettre qu'il réserve une perspective à la fois intime et vertigineuse sur l'adolescence de l'héroïne et autrice. Comme pour le dernier tome de "l'Arabe du futur" - avec lequel "Pucelle" partage décidément beaucoup de points communs (père absent, mère en perdition, jeunesse et sexualité sans repères...), Dupré La Tour cède progressivement l'humour décalé à la noire chronique d'une société sexiste vue à hauteur d'enfants. Viols, agressions, conditionnement, honte, désinformation... la réalité tristement banale d'une société malade est ici décrite avec un ton qui rend bien son abjection.
Histoires de mes 15 ans - Les Cahiers d’Esther, tome 6 (2021)
Sortie : 10 juin 2021.
BD franco-belge de Riad Sattouf
Fwankifaël a mis 7/10.
Annotation :
16 février 2022
Chaque fois je me dis que le charme va se rompre, que la formule est éculée, que Sattouf ne se réinvente plus, que la vie d'une gamine bon hein voilà quoi... Chaque fois je dois constater que je suis attaché à Esther et que j'ai plaisir à la voir grandir, s'affirmer, et cultiver son humour et sa sensibilité. Son féminisme prend corps depuis quelques tomes mais je trouve cocasse de le voir se heurter encore à des réflexes sexistes vis à vis d'autres filles de son âge ("Cette pute" "Salope") : la déconstruction prend du temps. Et ce temps à la fois lent et condensé est restitué de manière toujours aussi sympathique dans ces cahiers tendres et sans filtre.
La Revue dessinée #31 (2021)
Sortie : 10 mars 2021.
BD (divers) de La Revue Dessinée
Fwankifaël a mis 7/10.
Annotation :
14 avril 2021
Longtemps feuilletée avec curiosité chez des ami.e.s, je tiens enfin entre mes mains mon propre premier exemplaire de la Revue dessinée.
Numéro 31 qui porte quelques très bons articles : sur l'origine de Gilles Simeoni, la vidéo-surveillance au cœur des villes ou encore - sans être exhaustif - sur le pantouflage inquiétant des grands flics dans des sociétés privées. Je retiens en particulier celui très personnel et très éloquent sur les collectifs romani et voyageurs ("gens du voyage") qui souligne d'évidentes discriminations institutionnalisées qui n'intéressent personne. Belle entrée en scène également avec ce récit si signifiant d'un campus en France destiné à former les soldats saoudiens au maniement des armes françaises, qu'ils n'utilisent évidemment pas sur le champs de bataille yéménite, où sont parfaitement documentés de nombreux crimes de guerres...
Le Secret de la force surhumaine (2021)
The Secret to Superhuman Strength
Sortie : 31 août 2022 (France).
Roman graphique de Alison Bechdel
Fwankifaël a mis 6/10.
Annotation :
12 février 2023
Peut-être un peu à cause de la traduction, sans doute beaucoup en raison du bouillonnement de l'autrice, toujours est-il que la découverte du "Secret de la force surhumaine" est un objectif qui exige de son lecteur une assiduité rare. Le récit autobiographique d'Alison Bechdel est en effet nourri de multiples réflexions et digressions qui en compliquent grandement la lecture, dont une certaine linéarité aurait mieux permis de saisir les enjeux de l'ouvrage. La promesse du prémisse est d'ailleurs souvent rompue pour incliner l'histoire vers d'autres sujets périphériques, souvent passionnants mais qui alimentent une certaine confusion : le couple, la famille, l'homosexualité, la spiritualité et par dessus tout, le commentaire des œuvres de poètes transcendantalistes.
Mais si l'on arrive à dépasser le complexe tissu de ce récit, qu'on pourra considérer après tout comme l'image fidèle du bordel qu'est la vie, on trouvera dans ce roman graphique un matériau introspectif poussé, sans compromis envers l'autrice et très instructif sur la communauté lesbienne américaine - sujet sur lequel j'ai tout à apprendre.
La Jeune Femme et la mer (2021)
Sortie : 29 octobre 2021.
BD franco-belge de Catherine Meurisse
Fwankifaël a mis 6/10.
Annotation :
29 octobre 2021
En résidence au Japon, Catherine Meurisse s'offre une déambulation poétique qui interroge avec malice et sans trop de profondeur le rapport de l'occident au Japon. Pour les japonistes amateurs, comme moi, c'est toujours un plaisir de retrouver ce pays et son impact dans notre imaginaire. Dessin guignol de Meurisse et couleurs d'estampe font bon ménage.
Ne m'oublie pas (2021)
Sortie : 15 janvier 2021 (France).
BD de Alix Garin
Fwankifaël a mis 6/10.
Annotation :
16 août 2022
"Ne m'oublie pas" a pour elle la tendresse et la sincérité d'un hommage à la grand-mère, hommage qui me touche d'autant plus que la mienne s'avance doucement mais sûrement vers la fin de sa vie.
L'épopée de Clémence et de sa Mamycha met en lumière avec justesse le terrible dilemme de la fin de vie dans une société qui n'était pas préparée à accueillir le très grand âge (que l'Humanité n'avait pour ainsi dire jamais connu) et son cortège de conséquences. C'est la franche réussite de cette première BD d'Alix Garin.
Si j'ai apprécié la mise en lumière d'autres enjeux du récit - le rapport à la mère, l'homosexualité - j'ai trouvé dommage qu'ils ne soient pas plus creusés. Les péripéties s'égrainent de manière un peu trop artificielle, au détriment de la vraisemblance de l'histoire et d'un creusement plus approfondi de ces questions. Le dessin et la mise en couleur ne sont quant à eux pas dénués de qualité, mais je préfère un travail plus fouillé sur les décors et expressions.
Mémoires effondrées (2021)
Sortie : 2 septembre 2021 (France).
BD (divers) de Baya
Fwankifaël a mis 5/10.
Annotation :
30 mars 2022
5,5/10
A vrai dire, je suis peut être un peu dur avec cette BD de Baya qui sonne comme une tentative tragique et touchante d'exorciser le désespoir que suscite les maux de notre société, entre péril climatique, crise sanitaire, effondrement du vivant, individualisme forcené, violence sociale et j'en passe.
C'est qu'elle repose sur une proposition formelle originale et très bien mise en image ; qu'elle invoque des thèmes qui me hantent autant que leur auteur ; que ce dernier les traite d'ailleurs avec une subjectivité assumée du fait d'un dispositif narratif clair, mais sans caricature. Mais il y a une telle noirceur dans cette œuvre que je ne peux dire avoir pris du plaisir à l'avoir lue. Et la conclusion, sous forme de retrait du monde, ne m'a pas plu, parce que je crois encore au combat et reste persuadé que la valeur du monde mérite qu'on ne renonce pas à le défendre.
Le Spectateur (2021)
Sortie : 14 avril 2021 (France).
BD franco-belge de Théo Grosjean
Fwankifaël a mis 5/10.
Annotation :
21 janvier 2022
L'originalité du dispositif narratif et la certaine contemplativité induite par le sujet ne sauvent pas tout à fait "Le Spectateur" qui ne mène pas à son terme l'exploration des possibles et significations induits par sa proposition formelle. On en reste à une approche superficielle du sujet, d'autant plus décevante qu'elle met en scène des figures dont on peine à comprendre les rouages ou la caricature... Malgré un travail assez réussi sur les couleurs et le dessin, le message de cette BD m'a un peu échappé.
Iris, deux fois (2021)
Sortie : février 2021 (France).
BD franco-belge de Anne-Laure Reboul et Naomi Reboul
Fwankifaël a mis 8/10.