Les meilleures BD de 2023 selon Arthur Debussy

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Un magnifique manga. Ou, plus précisément, un magnifique livre illustré, avec de somptueuses aquarelles en couleur de la main de Miyazaki. C'est un ouvrage très particulier, une sorte de conte, qui porte en germe les futurs Nausicaä et Princesse Mononoké.

Mais pas de doute possible, on retrouve bien le talent immense du maître, qui en 160 pages, arrive à faire naître tout un monde, ses peuples, ses traditions, ses sociétés, ses dieux... Avec Le Voyage de Shuna, Miyazaki nous emmène une fois de plus dans un ailleurs fantastique mais crédible. Dépaysement garanti.

C'est aussi une méditation sur le sens de la vie, sur le bonheur, le courage, l'amitié, l'amour... Malgré la relative brièveté de ce récit, il est parfaitement accompli et figure dans les grandes réussites de Miyazaki. Hâte de découvrir la dernière en date, Le Garçon et le Héron ! Mais au cinéma cette fois.

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Superbe bande dessinée, qui démontre une fois de plus combien Frank Le Gall est l'un des derniers très grands auteurs et dessinateurs du neuvième art. Le Dernier Voyage de l'Amok préparait déjà ce tome, qui voit la série retrouver la qualité et l'audace des grands soirs. Quelques bémols tout de même, dont un méchant caricatural, mais beaucoup de très belles choses proposées par Le Gall. C'est bien simple, je viens de la finir et déjà j'ai envie de la relire, tellement elle est riche et dense.

Et maintenant... il nous faut prendre notre mal en patience, le temps que Le Gall planche sur son prochain opus, qu'il nous faudra sans doute encore attendre longtemps, hélas... On pourra se consoler avec Aro Satoe, cette BD que j'aurai grand plaisir à lire et relire, je le sais déjà.

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Vianello redonne vie à un des personnages mythiques d'Hugo Pratt : le général von Ungern-Sternberg, surnommé le baron fou, qui était l'un des protagonistes principaux de Corto Maltese en Sibérie. Ici, un groupe d'aventuriers se lance à la recherche de son trésor caché, entre les steppes de Mongolie et les montagnes escarpées du Tibet.

Avec cette bande dessinée, on retrouve une fois de plus ce goût de Vianello (et de Pratt) pour l'aventure la plus pure, et l'on prend un grand plaisir à se passionner pour ce qui se trame. Comme toujours, Vianello propose des personnages intrigants et mystérieux, dont on a hâte d'en savoir plus. A noter qu'il ne s'agit que d'un premier tome, semble-t-il d'un diptyque, donc à la fin de l'album le récit reste en suspens... Mais ce premier volet est suffisamment intéressant pour se suffire à lui-même et donner envie de lire la suite !

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Je n'y croyais plus... Enfin un bon Thorgal, 13 ans après le dernier album de la série digne de ce nom, à mon sens, soit La Bataille d'Asgard (2010).

Robin Recht livre un essai impeccable, très respectueux de la série d'origine (c'est-à-dire sous l'ère Van Hamme-Rosinski), magnifiquement dessiné, tout en étant audacieux. Même la couverture est superbe.

Acheté un peu sur un coup de tête, voilà un très bel album qui me ravit, et qui montre combien cette série culte est inspirante. Heureux qu'un auteur aussi talentueux que Robin Recht ait pu livrer sa vision de la série. A la fois scénariste et dessinateur, il brille à ces deux postes, ce qui est d'autant plus remarquable. Merci Robin !

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Je fais partie de ceux qui n'attendent plus rien d'Astérix et Obélix. Les séries survivent très rarement, voire jamais à leurs auteurs initiaux. Cela fait donc un bon moment que j'ai fait mon deuil de cette série... Déjà sous l'ère Uderzo d'ailleurs, où celui-ci avait bien massacré comme il faut la série et ses personnages...

Tout nouvel album d'Astérix est donc comme du bonus, quelque chose que je n'attends pas spécialement, mais qui éveille ma curiosité. Egalement car les albums post-Uderzo ne sont pas catastrophiques et se laissent lire, contrairement à des séries comme Spirou et Fantasio, XIII, Thorgal, etc. Sans non plus que ça fasse des étincelles...

C'est une fois de plus le cas ici : il s'agit d'un album plutôt moyen, mais sympathique et drôle. Fabcaro a un regard acéré sur notre société contemporaine, et beaucoup de choses sont bien vues dans cet album. L'histoire générale, en revanche, n'est pas spécialement palpitante ou surprenante. Mais l'ensemble se tient, et provoque quelque peu la réflexion, ce que je n'osais même pas attendre d'un album d'Astérix, surtout post-Goscinny. Je le classe donc parmi les meilleurs albums réalisés après le décès de l'illustre scénariste d'origine, sans que son niveau soit atteint...

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Encore une déception pour un album de reprise de Corto Maltese... Je continue à préférer ce duo, qui a au moins le mérite de livrer quelque chose d'un minimum original, face à Juan Díaz Canales et Ruben Pellejero, qui sont de laborieux copistes...

Mais voir Corto devenir un activiste lambda, trimballé dans des endroits soi-disant époustouflants... pour n'avoir jamais le temps d'en profiter, à cause d'un rythme infernal et d'un scénario totalement superficiel (comme les personnages)... Tout cela est très frustrant !

Quant au dessin de Bastin Vivès, c'est d'une paresse sans nom. Corto a son visage entièrement dessiné une fois sur dix, sinon il ne reste qu'à l'état d'esquisse... Ne parlons pas des décors, vaguement tracés, ou des autres personnages, qui hormis Sémira, ne sont guère fouillés...

Bref, un album de BD créé à la va-vite, aussitôt lu, aussitôt oublié... A tel point qu'on se demande si tout ce cirque n'est pas complètement vain ? Ah oui bien sûr, ça se vend bien, pourquoi faire l'effort de produire quelque chose de qualité en ce cas ?