Les meilleurs albums de 2012 selon Arthur Debussy

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Encore un coup de maître pour Lee Fields and The Expressions. Après l'excellent My World, qui voyait Lee Fields enfin revenir dans le game et s'imposer définitivement comme l'un des plus brillants soulmen des 30 dernières années, ils enfoncent le clou avec Faithful Man.

Lee Fields et les artistes de sa trempe le savent, un bon disque, c'est avant tout une bonne première chanson et une bonne dernière chanson, le reste c'est presque du bonus. C'est le cas ici. La chanson Faithful Man ouvre cet album éponyme brillamment. Puis le chanteur et son groupe déroulent des titres d'une grande qualité, comme à leur habitude, entre hommages à l'âge d'or et tentatives réussies de le réactualiser, en proposant de vraies chansons, parfaitement abouties.

Puis vient la dernière piste, que l'on attendait pas aussi exceptionnelle. Walk On Thru That Door est une chanson au lyrisme total, qui met KO (de joie) l'auditeur, par sa force, son intensité et sa beauté. Une des meilleures pistes jamais enregistrées par Lee Fields et les Expressions, rien que ça. Alors ce qui semblait être un plutôt bon album, rejoint lui aussi les autres grands disques du maître de la soul contemporaine. Encore un disque terriblement attachant, et décidément, Lee Fields sera pour toujours l'un de mes soulmen favoris.

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Bon, maintenant que j'ai écouté les 3 albums de Michael Kiwanuka sortis à ce jour, mon impression se trouve renforcée : bien qu'il paraisse humble et sympathique, il me semble être un artiste terriblement surcoté... On parle d'Otis Redding, de Terry Callier ou Bill Withers à son sujet...

Or la musique de Kiwanuka manque de sueur, de corps... et même d'âme pour pouvoir être comparée à celle d'Otis Redding... Elle manque aussi du génie mélodique de celle de Terry Callier, qui était un sacré compositeur et également un sacré guitariste, en plus d'avoir une merveilleuse voix. Celle de Kiwanuka est plutôt pas mal, mais voici 3 qualités qu'il ne partage pas avec Callier. Même si l'on s'en tient aux paroles, il n'arrive pas à la cheville d'un Callier.

Kiwanuka me semble davantage comparable à Bill Withers, avec cette espèce de force tranquille, ce côté paisible. Mais même Bill Withers a sorti des chansons ô combien plus réussies et marquantes que celles de Kiwanuka... Donc une fois de plus, la comparaison ne tient pas...

Le gros problème de Kiwanuka est qu'il lui manque un talent mélodique (beaucoup) plus prononcé et... une certaine soif d'en découdre... Sa musique est lisse et plate, elle ressemble davantage à de la pop qu'à de la soul... Alors ce premier album est sympathique, avec une production soignée... mais il est totalement inoffensif. Il me semble plus réussi que le second, qui est plus ambitieux mais alourdi par une certaine emphase de mauvais goût. Mais ici, rien de réellement enthousiasmant pour autant...

J'ai l'impression que ceux qui portent aux nues Kiwanuka sont davantage attirés, que ce soit conscient ou non, par son côté pop que par son côté soul... qui est quasiment inexistant...

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A réécouter