Les meilleurs albums de 2023 selon Clément Nosferalis

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Mon album préféré de 2022 fut l'intégrale des quatuors à cordes de Schubert par le Quatuor Modigliani. Mon album préféré de 2023, jusqu'ici, est donc encore consacré à des quatuors à cordes de Schubert, cette fois-ci par le Quatuor Alban Berg, lui aussi suivi depuis un long moment. Il est bien évident que Schubert, avec Vivaldi, est ma valeur sûre. L'album eût-il été composé uniquement du quintette à cordes que je l'eusse porté au pinacle (c'est l’œuvre que je connaissais le moins parmi celles proposées ici).

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J'écoute cet album avec un invraisemblable retard, fin 2024. Je l'ai manqué car The Kills n'est pas un groupe que je suis réellement. Deezer me propose "New York", je pensais que c'était un ancien titre. Mais non, c'était un album de 2023 que j'avais manqué. Comment peut-il ne pas se trouver dans le top SensCritique de cette année ? S'il y avait été, j'aurais pu le saisir, voir me rendre à un concert. Tout cela est bien décevant. En 2024, il y a The Black Keys et The Libertines qui nous proposent des albums de rock indé sympathiques et classiques. On serait tenté de mettre The Kills dans ce panier. Mais The Kills est au-dessus. C'est quelque chose dans le rythme, dans la manière d'appuyer sur la basse et la batterie, d'introduire des respirations et des à-coup. C'est aussi que l'album est beaucoup plus égal. Vraiment, c'est un excellent album.

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Ce groupe est entré dans une bonne maturité. J'avais peu aimé l'album précédent ; celui-ci est bien meilleur.

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PJ Harvey propose ici un album plus shoegaze, laissant parler sa voix et sa mélancolie. Tout y est beau.

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Je m'attendais plutôt à un mélange entre l'électro et le classique, comme c'est parfois à la mode, avec des résultats très variés. J'ai donc été surpris de découvrir à l'écoute que Thomas Bangalter (ex Daft Punk) avait fait un album strictement savante. Les critiques, ici et ailleurs, comparent souvent son œuvre aux musiciens proches du sériel et habitués de la musique de film, particulièrement Max Richter. De nombreux passages s'en éloignent pourtant, et sont plus proches de musiques plus anciennes du XXe siècle, et ce malgré les titres finalement très classiques (mis à part la référence à Barthes sur la deuxième piste). Il a donc l'avantage de constituer un objet, quelque chose d'un peu surprenant, et de jamais désagréable à écouter, tout en évitant la répétition.

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Le leader de Fontaines D.C. sort un album acoustique. On y remarque que sa voix joue énormément dans le succès du groupe : il tient très bien la route tout seul, et dans une gamme plus lente, qu'illustrait déjà les sessions acoustiques de l'album Skinty Fia.

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Comme beaucoup de monde, j'ai découvert Måneskin quand on a fait tout un tintouin après le rail de cocaïne suivant leur victoire à l'Eurovision. Pour moi, un groupe gagnant l'Eurovision était nécessairement destiné aux poubelles de l'histoire musicale, je n'ai donc pas cherché plus loin. Quand une chanson de ce groupe passait dans une playlist ou au supermarché, je tendais l'oreille, et trouvais la chanson systématiquement meilleure que celles qui l'entouraient ; mais ce n'est, bien souvent, pas très difficile. Je me mets donc à écouter cet album, plus par curiosité que par attrait véritable. Il m'a agréablement surpris. On lui reproche visiblement, sur SensCritique, d'être écrit pour l'essentiel en anglais, et d'être très commercial. Comme je n'ai pas écouté à ce jour les anciens albums du groupe, le premier reproche ne me touche pas. Que ce soit commercial, c'est une évidence, mais il faut remarquer ceci : il n'y a presque pas de déchet dans l'album (j'ai seulement des réticences à Mamma Mia). Oui, ce n'est pas très profond, on a une reprise des éléments du rock indé des années 2000, dans des compositions nettes et claires, accompagnées de textes simples, sans surprise. Mais voilà, tout est bien fait, c'est impeccable. Chez moi, les sons ont fait mouche. Cela m'évoque l'album de Franz Ferdinand qui porte le nom du groupe, ou encore les bons The Black Keys. Dans l'esprit, on pourrait rapprocher Måneskin de Green Day : cette même facilité irritante qui touche et donne la pêche. Une partie de moi voudrait rester suffisamment sinon pour ne pas aimer un groupe ayant gagné l'Eurovision et faisant des succès populaires sur des riffs simples, mais la vérite m'oblige à dire que j'ai apprécié cet album.

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Ce groupe demeure l'un de ceux à suivre avec le plus d'attention. Ce livre est une oeuvre véritable, reprenant les multiples influences qu'on leur connait, dans un mélange néanmoins relativement homogène. Le chanteuse est forte.

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J'adhère à tout ce que fait Depeche Mode. Aussi bien leurs premiers albums électro, que leur âge d'or dans une synthpop plus rock, et enfin cette troisième période, vraisemblablement la dernière, dans les ornières de la trip hop. Les lentes introductions, comme "My Cosmos Is Mine", me plaisent de toute éternité, je ne boude pas mon plaisir. Au sein de l'album, beaucoup de pépites sonores. Certes, il manque un ou deux morceaux qui sortiraient du lot, tendraient vers l'oeuvre de plus grande ampleur. Mais on passe tout de même un excellent moment musical.

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Il faut de temps en temps écouter un album qui soit simplement doux.
Ce sera celui-ci pour moi, durant l'automne.

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Max Richter m'a toujours intéressé. Même dans ses oeuvres mineures (et celle-ci en est indéniablement une), il y a une grâce sympathique. Ici, c'est l'ostinato de la première moitié qui porte l'ensemble, dans une exemple classique et efficace de musique sérielle. Malgré l'absence d'ambition de ce petit album, on finit quand même par s'ennuyer un peu. Le travail du son est toujours bon ; la toute première partie est très belle. J'y trouve mon compte.

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J'ai aimé beaucoup de choses, mais l'album est invraisemblablement long.

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Le virage pop-électrode Nothing But Thieves est certes moins insupportable que celui de Muse ou de Kasabian. Il y a quelques belles choses : le premier titre, qui est un bon tube, et à la fin, qui revient à des sons un peu plus lourds. On s'ennuie tout de même un peu, et l'ensemble demeure quelque peu insignifiant.

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Au début, j'ai cru que c'était une blague. C'est d'ailleurs ainsi que mon père me l'a présenté (il aime beaucoup) ; une blague, mais avec des mélodies géniales et un son impeccable ; mais des textes d'une abyssale stupidité, faits pour rire. Je n'aurais sans doute par dû lire les critiques d'ici et d'ailleurs, qui montrent qu'il s'agit chez les frères d'Addario, bien au contraire, d'un implacable sérieux.
"What You Were Doing" est une excellente chanson, néanmoins. Il y a de belles choses, mais un terrible ventre mou au centre de l'album, et une terrible impression de répétition et de conformisme.
Enfin, peut-être tout cela est-il finalement une blague de haut niveau, après tout ; mais je ne suis pas sûr que l'aspect humoristique m'aurait fait remonter l'album dans mon estime.

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Heureux de voir qu'Iggy a encore la niack. Je l'ai écouté, comme les précédents, plus par respect que par véritable attrait. Contrairement à Depeche Mode (voir plus haut) qui parvient à rester très agréable, Iggy lasse néanmoins assez vite. Mis à part "Strung Out Johnny", je dois avouer m'être vite peu amusé à cette facilité. Un album plus tranquille comme "Post Pop Depression" avait plus de cachet. Dans un morceau comme "Neo-Punk", on tombe purement et simplement dans l'auto-caricature. Longue vie cependant à l'iguane, et à la prochaine.

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Comme pour Max Richter un peu au-dessus, j'ai trouvé ça beau, mais me suis tout de même un peu ennuyé.

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J'ai trouvé ça beau, mais me suis tout de même un peu ennuyé.
(Épisode trois.)

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Je comprends assez mal l'enthousiasme lié à cet album. Sans doute suis-je resté très indifférent depuis longtemps à la pop indépendante. Un peu comme FKA Twigs, je reconnais quelques qualités, mais je ne peux pas m'empêcher d'y entendre une musique de supermarché. Peut-être est-ce une forme de snobisme, parce que j'aime mieux d'autres genres musicaux, que sais-je. Mais là, le problème est aussi que je n'adhère pas à le voix de la chanteuse. La production est léchée, mais tout sent le kitch.

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La première chose qui me vient à l'esprit est : ceci est trop américain. Le son très léché, la production impeccable, les compositions simples et efficaces... et c'est tout. Foo Fighters fait du Foo Fighters : cela satisfera les fans. Dave Grohl évoque ses deuils et sa tristesse, d'une manière qui là aussi contentera les fans, mais qui m'a paru quelque peu lisse. Il manque de la créativité, une certaine nouveauté, une prise de risque. Même The Teacher, le morceau de dix minutes, ne tient pas ses promesses.

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Il y a déjà une tendance à la mollesse inhérente à U2 ; elle est ici poussée à la caricature. La volonté de décontextualiser pour transformer les tubes du groupe ne donne absolument rien : Bono en bluesman fait de la peine, et musicalement l'intérêt est minime. L'album est pénible.