Les meilleurs albums de 2023 selon LeMalin

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Vous dire qu’il s’agit de son album le plus accessible ne suffirait pas à tromper l’auditeur non averti. Travailleur de l’ombre acharné, l’énigmatique Billy Woods joint de nouveau ses forces avec le producteur californien Kenny Segal et continue de cimenter l’une des discographies les plus impressionnantes de l’underground, tout en donnant l’impression de toujours aller plus haut depuis le reboot de sa carrière en 2012.

D’une densité lyricale toujours aussi intimidante (cover my tracks with backronyms), il parvient à sortir peu à peu de l’extrême sophistication qui le cantonne le plus souvent à un public de connaisseurs, structurant ici son album autour du monomythe de Campbell, narrant alors sa propre histoire avec une science du story telling qui n’est plus à prouver, sans pour autant renoncer à l’élégance singulière de ses rimes. Maps est une histoire de voyage, de routes empruntées et évitées, un road trip sardonique sous weed dans un monde qui tourne au ralenti, l’itinéraire d’un artiste partant en tournée et affûtant son regard au fil des rencontres et des expériences, jusqu’à revenir à la maison avec de nouvelles perspectives.

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Suite spirituelle de l’inclassable XXX autant qu’il en est une antithèse. Danny Brown désormais sobre et quarantenaire, laisse parler l’homme derrière le personnage (en reprenant symboliquement sa vraie voix pour l’occasion), et vient confronter ses démons avec une maturité qu’on ne lui connaissait pas jusque-là.

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Libéré de tout contrat, Mick Jenkins a faim comme jamais et ce n’est pas sa prestation sur "Pasta" qui vous dira le contraire.

Possiblement son meilleur projet, rejoignant enfin les hauteurs promises par The Water.

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Titre emprunté à la romancière Toni Morrison qu'il a déjà qualifiée de "plus grande rappeuse de tous les temps".

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Ne vous fiez pas à sa nonchalance caractéristique et son flow à moitié endormi, Mike est un véritable mangeur d’instru.

Dans un chaos ambiant mêlant boucles chaleureuses, sample de jazz, bruits dissonants et cris d’horreur, il construit paradoxalement son album le plus abouti à ce jour, et continue à tracer seul sa route loin des conventions de la scène de New York.

NB : Titre tiré d’une mission de GTA San Andreas dont un improbable extrait de dialogue débute la track éponyme.

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Dans la lignée de ses précédentes sorties, Aesop Rock ne surprend plus sur la formule mais revient avec le supplément d’humour qui caractérise ses meilleurs projets (The Impossible Kid en tête).

"Pigeonometry" est génialement absurde, "Aggressive Steven" un sommet de story telling décalé comme lui seul sait en créer, et l’histoire de sa rencontre avec Mister T sur "100 Feet Tall" typiquement le genre de connerie pour laquelle on continue de l’écouter.

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NO ID devenu curateur de rappeur quarantenaire en quête d’album de maturité.

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Non content d’avoir tout cassé l’année passée, Black Thought, dans sa cinquantaine triomphante n’est pas rassasié et envoie une nouvelle fournée cette fois en compagnie du groupe El Michael Affair.

Loin d’être aussi impactant que Cheats Code, il n’en reste pas moins un voyage musical bien calibré avec un enchainement "Holow Way" - "Protocol" - "The Weather" destructeur.

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Virée nostalgique dans les 90’. Une ambiance maitrisée faite de jazzy boom-bap et de scratches concoctée avec précision par le duo de beatmakers britannique Jazz Spastiks à laquelle vient s’ajouter des solides performances de Beneficence, solidement épaulé par un casting d’invités bien choisis.

Du throwback Hip Hop comme on l’aime, rien de foncièrement original mais ça ne fait jamais de mal à la playlist.

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6 albums en 3 ans mesdames et messieurs, le tout avec un seuil de qualité élevé et une motivation sans faille. Presque trop pour un rappeur légendaire à qui personne n’en demandait autant et qui n’avait plus rien à prouver depuis bien longtemps. Point final du run de célébration, Magic 3 est une conclusion dans la bonne humeur et la sérénité, un troisième volume plus lumineux et apaisé que ses prédécesseurs, un accomplissement supplémentaire pour cette folle collaboration avec Hit Boy qui demeurera historique.

(Mon Top Nas https://www.senscritique.com/top/les_meilleurs_albums_de_nas/1424089)