Les meilleurs albums de 2024 selon temet-nosce

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Il se peut que parfois il y ait compétition, et que le choix soit cornélien. Mais au moment de décider quel album figurerait au sommet de ce top de l'année, un seul nom a émergé dans mon esprit. Car autant généralement il faut savoir peser le pour et le contre, quand je repense à la supernova que nos stéphanois de Benighted il n'y a aucune hésitation.

Ekbom c'est le dixième album de Benighted, donc pas n'importe lequel, surtout pour un groupe là depuis 25 ans tout de même. À vrai dire je ne connaissais pas plus que ça le groupe avant ce disque, en ayant entendu parler depuis longtemps sans jamais prendre sur moi le pli de m'y coller. Ce qui est d'autant plus beau que j'ai pu me manger leur musique en plein dans la tronche.

C'est pas juste mon album de l'année mais probablement l'un des meilleurs trucs que j'ai pu écouter dans le genre. Ils sont souvent rangés dans la catégorie Brutal Death Metal, pour moi ils dépassent totalement ça avec un Death Metal très technique qui lorgne du côté du Grindcore : c'est sophistiqué et intelligent mais c'est aussi poisseux et sanglant. C'est une ode à la destruction dans toute sa brutalité, et pourtant il s'en dégage quelque chose de grand et noble.

C'est aussi un disque qui a eu l'intelligence de ne pas s'étendre sur la durée, condensant ses 12 pistes en 36 minutes (3 minutes en moyenne) pour un résultat toujours plus dense et intense. Ils ont atteint l'apogée d'un genre, ce qui n'est pas donné à tout le monde. Nul doute, ça fait un moment que je ne me suis plus pris une si grosse baffe sur un album récent. Chapeau messieurs, comme quoi Saint-Étienne aura eu ce seul mérite d'avoir fait naître ce groupe.

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Le grand retour de Bring Me the Horizon, et de tout un genre qu'ils portent à eux seuls. J'aime bien le Metalcore, ça a bercé mon adolescence et tout ça, mais c'est vrai que lorsque ça passe entre les mains d'un Asking Alexandria ou d'un Falling in Reverse je renie un peu ce genre.

Et pendant un moment je m'étais arrêté sur cette nouvelle vague un peu nulle en me disant que le genre était mort en même temps que Bring Me the Horizon s'en était éloigné après l'excellent Sempiternal, et leurs délires Pop m'ont totalement laissés indifférent. J'allais vers ce disque en trainant des pieds mais à ma grande surprise cet album renferme une créativité et une volonté hors du commun.

Au moins on a enfin là un groupe qui ne se repose pas sur ses lauriers et qui innove en permanence, pour le meilleur comme pour le pire, et là on a surtout du meilleur : excepté certains écarts sur la fin un peu dispensables, chaque titre a sa singularité et en même temps l'ensemble tient superbement bien debout.

L'état d'esprit Emo qui s'est éteint depuis longtemps chez à peu près tout le monde est ici ressuscité et pleinement assumé avec une bonne humeur extrêmement communicative. C'en est presque touchant de les voir autant s'éclater avec leur réputation un peu cringe et adolescent pour en faire quelque chose de totalement décomplexé et jouissif. J'adore. Et j'espère de tout cœur qu'ils resteront sur cette lignée à l'avenir.

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En parlant de résurrection de groupe, Opeth nous a tous surpris cette année en revenant à leurs racines Death Metal, tout en continuant dans leur lancée Prog Rock. Et autant leurs derniers disques m'ont laissé sur le côté, ils signent un retour en forme avec ce Last Will and Testament.

L'album est vraiment marqué par ce retour à la noirceur caractéristique de la période Blackwater Park/Watershed du groupe, sans pour autant que ça fasse forceur, même si on sent de temps à autre un petit coup d'épaule disant "Hé t'as vu, maintenant on refait du chant méchant !".

Le fait que ça soit un album concept fait super bien passer le truc. Les titres s'enchaînent et se répondent avec un naturel très immersif. Cette sordide histoire d'héritage nous est contée avec froideur et émotion, conjuguant la déprime habituelle d'Opeth avec un aspect Blues super bien incorporé à leur son. Probablement la meilleure chose qu'ils ont fait depuis une éternité, et ça fait un bien fou...