Les meilleurs albums de John Barry selon TheFreeMind
17 albums
créée il y a presque 5 ans · modifiée il y a 8 moisOn Her Majesty’s Secret Service (OST) (1969)
Sortie : 1969 (France). Rock, Soundtrack, Easy Listening
Bande-originale de John Barry
TheFreeMind a mis 9/10.
Annotation :
Depuis Bons Baisers de Russie, chaque thème d'ouverture du générique d'un film de la saga était éponyme et incluait le titre du film dans les paroles. Cette fois-ci, Barry a estimé qu'il serait difficile de composer une chanson thème mémorable contenant le titre On Her Majesty's Secret Service. C'est pourquoi le générique est accompagnée d'un morceau uniquement instrumental.
Ce thème est extrêmement moderne et il s'agit assurément de l'un des meilleurs de la saga. Il entrelace le thème Bondien (que l'on trouvait dans l'introduction du film avec le morceau "This Never Happened To The Other Fella") avec un mouvement chromatique imparable. Il est repris dans plusieurs morceaux d'action comme "Ski Chase", "Piz Gloria Escape" et "Battle At Piz Gloria" qui sont des petites merveilles dans cet équilibre pour lequel Barry est passé maître : produire de longs développements à suspense sur une base d'ostinatos tout en conservant un grand lyrisme. En cela, l'habileté du compositeur pour associer des entités musicales diverses est impressionnante. Les trémolos au violon et l'utilisation de motifs électroniques se marient notamment parfaitement.
John Barry et le parolier Hal David ont composé deux chansons qui apparaissent dans le film : la chanson d'amour "We Have All The Time In The World", interprétée par Louis Armstrong, qui est entendue lors du montage de la parade nuptiale de Bond et Tracy et le morceau "Do You Know How Christmas Trees Are Grown?" qui convoque la thématique
Noël. Ce sont deux morceaux remarquables, surtout le morceau de Louis Armstrong qui malgré son optimisme résonne finalement avec douleur au vu du final du film. Mais c'est quand même avant tout un thème d'amour qui met en valeur Tracy puisqu'il accompagne la plupart de ses scènes.
La partition n'est évidemment pas scindée entre ces deux thèmes majeurs, le travail de Barry est bien plus riche. A titre d'exemple "Over & Out" est un de ces développements qui mêle suspense et romance. Barry matérialise aussi les grands espaces montagneux avec le thème "Journey To Blofeld Hideaway" joué aux cuivres.
John Barry n'a jamais été aussi inspiré par la saga qu'ici. Sans doute le traitement plus réaliste et sérieux du film qui permet pour la première fois une vraie histoire d'amour a t-il davantage inspiré le compositeur. Le résultat n'est rien de moins qu'une partition magnifique et inoubliable.
Morceau préféré : On Her Majesty's Secret Service
From Russia With Love (OST) (1963)
Sortie : 1963 (France). Soundtrack, Stage & Screen, Lounge
Bande-originale de John Barry
TheFreeMind a mis 8/10.
Annotation :
On retrouve ce qui sera le thème majeur de ce From Russia With Love dès l'ouverture en fanfare de l'"Opening Titles". C'est sur ce thème que Matt Monro posera avec élégance sa voix dans ce qui est le premier générique chanté de la saga James Bond. Le morceau apparaît en conclusion du film mais il se trouve étonnamment en milieu d'album. L'album lui-même ne suit pas vraiment la chronologie de l'intrigue. Ce n'est pas forcément plus mal puisque Barry préfère jouer sur une alternance réussie de morceaux de tension et de passages plus légers. Le thème classique de James Bond à la guitare électrique apparaît lui sur "James Bond with Bongos".
"Tanya Meets Klebb" et "Meeting in St. Sophia" expriment toute la dangerosité des missions menées par les espions en ces temps de Guerre Froide qui se situe au centre de l'intrigue. Mais c'est surtout le morceau "Girl Trouble" qui est passionnant dans le développement de sa tension, avec ses deux niveaux de menace : de prime abord le danger majeur semble être représenté par les cuivres graves qui rythment le morceau mais ceux-ci restent finalement moins menaçants que les motifs plus mélodiques que Barry posent irrégulièrement dans le morceau. On peut y voir une illustration du SPECTRE qui se glisse au milieu des puissances ennemis et les monte secrètement l'une contre l'autre. L'expression du suspense ne s'arrête pas là, il y a aussi "Death of Grant" qui bien qu'assez court propose une véritable montée en puissance dans sa deuxième partie pour illustrer l'une des scènes marquantes du film.
Parallèlement, on a des morceaux plus détendus comme "The Golden Horn" ou "7" qui apportent un soutien musical à l'image cool renvoyée par Sean Connery. On est avant tout dans un divertissement malgré le propos sérieux et c'est toute l'importance de ces morceaux qui visent à apaiser l'atmosphère générale.
"Gypsy Camp" est l'occasion d'introduire une guitare dans la partition qui sera l'instrument central sur "Guitar Lament". En fait, on retrouve en particulier dans ces deux morceaux ainsi que sur "Leila Dances" de délicates touches folkloriques qui posent musicalement l'action en Europe de l'Est.
Dès cet opus, John Barry fournit un écrin de prestige à une jeune saga qui avait justement besoin d'une identité musicale forte pour s'imposer face aux autres productions contemporaines. Par rapport à un Dr. No sympathique mais rudimentaire, le partition propose un lyrisme irrésistible.
Morceau préféré : Girl Trouble
Goldfinger (OST) (1964)
Sortie : 1964 (France). Score, Soundtrack, Stage & Screen
Bande-originale de John Barry
TheFreeMind a mis 8/10.
Annotation :
Goldfinger est un film marquant dans la saga, déjà de par la chanson magnétique de Shirley Bassey dont la voix particulière résonne durant le générique. Cette chanson titre c'est John Barry lui-même qui l'a composé en l'associant à des paroles de Leslie Bricusse et Anthony Newley. Ce thème de Goldfinger est le véritable thème du film : Barry le fait évoluer dans "Alpine Drive" et on le retrouve également dans "Goldfinger" et "The Death of Goldfinger" où il se devient presque solennel à la fin, comme pour signifier la grandeur de l'adversité que Goldfinger a opposé à Bond.
Dans une partition organisée autour des cuivres, Barry se souvient de son passé de jazzman sur "Into Miami" puisqu'il convoque un swing festif soutenu par un saxophone. Barry ne renie pas non plus les fondamentaux : le thème principal de la saga peut s'entendre au début de "Bond Back in Action Again".
Le thème d'Oddjob, l'homme de main de Goldfinger, est construit autour d'une répétition de coups sur une enclume métallique ("Teasing the Korean"). C'est un choix très approprié dans la mesure où le métal est directement associé à la force du personnage et à la dangerosité de son chapeau contondant. Des carillons métalliques sont également entendus dans de plusieurs scènes associées à l'or. Un soin particulier est donné à l'amplification du caractère glaçant de ces percussions métalliques dans le morceau "Golden Girl", morceau tragique de la découverte du corps de la femme dorée. "Death of Tilley", autre morceau dépeignant la mort, est lui solennel avec l'utilisation notable d'une discrète guitare.
"Dawn Raid on Fort Knox" illustre l'attaque finale et s'avère être un des morceaux les plus iconiques du registre de l'action suspense par John Barry. Le compositeur a utilisé un tympanon pour intensifier les montées en puissance de la séquence.
Mais en dehors de cet exemple Barry aime plutôt développer une tension tout au long de ses compositions pour finir sur un climax puissant en terme de suspense comme "The Arrival of the Bomb and Countdown" et "The Laser Beam. A ce titre, la musique est quasi exclusivement grave et sérieuse, John Barry illustre peu la classe cool de l'agent 007 comme il a pu le faire dans le film précédent. Reste le morceau d'introduction à Miami et la présentation sensuelle de Pussy Galore sur "Pussy Galore's Flying Circus".
Morceau préféré : Dawn Raid on Fort Knox
The Living Daylights (OST) (1987)
Sortie : 1987 (France). Soundtrack, Electronic, Stage & Screen
Bande-originale de John Barry
TheFreeMind a mis 8/10.
Annotation :
The Living Daylights est la dernière bande originale de John Barry pour la saga qui l’a fait connaître internationalement. Et bien qu’il considère lui-même que la spontanéité des premiers films soit absente, il signe la meilleure de ses partitions depuis quelques années.
Les développements sont principalement axés autour des trois morceaux : le morceau titre d’a‐ha et les deux morceaux du groupe The Pretenders, la ballade "If There Was a Man" et le rock "Where Has Everybody Gone" dont je suis moins client.
Le morceau de a-ha est lui utilisé dans les scènes d'action comme sur "Hercule's Take Off". Le James Bond Theme a une fonction proche et se retrouve à intervalles réguliers sur "Ice Chase", "Exercise at Gibraltar" et "Koskov Escapes". Mais le vrai développement d'action qui fait rentrer cette bande originale dans les meilleures de John Barry se trouve sur "Airbase Jailbreak". On retrouve des motifs de ce thème sur "Air Bond" et "Mujahadin and Opium".
"Where Has Everebody Gone" peut être entendu dans le baladeur de l’homme de main Necros. La dissonance du thème est l’illustration musicale du personnage que l’on peut retrouver sur "Necro's Attack", "Inflight Fight", "Murder at the Fair" et "Afghanistan Plan".
Le thème de Kara Milovy, très mystérieux, s’exprime dans l'introduction des morceaux "Kara Meets Bond" et "Approaching Kara". C’est un thème qui est directement suivi d’un développement romantique, une habitude de Barry pour les thèmes des James Bond Girls. Le thème romantique en question est dérivé de la chanson "If There Was a Man" des Pretenders. On retrouve également ce thème sur "Alternate End Title" et réarrangé avec des synthétiseurs sur "Into Vienna". Ce genre de recours électronique qui parsème la partition fait entrer la saga dans une nouvelle modernité musicale.
Globalement, le travail de Barry a avant tout consisté à s’approprier les morceaux des Pretenders et d’a-ha, mais c’est fait avec une telle maîtrise qu’il est difficile de bouder son plaisir. Il délivre également un des plus beaux développements d'action de la saga. Après vingt-cinq ans de services, Barry raccroche donc sur une grande et belle réussite.
Morceau préféré : Airbase Jailbreak
Out of Africa (OST) (1985)
Sortie : 1985 (France). Score, Soundtrack, Stage & Screen
Bande-originale de John Barry
TheFreeMind a mis 8/10.
Annotation :
Plutôt que de miser uniquement sur une ambiance africaine, que l'on trouve tout de même dans certains morceaux ("Karen's Journey/Siyawe"...), Barry place la romance au centre de sa partition. C'est évidemment ce thème principal étincelant de romantisme qui interpelle d'entrée avec cet équilibre lent entre cuivres et cordes. Et finalement outre la relation amoureuse du film, cela accompagne magnifiquement les paysages africains.
Morceau préféré : Main Titles (If I Had a Farm in Africa)
Diamonds Are Forever (OST) (1971)
Sortie : octobre 1971. Soundtrack, Stage & Screen, Lounge
Bande-originale de John Barry
TheFreeMind a mis 8/10.
Annotation :
Shirley Bassey est de retour à l'interprétation de la chanson titre. On Her Majesty's Service Secret n'a pas été un grand succès commercial, aussi Barry choisit de rappeler la chanteuse britannique pour repartir sur les fondamentaux musicaux de la saga. Le morceau est une réussite aussi éclatante que Goldfinger même s'il se distingue de son prédécesseur par ses allusions sexuelles à peine masquées. Barry réalise une version lounge du thème sur le morceau titre instrumental qui lui permet d'introduire la relation amoureuse de "Bond and Tiffany". Barry produit d'ailleurs quelques autres morceaux langoureux de romantisme comme "Circus Circus", "Tiffany Case" et "Airport Source/On the Road". Il ne délaisse pas pour autant le James Bond Theme que l'on trouve notamment sur "Gunbarrel And Manhunt".
L'autre thème majeur de la partition est celui dédié aux deux hommes de main Mr. Wint et Mr. Kidd. Le duo est introduit par un saxophone suave qui souligne la grande complicité des deux personnages. Le thème se retrouve sur "Mr Wint And Mr Kidd/Bond To Holland".
Au niveau de l'action, "Moon Buggy Ride" est un morceau excentrique dans la partition, "Bond smells a rat" et "Peter Franks" sont de belles démonstrations de l'ostinato caractéristique de Barry dans les moments de supense. "007 And Counting" est proche du "Capsule in Space" de You Only Live Twice. Enfin "Slumber Inc" est un véritable requiem célébrant déjà la mort promise de Bond.
L'album est assez long mais c'est une belle réussite. Il s'agit de la dernière partition de John Barry avec Sean Connery dans le rôle titre et s'il va encore signer cinq compositions pour la saga son travail ne sera plus jamais aussi régulier qu'il ne le fut dans les années 60. La fin d'un grand chapitre musical.
Morceau préféré : Slumber Inc.
The Lion in Winter (OST) (1968)
Sortie : décembre 1968 (France).
Bande-originale de John Barry
TheFreeMind a mis 8/10.
You Only Live Twice (OST) (1967)
Sortie : 1967 (France). Soundtrack, Stage & Screen, Lounge
Bande-originale de John Barry
TheFreeMind a mis 8/10.
Annotation :
Nancy Sinatra chante le morceau titre du générique avec une relative douceur ce qui tranche avec les habituels morceaux pop de cette époque de la saga. La relative douceur de la bande originale vient d'ailleurs des motifs de la chanson d'ouverture que Barry réarrange notamment sur "Fight at Kobe Dock" ou "Mountains and Sunsets". De manière générale, le travail de Barry pour ce film est quelque chose de beaucoup plus intimiste que ce dont il nous a habitué pour James Bond.
L'intrigue se déroulant exclusivement en Asie, il adopte des motifs orientaux lors des interludes permettant de présenter les paysages japonais. On retrouve à la fois une caractérisation culturelle des personnages asiatiques comme Tanaka ("Tanaka's World") mais aussi une illustration musicale de la romance entre Bond et les jeunes filles asiatiques ("The Wedding") où la tristesse n'est pourtant pas si loin ("The Death of Aki").
"Capsule in Space" est le principal développement de l'aspect dramatique de la partition. Cette ambiance tendue initiée lors de la capture d'une navette spatiale se retrouve sur "James Bond, Astronaut", "Soviet Capsule" ainsi que "SPECTRE And Village". Michael Giacchino s'en inspirera pour son travail sur The Incredibles en produisant pour le morceau "Kronos Unveiled" un véritable hommage à John Barry. Il faut dire que Barry et ses développements de suspense sont une véritable référence pour tous les compositeurs futurs.
"Bond Averts World War Three" est d'un registre différent, davantage porté sur l'action et rappelle ce que Barry avait produit pour Thunderball avec cette association de percussions avec une trompette.
Morceau préféré : Mountains and Sunsets
Moonraker (OST) (1979)
Sortie : 1979 (France). Soundtrack, Stage & Screen, Classical
Bande-originale de John Barry
TheFreeMind a mis 7/10.
Annotation :
John Barry reprend la main sur la saga et à l’inverse de Marvin Hamlisch évite les clichés musicaux de son époque (en dehors du léger rythme disco du dernier morceau). Le film part dans tous les sens, qu’importe ! Barry compose une bande originale sérieuse, non dans l’esprit fun qu’est en train de prendre Bond. Cette bande originale est une grande réussite et sans doute la plus grande qualité du métrage.
Shirley Bassey est de retour pour sa troisième interprétation d’une chanson dans la saga (sa troisième collaboration avec Barry). Ce thème Moonraker, une nouvelle ballade romantique, est décevant en tant que chanson mais il fonctionne très bien en version instrumentale au sein de la partition. On retrouve ce thème sur "Miss Goodhead Meets Bond" et dans la première partie de "Bond Arrives in Rio and Boat Chase" réarrangé dans une version calypso. Cette piste reprend d’ailleurs le thème 007, initié dans Bons Baisers de Russie et réutilisé uniquement dans Les diamants sont éternels. C’est un thème d’action dans le plus pur style Barry.
Les traditionnels morceaux à suspense sont "Bond Smells a Rat" et "Cable Car and Snake Fight" qui est toutefois un morceau androgyne où Barry convoque aussi un vrai lyrisme pour évoquer l’action. "Cenrifuge and Corinne Put Down" débute par un lyrisme troublé où on ressent la menace qui se rapproche avec cette construction à échelons et se conclut par une insistance des cuivres immortalisant la mort atroce de Corinne.
"Bond Lured to Pyramid" apporte exotisme et émerveillement à l'exploration de la jungle amazonienne par Bond et prépare le terrain pour l’exploration spatiale à venir. Car c’est là où Barry est le plus fort, dans sa représentation du monde du silence. "Space Laser Battle" a la (relative) lenteur qu’il faut pour exprimer le temps spatial. C’est presque un ballet que nous développe Barry, on est loin d’un vrai morceau d’action comme on pourrait s’y attendre au vu du titre.
Mais le plus beau développement de la partition est sans conteste "Flight into Space", à n'en pas douter l’une des meilleurs compositions de toute la saga. Le voyage spatial a rarement trouvé plus bel écrin. Avec un orgue, une trompette et des chœurs féminins charmeurs, Barry excelle pour exprimer à la fois l’espace dans toute sa grandeur et dans son caractère inhospitalier et dangereux.
A noter que le James Bond Theme n’apparaît pas sur l’album mais on l’entend bien dans le film.
Morceau préféré : Flight into Space
Dances With Wolves: Original Motion Picture Soundtrack (OST) (1990)
Sortie : 19 octobre 1990 (France). Modern Classical, Score, Soundtrack
Bande-originale de John Barry
TheFreeMind a mis 7/10.
Thunderball (OST) (1988)
Sortie : 1988 (France). Soundtrack, Stage & Screen, Lounge
Bande-originale de John Barry
TheFreeMind a mis 7/10.
Annotation :
Thunderball s'ouvre avec le morceau titre chanté par Tom Jones. A l'origine, le morceau d'introduction devait être "Mr. Kiss Kiss Bang Bang" interprété par Dionne Warwick. Mais comme il fallait un morceau du même titre que le film, Barry a écrit en urgence ce Thunderball - ce qui a perturbé sa production, le compositeur n'ayant pas terminé ses compositions au moment de la sortie du film - très convenable et finalement pas si éloigné du morceau d'origine. C'est en tout cas encore une fois autour de ce thème que John Barry bâtit sa partition - on citera le morceau instrumental "Thunderball" qui par une variation ralentie devient une langoureuse ballade - même s'il ne délaisse pas le thème Bondien classique, réarrangé dans l'introduction "Chateau Flight" notamment.
Bien que "Mr. Kiss Kiss Bang Bang" ait été abandonné comme chanson thème, certaines variations sont restées dans la partition, sur le "Mr. Kiss Kiss Bang Bang" instrumental bien-sûr mais aussi dans un style jazzy sur "Café Martinique"et comme cha-cha-cha sur "Death of Fiona". D'ailleurs, il est intéressant de noter la grande caractérisation des personnages par Barry. La représentation musicale des deux James Bond girl du film s'oppose : Fiona a donc droit à un cha-cha-cha rythmé qui sonnera sa fin sur "Death of Fiona" mais Domino, personnage moins porté sur l'action, à l'inverse est illustrée par une valse apaisée et classe sur "Dance With Domino" et "Bonds Apartment".
Pour le reste Barry mise sur sa recette classique désormais classique où il souligne la tension par des petites percussions et n'hésite pas à déployer son orchestre sur des morceaux de bravoure comme "007". Les scènes sous-marines, nombreuses dans le film, sont rythmées par un ostinato ("The Bomb", "Search for the Vulcan") qui confère à l'ensemble un suspense bienvenu. La partition regorge aussi de motifs mystérieux ("Switching the Body"...).
Toutefois l'album en lui-même est long : la fin d'album tire en longueur (deux morceaux de 10 minutes en fin de partition) et s'avère même plutôt répétitive.
Morceau préféré : 007
A View to a Kill (OST) (1985)
Sortie : 1985 (France). Bande-originale
Bande-originale de John Barry
TheFreeMind a mis 7/10.
Annotation :
Musicalement, A View To a Kill s’exprime avant tout par la chanson du générique signée Duran Duran qui se trouve être très efficace pour ce genre de production. C’est l’une des chansons de la saga qui a eu le plus de succès. Le titre est d’ailleurs entièrement composé par le groupe de rock britannique, Barry ayant seulement réarrangé celui-ci à l’intérieur de sa partition ce qui est une première pour le compositeur dans la saga.
De fait, John Barry ne propose certainement pas son travail le plus développé pour la saga. On retrouve le thème principal dans la partition en tant que thème d’amour ("Bond Meets Stacey", "Wine With Stacey"), une transformation délicate qui est classique pour le compositeur. Mais la bande originale recèle tout de même de quelques développements d’action qui valent le détour. En premier lieu "Snow Job" qui est certainement l’un des meilleurs développements d’action de Barry pour la saga. La filiation avec "Ski Chase" de On Her Majesty's Secret Service est évidente et ce thème d’action est réutilisé dans "He's Dangerous" et culmine avec "Golden Gate Fight". On peut le voir comme une modernisation de l’instrumentation du thème du film avec George Lazenby avec notamment l’utilisation d’une guitare électrique qui « pleure » en arrière-plan.
L'autre thème majeur de la partition est celui associé à Max Zorin. Il s’agit d’un motif assez sinistre composé de trois notes qui illustre subtilement comment Zorin tire les ficelles de l'intrigue. On le découvre au sein de "Pegasus' Stable", il est mis en valeur par des cuivres majestueux et inquiétants dans "Airship to Silicon Valley" et il se montre menaçant sur "Bond Underwater".
Pour le suspense, on retiendra "Bond Escapes Roller" qui rappelle certains développements de Thunderball. Quant au James Bond Theme, il se trouve uniquement sur "May Day Jumps" au moment où Bond se trouve à poursuivre May Day à Paris.
On peut reprocher un manque d’inventivité à cette bande originale et c’est plutôt justifié, Barry cherchant par moment l’inspiration dans ses anciennes compositions. Cependant, il convient de constater que même proche du pilote automatique, le travail de Barry reste plus intéressant et sympathique qu'un certain nombre de bandes originales de la saga.
Morceau préféré : Snow Job
Peggy Sue Got Married (OST) (1986)
Sortie : 1986 (France). Pop, Score, Soundtrack
Bande-originale de John Barry
TheFreeMind a mis 7/10.
Annotation :
Une belle partition lyrique. Le ton chaleureux et romantique se matérialise avant tout dans la valse du morceau d'ouverture "Peggy Sue's Homecoming", très réussi.
Morceau préféré : Peggy Sue’s Homecoming
The Man With the Golden Gun (OST) (1974)
Sortie : 1974 (France). Soundtrack, Stage & Screen, Lounge
Bande-originale de John Barry
TheFreeMind a mis 7/10.
Annotation :
Le (premier) retour de John Barry aux affaires n’est finalement pas le succès exemplaire auquel nous avait habitué le compositeur britannique. Barry lui-même considère qu’il s’agit de sa bande originale qu’il aime le moins. Il a semble-t-il eu peu de temps pour composer mais son jugement reste dur au vu des qualités de la partition.
Barry reproduit sa recette habituelle. Il compose le thème principal mis en paroles par Don Black et le reprend partout dans sa partition. Je trouve pour cette fois que le thème fonctionne bien mieux avec l’interprétation de Lulu (qui est pourtant généralement peu appréciée) qu’en version instrumentale festive. En particulier le crescendo romantique de la reprise de la chanson dans le dernier morceau fonctionne très bien.
"Scaramanga’s Fun House" est une ouverture assez particulière qui résume bien la bande originale dans sa globalité. Le suspense initial est soudainement perturbé par un jazz festif typé Nouvelle-Orléans aux accents de fête foraine : derrière cette reprise du thème principal du film Barry cherche à illustrer le sens du spectacle de Scaramanga qui a grandi dans un cirque tout aussi bien que la folie architecturale de la maison de celui-ci qui recèle de surprises. La tension finale du morceau, toujours efficace avec Barry, ne convainc pourtant pas totalement tant il est difficile de mêler deux styles musicaux aussi éloignés au sein d’une seule composition. Ce sera mieux géré dans "Return To Scaramanga's Fun House", véritable pièce de suspense dans son final, même si on se serait passé de l’ambiance fête foraine que l’on retrouve aussi sur la version instrumentale "The Man With The Golden Gun".
Définitivement, la partition est décomplexée. On est à l’époque où Roger Moore s’approprie avec légèreté le personnage de Bond et cela se ressent sur le travail de Barry. Même l’action reprend le thème principal ("Kung Fu Fight", "Let's Go Get 'Em" avec le thème bondien en prime).
"Goodnight Goodnight" est la pause romantique de la partition avec cette reprise du thème principal remodelé par Barry pour le rendre très langoureux, tout comme le saxophone de "Getting The Bullet". Et enfin comme de coutume, Barry situe musicalement l’intrigue avec l’usage de sonorités asiatiques ("Chew Me in Grisyland", le thème central de "Hips Trip").
C’est peut-être l’une des compositions les moins riches de Barry pour la saga mais on aurait tort de se priver de l’écoute.
Morceau préféré : The Man With the Golden Gun – Reprise
Octopussy (OST) (1983)
Sortie : 1983 (France). Bande-originale
Bande-originale de John Barry
TheFreeMind a mis 7/10.
Annotation :
Pour un nouveau retour à la musique de la saga, Barry reproduit ses fondamentaux, en réutilisant en partie les thèmes historiques mais surtout en structurant sa partition entre suspense et romance avec aussi quelques passages réservés à l’action.
Le thème principal du film est le véritable thème associé au personnage d’Octopussy et à sa romance avec Bond. L’interprétation d'"All Time High" par Rita Coolidge est l’une des ballades de la saga ayant eu le plus de succès, même si celui-ci ne fait pas partie de mes préférés. Quoiqu’il en soit Barry construit sa partition autour de celui-ci. Il est par exemple reproduit avec douceur dans "That's My Little Octopussy" mais aussi sur "Bond Meets Octopussy". Le personnage d’Octopussy semble avoir inspiré le compositeur plus que d’autres James Bond Girl puisqu’il associe à l’île d’Octopussy un aspect mystérieux et exotique ("Arrival at the Island of Octopussy").
"Bond At the Monsoon Palace" est un autre développement qui mêle mystère et suspense qui caractérise bien la relative lenteur de la majorité de la partition au sein de laquelle Barry cherche à retranscrire l’exotisme de l’Inde que visite pour la première fois 007. Le suspense de "Bond Look-Alike" se base lui en partie sur une utilisation du James Bond Theme à base de cordes et ralenti pour l’occasion.
L'action ne se dément pas sur "009 Gets the Knife and Gorbinda Attacks" qui rappelle à la fois l’appartenance de 009 au service secret britannique en utilisant le James Bond Theme mais propose surtout un vrai développement de course poursuite effrénée qui n’est pas sans accentuer la fatalité certaine du personnage de 009. Cette même action sait se faire à nouveau tragique sur "Yo Yo Fight & Death Of Vijay" mais elle s’avère aussi plus primaire sur "The Palace Fight". Mais heureusement, Bond est là ("James Bond is Back") et son implication décisive est soulignée par les trompettes qui mettent à mal l’harmonie du plan de ses adversaires.
Cette partition est dans les standards du compositeur mais elle ne dépasse pas ce stade. Le thème romantique est sans doute un peu trop utilisé et les morceaux de bravoure sont presque génériques à mon humble avis. Le reste des développements n’est pas aussi marquant que la plupart des autres essais de Barry pour la saga. A titre comparatif, et malgré ses petits défauts, je trouve The Man With the Golden Gun plus mémorable.
Morceau préféré : The Palace Fight
Chaplin (OST) (1992)
Sortie : 1992 (France). Score, Soundtrack, Stage & Screen
Bande-originale de John Barry
TheFreeMind a mis 7/10.
The Chase (OST) (2004)
Sortie : 2004 (France). Bande-originale
Bande-originale de John Barry
TheFreeMind a mis 6/10.
Annotation :
Bien que le film d’Arthur Penn compte parmi les films marquants de la fin de la décennie 60, la bande originale de Barry s’avère mineure dans la discographie de son auteur. Il s’agit pourtant du premier travail de Barry pour un film américain, le premier d’une grande lignée. The Chase mise avant tout sur son ambiance mélancolique, fataliste presque. Derrière le portrait d’une petite ville américaine qui s’ennuie ("Call that Dancin'", "Stop Talking Foolish", "I'll Drink to That") illustrée par cette association de jazz et de musique symphonique qui s’étire, le compositeur décrit la traque au centre du récit à travers le faux dynamisme du thème principal.
En fait, Barry refuse de vraiment développer le suspense ou de proposer des motifs d’action mais conserve sa représentation musicale languissante et pessimiste de la nature humaine avec une apogée dans le final du film. On a droit à quelques morceaux plus festifs en début d’album ("Saturday Night Philosopher") mais l’ensemble est quand même pompeux, répétitif et manque de la certaine subtilité qui réussissait à Barry pour son travail sur les James Bond des années 60.
Morceau préféré : Saturday Night Philosopher