Les meilleurs albums de The Cure selon Blank_Frank

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J'imagine que rares sont les listes évoquant les meilleurs albums de The Cure n'ayant pas placées "Disintegration" au sommet de leur discographie. Cet album de 1989 est selon moi le résumé parfait de l'essence du projet de Robert Smith, et d'ailleurs une sorte de doppelgänger musical de sa personnalité.

La production est parfaite et jamais la réverb n'aura aussi bien sonné que sur les onze titres de ce disque. L'écouter, c'est entrer dans un autre univers volontairement et découvrir un peu tous les secrets qui y sont cachés. Les émotions et les sentiments humains n'auront jamais été aussi bien mis à nu qu'à travers les textes de Smith, tandis qu'il nous laisse tantôt planer, tantôt nous amuser. En bref, "Disintegration" n'est pas seulement le meilleur album des Cure, mais certainement l'un des meilleurs albums de tous les temps.

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La musique psychédélique et moi, ça a été compliqué pendant très longtemps, mais j'ai fini par abdiquer le jour ou j'ai écouté "The Top" (soit il y a une dizaine d'années). Cet album est souvent oublié et très mal jugé par pas mal de fans de Cure (ou pas, d'ailleurs), alors que dans l'ensemble, malgré l'absence de Simon Gallup à la basse (remplacé par Phil Thornaley qui fait très bien le taf), ces dix morceaux font partie des tous meilleurs signés Robert Smith.

On sent alors qu'il décide de quitter la froideur, la violence et la tristesse des trois albums précédents. Il signe d'abord quelques singles ouvertement pop avec Lol Tolhurst en 1983, s'en va rejoindre Siouxsie & The Banshees le temps d'une année et cofonde avec le bassiste de ce groupe (Steven Severin) un projet psychédélique pop, The Glove. Pas étonnant donc que Smith ait la tête ailleurs au tournant 83/84. Avec "The Top", il livre un album assez hétérogène, aux ambiances multiples, mais un soin dans la production qui reste sans pareil. Voila qui explique certainement pourquoi ça reste un de mes albums préférés du groupe.

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Quelques années seulement après "The Top" mais sans oublier la sortie du "Head On The Door" qui a fait exploser le succès des Cure entre 1985 et 1986, Smith réalise "Kiss Me", un double album qui retrouve l'ambiance générale de l'album de 1984. En gros, il fait appel à tous les membres de son groupe histoire de prolonger cette envie de psychédélisme qui s'impose à lui.

En découle une vingtaine de morceaux qui explorent des sensibilités pop ("Just Like Heaven", certainement le meilleur single du groupe), des choses un peu funky ("Hot Hot Hot!!!") et puis de magnifiques trips bariolés de mille couleurs ("The Kiss", "If Only Tonight We Could Sleep", "The Snakepit"). C'est certainement en ça que je trouve ce (long) disque comme l'un de leurs tous meilleurs, déjà parce qu'on sent poindre un peu le Cure qui va surgir en 1989, tout en gardant le Cure du début des années 1980, féru d'expérimentations.

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L'évènement de 2024, c'est bien sûr ce nouvel album de Cure, le premier en 16 ans. Alors certes, ce "Songs Of A Lost World" est attendu comme le messie, déjà plus ou moins annoncé lors de la tournée éponyme du groupe en 2022. D'ailleurs, qui peut se permettre de faire la tournée de son nouvel album deux ans avant de le sortir officiellement ?

En bref, Robert Smith et sa bande nous livrent huit titres à l'écriture évoquant les meilleures heures du groupe, en piochant des ambiances allant de "Kiss Me, Kiss Me, Kiss Me" jusque "Bloodflowers", en passant bien sûr par "Disintegration". Sur le papier, ce serait génial. En pratique, il semblerait que Smith ait quand même eu quelques soucis de production. En effet, à mes oreilles, le son et le mixage de cet album (qui aurait dû s'avérer parfait quand on connaît les standards du groupe) est complètement raté, poussé inutilement dans les basses et les aigus, avec des batteries "carton plastique" du pire effet et surtout une présence de distorsion assez fatigante pour l'oreille. Dommage, car les titres sont tous d'excellente facture.

Je terminerais en notant que depuis que Reeves Gabrels est dans le groupe, leur son a changé, en mal. Rendez nous Pearl Thompson...