Les meilleurs albums de Tintin selon LeRossignol

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Mon petit favori personnel, même si objectivement y en a des mieux.
Voir ma critique pour plus d'explications : https://www.senscritique.com/bd/L_Oreille_cassee_Les_Aventures_de_Tintin_tome_6/critique/9337025

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Encore une fois, un album semble-t-il un peu sous-estimé. Je trouve que la très grande simplicité des trois espaces principaux (la mer, le désert, la médina), la pureté de ligne et de couleur presque cristalline, en plus de l'introduction d'Haddock, offrent un très beau rendu. Et l'histoire est bien ficelée.

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Le plus beau.

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Le plus poignant.

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Le 2ème plus beau (mais cette histoire d'éclipse me chiffonne).

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Les gens n'aiment juste pas les aliens pour qu'il soit aussi mal noté ?

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Je ne sais pas trop comment placer les trois premières parties de diptyques. Elles ont tous des charmes indéniables mais y a comme un relâchement du rythme par endroit (ex. des planches entières consacrées à des gags, souvent des gaffes de Milou ou des Dupondt), et l'absence de dénouement empêche un peu de les envisager comme des œuvres "entières" et donc de les juger comme telles.

Par rapport à cet album en particulier, l'insertion de l'histoire du Chevalier de Haddoque donne vraiment lieu à une séquence de folie, je dis pas le contraire, mais le reste de l'album, quoique bon, ne justifie pas non plus la place que certains lui attribuent parmi les tous meilleurs.

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Ça raconte presque rien, oui, et j'avoue que moi aussi je l'aimais pas plus que ça, mais à la relecture, ça le raconte tellement bien ce presque rien.

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À une époque, c'était mon préféré. Sûrement parce que c'était un des rares que je n'avais pas déjà découvert avec la série animée. Et aussi parce que le côté réaliste et moderne de l'intrigue et du dessin (le pantalon de Tintin !) m'avait semblé lui conférer une certaine supériorité.

Aujourd'hui je l'aime toujours bien, mais il faut reconnaître que cet album n'est ni le plus beau, ni le mieux ficelé (pourquoi est-ce que Tintin finit par se rendre au San Theodoros, par exemple ? Supposément pour sauver ses amis mais il ne fait que jouer aux mots-croisés dans sa villa...).

Je remarque surtout que c'est le seul album où Tournesol sort de son rôle de faire-valoir comique et, de manière très volontaire, résout l'intrigue presque à lui tout seul ("Quant à ce pauvre homme, jamais il ne réussira sa révolution avec une pareille bande d'ivrognes !... Jamais, sauf si on lui donne un coup de main !... Et c'est ce que je vais faire, moi, Tournesol !").
Certains me diront qu'il est essentiel dans le diptyque sur la Lune, mais c'est en tant qu'élément déclencheur, une fois de plus. Il contribue à l'existence de l'intrigue, pas à sa résolution. Ici, tout en restant sourd comme un pot, il choisit très nettement de contribuer radicalement à la réussite de la révolution, pour sauver ses amis, occupant ainsi une fonction d'habitude dévolue à Tintin.

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Dans cet épisode on atteint le paroxysme d'une tendance qui a débuté avec l'arrivée de Haddock : un certain effacement de Tintin, par rapport à son camarade à la personnalité plus exubérante, et plus intéressante pour l'auteur. Ici il y a des fois où il ne semble être qu'une excuse pour la continuité de l'action, en particulier les deux décisions principales (qui sont à peine sensées quand on y pense) : rejoindre le Khemed pour rétablir Ben Kalish Ezab sur le trône (comment? pourquoi?) et rejoindre la Mecque parce qu'il est curieux de voir ce qu'il s'y passe avec le trafic d'esclave (mais qu'est-ce qu'il espérait pouvoir y faire précisément ? et il abandonne au passage sa première mission).

Malgré ça c'est toujours un épisode que j'ai apprécié.

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Trois histoires en une : la fin du monde, la course à l'aérolithe, et la féérie sur celui-ci. Donc pas forcément une grande intrigue, mais quelques moments mémorables. Le dessin de cette période est vraiment agréable.

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Jusqu'à cet album, le trait se faisait de plus en plus fin, les dessins de plus en plus denses, avec certaines cases devenant de vrais petits chefs-d’œuvre miniaturistes ; l'apogée de cette tendance était atteinte dans On a marché sur la Lune. 2 ans séparent la parution des deux albums, et j'ai l'impression que Hergé a mis à profit ces deux années pour revoir un peu son style. Sûrement qu'il voulait tendre vers quelque chose de plus agréable à dessiner. Le trait devient plus épais, un peu plus "brusque", les cadrages sont plus rapprochés et aussi plus travaillés. Le cadrage de base passe du plan pied au plan poitrine, les plongées et contre-plongées, très rares précédemment, se font plus nombreuses, ainsi que le travail sur la "profondeur de champ" (terme inapproprié mais je veux dire le jeu sur le premier, second, voire troisième plan de l'image).

Après une lecture comparative, le changement le plus frappant reste pour moi les couleurs : peut-être les méthodes d'impression ont changé entre-temps ? Toujours est-il qu'à partir de cet album, elles sont beaucoup plus fortes. Avant elles étaient un peu plus pales, à l'exception de certains rouges ou bleus très marqués (la fusée par exemple). Là toutes les couleurs sont rehaussées en vivacité, mais comme elles sont rarement pures, ça donne un rendu un peu plus "fade" (beaucoup de violet, de marron, de kaki). Le changement de couleur est particulièrement visible sur la peau des personnages : on a l'impression qu'ils ont tous été faire une cure de bronzage.

De tout ça il résulte une mise en page plus intéressante, plus moderne, mais graphiquement ça a perdu un peu de charme.

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C'est marrant, avec le recul on sent un peu que cette œuvre a été ressuscitée en cours de route, on voit comme qui dirait les coutures par endroit. Ça ne l'empêche pas d'être sympathique.

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C'est clair que c'est pas une œuvre encore complétement mature, mais elle est plutôt drôle, inventive, l'enchaînement des péripéties est correct, même si le lien avec le signe du pharaon Kish-Oskh est quand même très ténu dans une grosse première moitié de l'album.
Ce qui me dérange plus c'est qu'on sent très clairement qu'il a été complétement redessiné, et le style sérieux et appliqué du dessin colle bizarrement avec l'histoire. En somme, on voit nettement que c'est une œuvre refaite par le Hergé de 1955, alors que l'on sait que ce Hergé est capable d'histoires bien mieux construites, et alors même qu'on l'aurait trouvée tout-à-fait normale dans la construction du Hergé des années 30 : voir un Tintin dans son dessin "adulte" utiliser le ventre rebondi d'un indien pour faire du trampoline laisse circonspect. Et j'ai toujours eu un peu de mal avec le manque d'authenticité, même quand le produit final est peut-être un peu supérieur.

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Pas une mauvaise histoire, on se laisse facilement entraîner, ça reste comme toujours bien ficelé, mais c'est une enquête somme toute assez banale. Et comme pour Les Cigares du Pharaon, le dessin complétement refait dans les années '60 enlève une certaine part d'authenticité. À voir un jour ce que donnent les premières versions, si elles ont plus de charme.

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Y a pas à chier, je trouve que les histoires un peu loufoques des débuts ont bien bien plus d'attraits avec le charme du dessin originel.

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La meilleure partie reste celle chez les Amérindiens. Le reste est un peu sans queue ni tête.

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Bon... Je pense qu'on sait tous ce qui ne va pas avec cette histoire. Ce qui est dommage car le récit est un peu plus consistant que Tintin en Amérique en fin de compte, et Hergé arrive déjà à trouver des solutions originales à tout un tas de situations périlleuses elles aussi originales. Après les gags sont pas tous extraordinaires (la partie sur le paquebot est assez affligeante de ce point de vue).