Les meilleurs albums de Tom Waits selon Muffinman

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Très peu de défauts sur cet indispensable album dans la lignée directe de SWORDFISHTROMBONES. "Time" généralement très appréciée m'a toujours profondément ennuyée, de même que la country lourdingue de "Blind Love" dont je me passe très bien sur mes playlists perso.
Pour le reste, il n'y a quasiment rien à redire.
À noter que "Jockey Full of Bourbon" et "Tango 'Till They Sore" servent respectivement de génériques de début et de fin de DOWN BY LAW de Jim Jarmusch.

écouter "Jockey Full of Bourbon" :
https://www.youtube.com/watch?v=PebtFiwIydI

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(c) 1982

Treize mois après avoir été enregistré, SWORDFISHTROMBONES sort finalement en 1983 et marque le début de l'âge d'or de Tom Waits (ou "période Island") : "Underground", "16 Shells from a Thirty-Ought-Six", "In the Neighborhood", "Swordfishtrombones", "Gin Soaked Boy", "Shore Leave", "Down Down Down"... c'est grand !

écouter "16 Shells from a Thirty-Ought-Six" :
https://www.youtube.com/watch?v=gZbGvnmy2dY

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Ça commence dans la jungle avec des sorciers dansant autour du feu en tapant sur des crânes avec des tibias ("Earth Died Screaming") ; et puis l'ambiance moite se répand tout au long de l'album, de blues tarés ("Dirt in the Ground") en rocks malades ("Goin' out West"), de soul fêlée ("Such a Scream") en folk iconoclaste ("I Don't Wanna Grow up"), et puis la mort vient emballer tout ça dans un chef-d’œuvre incontestable ("Black Wings") sous le regard d'un psychopathe bienveillant ("The Ocean Doesn't Want me").
On regrettera juste la présence pénible d'une horrible pedal steel guitar sur "A Little Rain" et "Whistle Down the Wind" qui, du coup, deviennent inécoutables, sauf pour les amateurs de ballades country.

écouter "Black Wings" :
https://www.youtube.com/watch?v=8PsVkwC1Jmo

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En dehors de la reprise pénible et inutile de "Somewhere", BLUE VALENTINE constitue le sommet de la première partie de discographie de Tom Waits ; et en marque la fin par la même occasion.
"A Sweet Little Bullet from a Pretty Blue Gun" nous rappelle que si Waits fit autrefois les premières parties de Frank Zappa, ce n'était pas pour rien.
"Red Shoes" est un incontournable indispensable. Mieux : un classique !

écouter "A Sweet Little Bullet from a Pretty Blue Gun" :
https://www.youtube.com/watch?v=8o-bLXvBQe4

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Retour heureux aux sonorités des albums des années 1980 et à une certaine simplicité, qui ne plut pas à tout le monde d'ailleurs, la considérant bêtement comme du rabâchage ou du manque d'inspiration. On pense également aux ambiances sonores des films de Lynch ("Raised Right Men", "Talking at the Same Time"). Mais pour moi, l'album aurait été encore meilleur en remplaçant "Pay me", "Kiss me", "Last Leaf" et "New Year's Eve" par "She Stole the Blush", "Tell me" et "After You Die" (les bonus de la version deluxe).

écouter "Raised Right Men" :
https://www.youtube.com/watch?v=M9uTo_KBBAw

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"Misery Is the River of the World" nous ramène d'emblée aux années 1982-85 ; même chose pour l'enchaînement "All the World Is Green"/"God's Away on Business"/"Another Man's Vine"/"Knife Chase".
Et "Starving in the Belly of a Whale" est formidable.
Le reste alterne remplissage forain et ballades plus ("The Part You Throw Away") ou moins ("Coney Island Baby") inspirées.

écouter "Starving in the Belly of a Whale" :
https://www.youtube.com/watch?v=pTxMzKNNCi0

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Pas l'album le plus accessible de Waits car le plus expérimental.
MULE VARIATIONS était une version édulcorée de BONE MACHINE,
REAL GONE en est une version encore plus extrême ("Hoist that Rag") - on pense d'ailleurs souvent à Captain Beefheart ("Shake it", "Don't Go into that Barn", "Metropolitan Glide").
On lui reprochera cependant la longueur de certains titres ("Top of the Hill", "Day After Tomorrow"), mais en revanche on adore la soul dégénérée de "Make it Rain", la perle de l'album.

écouter "Make it Rain" :
https://www.youtube.com/watch?v=qZS-B1Afc1c

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(c) 1971

Les premières chansons de Waits alors qu'il ne prenait pas encore la pose dans le rôle du pilier de bar chronique. Certaines, parues deux ans plus tard sur le premier album, par leur évidence mélodique et leur simplicité montrent à quel point les oripeaux jazzy de CLOSING TIME sont inutiles, voire encombrants. Et les inédites sont à l'avenant.
On pense même parfois à PINK MOON de Nick Drake. C'est dire...

écouter "Ice Cream Man" :
https://www.youtube.com/watch?v=OHGG3vj5kcQ

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Le dernier album de Waits pour Asylum est une transition qui annonce dès l'ouverture les futures orientations sonores de l'artiste.
Encore très blues, mais le son est déjà plus rêche. "Heartattack and Vine", "Til the Money Runs out" et "Mr. Siegal" ne dépareilleraient pas sur RAIN DOGS ou SWORDFISHTROMBONES, et on se passerait bien des orchestrations à cordes de "Saving All my Love for you", "Jersey Girl", "On the Nickel" et "Ruby's Arms".

écouter "Heartattack and Vine" :
https://www.youtube.com/watch?v=DwHIL_bnCrM

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On peut considérer FRANKS WILD YEARS comme le tome 3 d'une trilogie entamée avec les deux albums précédents, et, dans ce contexte, des morceaux comme "Hang on St. Christopher", I'll Be Gone", "Yesterday's Here", "Telephone Call from Istanbul"* ou "Cold Cold Ground" sont largement au niveau.
Pour le reste, l'album est tout de même un cran en-dessous (les passages "fête foraine" pénibles), tout en restant généralement de bonne qualité.

écouter "Yesterday Is Here" :
https://www.youtube.com/watch?v=6Dnv5L59eSo

* : la version ultime de cette chanson se trouve sur BIG TIME.
et ici : https://www.youtube.com/watch?v=EhKYxm4x4mA

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(c) 1972

Premier album sorti un an après avoir été enregistré, CLOSING TIME est toujours sous l'influence de Dylan et Buckley (Tim - le seul !) et l'alternance folk/blues-jazz donne une jolie patine à l'ensemble. On pense aussi parfois au SAIL AWAY de Randy Newman également paru en 1972, d'autant plus que Waits n'a pas encore sa grosse voix de loup-garou.
Mention spéciale à "Little Trip to Heaven".

écouter "Ol' 55" :
https://www.youtube.com/watch?v=yUtr7AyN0eE

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1984-2005

Contrairement aux apparences, ORPHANS n'est pas qu'un triple-album-compilation regroupant des vieilleries n'ayant pas trouvé de places sur un précédent album ou des extraits de B.O. et des contributions à des projets collectifs agrémenté de nouveautés enregistrées en 2005.
Il s'agit de trois albums indépendants livrés ensemble dans la même boîte.
Le premier est plus traditionnel, orienté blues-rock, BAWLERS est consacré aux ballades et aux rythmes lents tandis que BASTARDS est axé sur les expérimentations.
Si BRAWLERS est très bon, les deux autres sont moins convaincants, plus ou moins ennuyeux et longuets, malgré quelques bons moments.

écouter "Walk Away" :
https://www.youtube.com/watch?v=q0yNYFVSroM

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MULE VARIATIONS est un genre de BONE MACHINE n°2 sans l'hystérie et donc beaucoup plus sage et posé. Les titres sont souvent trop longs et les ballades prennent plus de place. Plus accessible, il est généralement très apprécié. C'est l'album de Tom Waits dont on dit qu'on l'aime, même si on n'est pas forcément inconditionnel de l'artiste ("Hold on").
Entre deux blues aux relents seventies, on prêtera une oreille attentive à "Chocolate Jesus". Et puis, il y a "Filipino Box Spring Hog" et "Big in Japan".

écouter "Chocolate Jesus" :
https://www.youtube.com/watch?v=m5kHx1itU8c

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1989-1993

Concept centré autour des chansons écrites pour la pièce du même nom (en fait, c'est une B.O.), la bizarrerie qu'affectionne Waits est toujours aussi présente, d'autant plus que William Burroughs participe au projet ("T'Ain't No Sin"). Mais l'ensemble ne fonctionne pas toujours bien.
Cela dit, il y a "Crossroads" ; et "Just the Right Bullets" est une tuerie.

écouter "Just the Right Bullets" :
https://www.youtube.com/watch?v=ov7-Ujz1ecs

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(c) 1971

Seconde partie des premiers enregitrements de Waits exhumés par Bizarre, vingt ans après, mais cette fois-ci ça sent les fonds de tiroir - alors qu'il s'agit des mêmes sources. On ne retrouve pas la même fraîcheur dans cette sélection. Certains titres sont pénibles ("Nobody" chanté ultra faux), ou inutiles ("Mockin' Bird", "Blue Skies", "I Want you"). "Ol' 55" ne vaut pas la version classique de 1972. En fait, ce volume 2 sonne comme un album de demos, contrairement au volume 1. En revanche, "Hope I Don't Fall in Love with you" et "Diamonds on my Windshield" sont nettement meilleures que sur CLOSING TIME et THE HEART OF SATURDAY NIGHT.

écouter "Diamonds on my Windshield" :
https://www.youtube.com/watch?v=_DmbkXTwbXc

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Une ambiance intéressante sur l'ensemble du disque (on pense parfois à Zappa - cf. "Dragging a Dead Priest"), mais le thème principal, lancinant, rend le tout assez monotone et répétitif. On n'a pas spécialement envie d'écouter cet album malgré ses qualités. C'est toutefois plus intéressant que le DEAD MAN de Neil Young conçu pour le même Jarmusch.

écouter "Helsinki Mood" :
https://www.youtube.com/watch?v=oVX8dAdO6Ww

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On se demande parfois si on écoute Tom Waits ou Dr. John ("New Coat of Pain", "Fumblin' with the Blues"), mais l'ambiance de fin de soirée de whiskey-piano-bar enfumé prend le dessus et Waits commence à adopter une posture qu'il conservera durant la décennie et qui finira par devenir ennuyeuse.
Il nous propose toutefois encore quelques belles mélodies (par moments, "Shiver me Timbers" évoque "She's Leaving Home").

écouter "New Coat of Pain" :
https://www.youtube.com/watch?v=p7Z-apC912Y

Annotation :

Nouvelle B.O. de pièce de théâtre après THE BLACK RIDER, ALICE gagne en homogénéité ce qu'il perd en énergie. Si on pense beaucoup à Brecht & Weill, le rythme généralement lent de l'album est assez ennuyeux pour les non-amateurs de jazz du style de ce que produisait Waits dans les années 1970.
On retiendra cependant "Kommienezuspadt", "Table Top Joe" et "We're All Mad Here" comme sortant du lot.

écouter "Table Top Joe" :
https://www.youtube.com/watch?v=N1WhjuPD5MU

Annotation :

Album de jazz qui s'adresse avant tout aux amateurs du genre.
Quelques années plus tard, "A Sight for Sore Eyes" reviendra titiller l'esprit de Tom Waits qui enregistrera "In the Neighborhood".
À l'instar de "Pasties and a G-String (at the Two O'Clock Club)" sur SMALL CHANGE, "Barber Shop" montre l'intérêt croissant de Waits pour les percussions.
Inclus : un duo avec Bette Midler.

écouter "Barber Shop" :
https://www.youtube.com/watch?v=llw6BNgWt1Y

Annotation :

Coincé dans la peau du pilier de bar qui sirote son bourbon au piano, Tom Waits chante des morceaux jazzy souvent trop longs et les fréquents arrangements d'orchestres à cordes s'ajoutent à la lourdeur d'un album au rythme monotone, et donc souvent ennuyant.
Seule la percutante "Pasties and a G-String" (la plus courte) ressort du lot.

écouter "Pasties and a G-String" :
https://www.youtube.com/watch?v=hzJoSCYz-14

Annotation :

Album de jazz-blues live constitué d'inédits.
On reconnaît désormais la grosse voix rocailleuse de Waits (qui parle plus qu'il ne chante), mais une fois sur deux, on s'ennuie ferme à l'écoute de NIGHTHAWKS AT THE DINER.
À utiliser comme fond sonore - si on est fan de jazz - plus qu'à écouter avec attention, malgré les longs monologues (parfois drôles) entre les chansons.

écouter "Emotional Weather Report" :
https://www.youtube.com/watch?v=6c5YNPDp8Ww

Annotation :

Bande originale du film-four de Coppola, ONE FOR THE HEART est un album de jazz-variété assez insipide interprété alternativement par Waits et Gayle, ensemble ou séparément.
Pour les complétistes.

écouter "This One's from the Heart" :
https://www.youtube.com/watch?v=uWczuzNjTeo&index=9&list=PL9008E2DA391B3EA9