Les meilleurs albums des années 2010 selon Arthur Debussy

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Album à la sortie mouvementée (mis à disposition gratuitement sur iTunes), qui s'est vu injustement descendre par principe, sans que les critiques ne s'attardent sur le principal : la musique. Et pourtant, c'est à mon sens le meilleur album de U2 depuis au moins Achtung Baby, voire The Joshua Tree. Un retour au meilleur de leur inspiration, au niveau des textes comme des mélodies, sublimes. Et accessoirement, leur album le plus personnel jamais enregistré.

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Après deux gigantesques albums relativement similaires, directement influencés par les fanfares des Balkans et la musique folk à la fois européenne et américaine, Zach Condon, l'homme orchestre derrière Beirut, signe un troisième album qui enfonce le clou tout en ouvrant à de nouvelles perspectives. Les cuivres deviennent mariachi et les harmonies triomphantes font que le prodige Condon atteint des sommets. Un régal.

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En 2020, on sait désormais que Janelle Monáe a été l'artiste d'un unique album. Mais quel album ! The ArchAndroid est une œuvre extrêmement riche, qui mixe des tas d'influences diverses, mais toujours avec une rare exigence et une créativité prodigieuse : soul, R&B, pop, folk, rock, psychédélisme... Loin d'être indigeste, le mélange est réjouissant. Épaulée par Big Boi, la moitié d'Outkast (on a vu pire comme patronage), Janelle Monáe impressionne. Hélas, ses deux albums suivants ont été loin de répéter l'exploit et aujourd'hui, je ne donne pas cher de la suite de sa carrière...

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Cela faisait plusieurs albums que Gang Gang Dance proposait des chansons phénoménales, profondément originales, entre rythmes tribaux, psychédélisme, électro et lyrisme. Mais ces albums étaient inégaux, tous les titres n'étaient pas du même calibre. Ici, pour la première fois, tous les titres sont énormes, et le son global de l'album est très cohérent. Cet album est tout bonnement le meilleur de ce groupe terriblement talentueux. Écoutez cet album, je gage que vous n'aurez jamais rien entendu de tel.

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Près de 10 ans après sa sortie, l'onde de choc de The English Riviera est toujours vive. Pour l'auditeur, qui ne s'est toujours pas remis de ce qu'on peut quasiment qualifier de chef-d’œuvre, en tout cas celui de Metronomy, le groupe qui l'a créé. Mais aussi pour Joseph Mount, l'homme orchestre derrière Metronomy. C'est comme s'il était particulièrement conscient de la réussite que constitue cet album... et comme s'il n'avait jamais osé retenter le coup. Depuis, il nous propose des albums en demie teinte, certains avec encore des titres magnifiques, mais le dernier vraiment raté... Dans cette nouvelle décennie, arrivera-t-il à reprendre pied ?

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Les Strokes ont toujours divisé. Feu de paille ? Coup marketing ? Ou sauveurs du rock ? Avec Angles, le groupe a encore plus suscité la controverse. Après 3 albums assez similaires, creusant toujours plus le sillon d'un revival rock crâneur, nonchalant et mélodieux, et plus encore après des dissensions internes, The Strokes a livré un album différent, beaucoup plus sombre et contrasté, s'éloignant de leur son d'origine. Le constat a été sans appel, une bonne partie de leur fanbase les a lâchés. Dommage... Car c'est pour moi l'un de leurs tous meilleurs albums, avec beaucoup de titres forts et mémorables. Aussi bon que Is This It selon moi... mais différent, bien sûr.

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Qui connaît The Walkmen ? Pas grand monde, hélas. Ce groupe remarquable a traversé les années 2000 sans réussir à réellement percer. Ils sont devenus presque une légende de l'indie rock, chacun de leur album confirmant toujours plus leur talent et la classe incomparable de leur musique. Mais le succès n'a pas été au rendez-vous... Alors le groupe s'est mis en pause. Est-il définitivement dissout ? Je ne sais pas. Mais le chanteur et le principal guitariste, et accessoirement compositeur du groupe, ont continué leur chemin ensemble, pour nous livrer un premier opus magnifique, sous le seul nom d'Hamilton Leithauser. Ce dernier use comme jamais de sa palette vocale, tandis que Paul Maroon crée un écrin subtil à ses chansons. Des chansons belles et rêches, pour un album qui sonne déjà comme un classique.

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Julian Casablancas, ça vous dit quelque chose ? Eh oui, c'est le chanteur et leader du groupe The Strokes. Après de profondes divergences artistiques avec les autres membres de son groupe, il avait sorti un album solo il y a quelques années. Alors que tout le monde croyait The Strokes définitivement mort et enterré, malgré deux albums de qualité, Casablancas a alors pris tout le monde à contre pied en sortant un album surprenant, Tyranny, avec The Voidz. Un disque particulièrement bruitiste et noisy, mais sous le vacarme nihiliste et un brin provocateur, on sentait toujours le goût de l'américain pour les mélodies soignées. Avec Virtue, Casablancas a confirmé ces impressions. Toujours avec The Voidz, il a sorti un album beaucoup plus pop, certes toujours noisy, mais plus en permanence. Résultat : un excellent album, qui se paie le luxe d'aligner les titres (nombreux) sans perdre en qualité et en inspiration. Donc oui, Julian est toujours bien en vie... et de retour.

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Album complètement sous-estimé à sa sortie. Ces incapables de Pitchfork ne lui ont même pas mis la moyenne, le jugeant inécoutable... Un comble quand on jette une oreille sur toute la m... qu'ils promeuvent, souvent bien plus inécoutable que cet album. Casablancas et ses acolytes réussissent le tour de force de redonner un coup de fouet au rock et plus précisément à l'identité sonore des Strokes. Le son est décomposé, recomposé, brutalisé, raturé... En résulte une production assez peu « aimable », il est clair qu'il faut plusieurs écoutes pour dépasser le vernis noisy. Mais rapidement, on se rend compte de la qualité des compositions, osées et audacieuses. Casablancas va même jusqu'à puiser ostensiblement dans les grandes œuvres de la musique classique, comme par exemple ce surprenant emprunt au monumental « Requiem » de Mozart, pour leur titre « Human Sadness », véritable morceau de bravoure, sorte de colonne vertébrale de l'album. Mais d'autres emprunts, plus subtils et mêlés au matériau sonore émergent ici et là, démontrant toute la complexité de cette musique, toute sa richesse et tout son à propos. Un essai brillant, qui gagne à être écouté et réécouté.

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Titanic Rising est probablement l'une des plus belles surprises de 2019. Natalie Mering, l'artiste derrière Weyes Blood, avait certes sorti plusieurs albums de qualité depuis quelques années. Mais avec celui-ci, elle a donné vie à de magnifiques chansons, servies par une production somptueuse, ample et généreuse. Tous les titres ne sont pas du même acabit, mais les meilleurs sont extraordinaires. Natalie Mering a créé un son et un univers nouveaux, mais surtout elle rend hommage au meilleur de la pop des années 70 sans verser dans le pastiche : elle crée quelque chose d'inédit, et c'est particulièrement plaisant.

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On ne présente plus les Flaming Lips. Officiant depuis les années 80, ce groupe de joyeux loustics déjantés avait signé jusque dans les années 90 des albums gentiment bruitistes, à peu près inécoutables. Puis peu à peu, leur son s'est fait de plus en plus pop. Jusqu'au coup d'éclat The Soft Bulletin, sorti en 1999. Un album magique, aux paroles terriblement sincères et naïves et à la musique géniale, démultipliée par la production gargantuesque et pourtant toujours subtile de Dave Fridmann. Après plusieurs albums, leur son inimitable, particulièrement réjouissant et festif a cédé la place à un son plus expérimental, et même plus angoissé le temps de deux albums. Avec le concept album King's Mouth, les Flaming Lips reviennent aux sources de leur succès, tout en conservant un brin de mélancolie. Cet album est très beau, alternant des titres plus puissants et d'autres plus calmes et planants. Il y a quelque années je ne pensais pas pouvoir dire ça : l'inspiration de Wayne Coyne et de sa bande ne s'est toujours pas tarie, et c'est juste une merveilleuse nouvelle.

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Albert Hammond Jr. ça vous parle ? Non ? Et The Strokes ? Ah ! Car Albert n'est autre que l'autre tête pensante du célèbre groupe américain. Ça avait pas mal remué au sein du groupe après leurs 2 premiers albums. Alors Albert a été le premier à aller voir ailleurs et à sortir un album solo. Pour tout dire... c'était une franche réussite. Certes, le son était proche de celui des Strokes, mais Hammond Jr. parvenait à tracer sa voie et à proposer autre chose. 3 albums solo plus tard, le prodige new-yorkais réédite l'exploit et sort un album magistral. Certes il ne paie pas de mine à la première écoute. Mais en lui laissant sa chance, on se rend compte très rapidement qu'il regorge de titres réussis. D'abord 2, 3, puis on comprend que tout l'album fait preuve d'une grande recherche mélodique, Hammond Jr. proposant rien moins qu'un album de rock parfait. Alors ne sous estimez pas ce disque ni cet artiste, qui valent vraiment notre attention.

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Gang Gang Dance... Vous savez, c'est ce groupe défricheur et talentueux qui a longtemps proposé des albums géniaux mais inégaux. Et puis qui a sorti un album parfait avec Eye Contact, un album totalement cohérent avec uniquement des titres réussis. Et bien ils ont réédité l'exploit, tout en prenant une autre direction musicale et artistique. Eye Contact était particulièrement puissant et énergique... Kazuashita est zen, atmosphérique et vaporeux, plus calme et apaisé. Mais toujours aussi réussi. Le groupe manifestant une grande créativité tout en conservant une certaine ambition, celle de proposer un album total, ou chaque chanson s'insère dans un tout qui est plus que la somme de ses parties. Un album magnifique qui mérite d'être plus connu.

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Le « Ghost Teen » du titre de cet album... c'est le fils de Nick Cave. Ou plutôt c'était son fils... Mort dans un tragique accident... Nick Cave a noyé son chagrin dans la musique et a livré d'abord un album, Skeleton Tree, puis celui-ci. Un album bouleversant, particulièrement poignant, avec des chansons à fleur de peau qui donnent des frissons... En art, on le sait, la tristesse donne souvent (peut-on s'en réjouir ?) naissance à des œuvres magnifiques. C'est ici le cas. Ghosteen est un très bel album, très triste bien sûr, mais qui rayonne d'une certaine joie, celle d'un apaisement apparemment enfin trouvé par Nick Cave. Un album sombre, un peu, mais aussi et surtout lumineux. Franchement, respect...

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Ah Vashti Bunyan... Une artiste qui avait sorti un unique album, Just Another Diamond Day, au début des années 70... complètement passé à la trappe à l'époque. Pourtant c'était un album magnifique, un modèle de folk pastoral léger et touchant, avec un brin de psychédélisme. Mais à la suite d'errements divers, l'album est sorti dans l'indifférence générale, Vashti Bunyan se retirant alors du monde de la musique, anéantie par cet échec. Heureusement, le talent de la jeune Britannique n'est pas passé totalement inaperçu. Peu à peu, elle est devenue une légende, à mesure que le nombre de ses fans grandissait, chérissant cet album maudit. Et puis dans les années 2000, sa notoriété nouvelle l'a décidée a sortir un album, Lookaftering, en 2005. Pas aussi parfait que son album de 1970, mais tout de même un magnifique album, gorgé de chansons subtiles et d'une grande beauté. Vashti Bunyan a ensuite participé à quelques chansons à droite et à gauche, notamment sur un merveilleux EP d'Animal Collective. Mais l'histoire en restait là : Vashti Bunyan, la femme de 2 albums. Jusqu'à ce qu'en 2014 elle sorte Heartleap. De nouveau, un album particulièrement réussi, typique de sa façon de faire. Mais des années ont passé, et après avoir réalisé cet album, la chanteuse britannique a annoncé que ce serait son dernier opus. Il ne faut jamais dire jamais, mais pour le moment on doit s'y résoudre, le talent de Vashti Bunyan n'a décidément pas eu un succès à sa hauteur... L'histoire de la musique est souvent cruelle...