Les meilleurs binômes du jeu vidéo selon MrPurple

Annotation :

Nous et l'autre joueur. Un binôme d'humanité à travers des codes d'écriture vidéoludiques.

Oui, j'avais la certitude de comprendre mon interlocuteur. J'avais le sentiment de tout partager avec lui, de vivre une aventure qui nous marquerait ensemble ... Le gameplay est quand même habilement pensé notamment grâce au fait que l'on dépende de l'autre pour flotter constamment. Il y a quelque chose d'ambigüe qui se créé par le mysticisme de ce gameplay minimaliste mais profond.

Pour anecdote, je m'étais fais avoir deux fois de suite par le serpent gargantuesque, j'avais plané très loin de mon ami anonyme. Je n'arrivais plus à trouver les forces de me relever ... je me sentais à terre comme mon personnage, sans espoir.
Et là, mon compagnon est venu à mon secours, il m'a soutenu vocalement, il m'a attendu. Et je jure que ça m'a marqué.

Le drame survint toute à la fin où je l'ai perdu de vu alors qu'un courant de sable nous a expulsé. Je l'ai cherché pendant dix minutes et j'ai eu un gros poids sur le coeur de devoir continuer l'aventure sans lui.

Annotation :

Autant la relation entre James et Maria est totalement mystique et ambigüe, autant j'ai envie de dire que ce qui me fascine également est la métaphore du subconscient à travers les personnages de cet épisode.

A mon sens, toutes les apparitions du Pyramid Head ne relèvent pas seulement du cadre de l'horreur mais d'une écriture poussée de son personnage principal dans des plans fouillés, des idées de mise en scène et une subtilité du level-design. En outre, l'existence de Pyramid Head est essentiel pour rendre James véritablement intéressant et inversement.

On peut presque dire que c'est l'humanité du personnage qui enlaidit le monstre et fait ce qu'il est. Silent Hill ou l'art d'utiliser le game design pour rendre dérangeant des personnages qui sont juste ce qu'ils sont : des êtres humains.

Donc James / Pyramid Head.

Annotation :

Riou et Jowy forcément.
Individuellement, je trouve ces deux personnages intéressants mais leur traitement me parle peu (surtout Jowy dont je détestais pas mal de ses passages malgré tout).
Ensemble, ils déploient des scènes d'une puissance rare. La scène de fin est pour moi d'une intelligence incroyable tant elle parvient à mystifier des mécanismes de gameplay avec des émotions.
Sans spoiler, je dirais que le jeu nous inculque une façon de penser tout du long pour devenir ce qu'est un véritable leader (ou plutôt pour être le jouet charismatique d'un conseiller habile), quelqu'un qui gagne une bataille par pragmatisme.
Et pourtant, cette façon de penser est totalement remise en cause de manière habile. On a là la continuité d'un dialogue profond entre les deux personnages dont l'intensité se révèle décuplée par un gameplay narré par le doute, la frustration. Au final, cette séquence jouable est pour moi la prolongation de ce dialogue mais également le "dialogue" le plus intime.

Un jeu assez bouleversant et complexe dont la sincérité de ce binôme se mesure par le viol de leur innocence sur le champ de bataille.

Annotation :

Rien à redire, le duo Donkey / Diddy a la classe.
Je pense que je les place ici surtout pour leur statut de mascotte face aux autres du top.

Annotation :

Le joueur / le chat.
Un personnage optionnel et pourtant, il apporte à mon sens quelque chose de très fort dans la perte de repères et la solitude du héros. Des passages entre les deux protagonistes courts mais intenses ...

"I love you" ...

Annotation :

Je n'ai pas vraiment de précisions à donner. Presque tous les binômes m'ont paru sincère, crédible et unique (sauf le premier trop vite oublié et peut-être le dernier, un poil moins intense).

Annotation :

Ryo et Ren. Deux personnages d'une culture et d'une mentalité différente.
Même si le binôme reste en apparence classique mais efficace (Ren, esprit malin et Ryo, innocence en quête d'initiation), je trouve que ça va beaucoup plus loin. Un peu comme si leur simple rôle respectif était magnifié et suffisait à rendre intéressant un tel duo sans besoin d'un background commun.

Je pourrais aller plus loin en expliquant que chaque personnage un minimum important à l'intrigue (même le barbier) apporte une évolution certaine dans la quête initiatique et la soif de vengeance de Ryo. Ren en fait parti, vous vous en doutez bien.

Annotation :

Je dirais Dart avec Rose / Shana / Lavitz.
Même si j'ai été très déçu de l'évolution de l'intrigue voguant sur une fable mythologique, j'ai quand même fortement apprécié le rapport humain qui se dégage des personnages. Les binômes que j'ai cité, je les considère comme incomplets. Ils auraient pu aller beaucoup plus loin. C'est dommage mais le jeu perd son écriture lorsque les rapports ne sont pas directs.

Je trouve ce jeu terriblement classique mais l'idée de mettre deux héros, deux amis d'enfance qui au final ne se retrouvent pas dans leurs sentiments amoureux, ça m'a plu. Vraiment. Quelques idées qui mettent à contre-pied le classicisme dont le jeu se gave. Bon, je décris ça comme un concept mais l'écriture est plutôt réussie globalement bien qu'irrégulière.
Le problème, c'est que lorsque l'interlocuteur est absent, Dart ne va jamais faire évoluer la relation avec ce personnage. Sa relation avec Shana le travaille mais lorsqu'elle est en convalescence (syndrôme héroïne de RPG sans doute), Dart restera à l'idée qu'il faut sauver Shana, rien de plus. C'est également sur ce point que je trouve la relation incomplète avec Lavitz et Rose.

Là encore, la bonne idée, c'est de pas distinguer les personnages par rapport à leur âge et leur mentalité. Tu prends à tout hasard un RPG comme Final Fantasy 10, jamais Auron et Tidus n'entretiendront une relation un minimum intime, ça reste dans le cadre du mentor qui éduque le jeune. Eh bien là, les frontières sont loin. Les personnages adultes se mêlent efficacement à un héros adolescent sans que l'un des deux types de personnages (ado de 17 ans, "vieux" de plus de 30 ans) ne prenne le dessus sur l'autre. Ces binômes apportent une fraîcheur d'écriture presque uniques. Du moins, on était pas très loin de quelque chose d'encore plus fort.
Et bon sang, j'en garde totalement un sentiment de frustration mais j'aurais tellement adoré que la relation entre Dart et Rose aille plus loin sur le plan relationnel ... Ca aurait été logique, crédible et original. Et franchement, mêler une cohérence d'écriture à une idée nouvelle, c'était pas de refus.

Quoique qu'il en soit, aussi incomplets soient ces relations dans leur traitement, elles véhiculent quelque chose de suffisamment humain et intense.