Les meilleurs films d'Henri Decoin selon takeshi29

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On reste chez Simenon pour certainement l'un de mes Gabin préférés. "La Vérité sur Bébé Donge" commence comme une bluette et glisse peu à peu vers le mélodrame psychologique et le thriller horrifique.

Usant de flash-backs, Henri Decoin nous amènera par pastilles successives à comprendre ce qui a mené François Donge à sa perte, et la relative douceur des débuts, la lumière, la beauté solaire d'une Danielle Darrieux s'atténueront peu à peu pour laisser place à une noirceur absolue.

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Henri Decoin, un nom réhabilité depuis un bon moment, en grande partie grâce à Tavernier, et pourtant ses films restent relativement peu vus, en tout cas pas à la hauteur de ce qu'ils mériteraient.

Comme souvent chez lui, sous une apparence douce se cache un jeu de rôles, de faux-semblants qui remet en question la définition de la morale, qui montre la complexité et la dualité de l'âme humaine. Un grand film sur les apparences, mis en scène avec une très grande modernité, énième point commun entre Henri Decoin et Julien Duvivier, et interprété magistralement par Charles Vanel et surtout Danielle Darrieux, alors âgée de 20 ans.

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Attention il ne faut surtout pas être allergique au jeu de Louis Jouvet pour apprécier ce film car ici il cabotine sévère, disons que Jouvet fait du Jouvet.

La grande force de ces "Amoureux sont seuls au monde" ne se trouve pas forcément dans la mise en scène de Decoin, élégante mais finalement assez sage, mais dans les dialogues écrits par Henri Jeanson, qui caressent les cages à miel, à base de jeux de mots à faire pâlir d'envie Laurent Ruquier et de doubles sens délicieux.

C'est du mélo certes, même si j'y ai surtout vu un genre rare, le vaudeville dramatique.

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Comme souvent chez Henri Decoin, quel que soit le genre, ça raconte des tonnes de choses sur la société même quand c'est d'apparence légère.

Comme ici avec cette comédie romantique formidablement écrite, dialoguée, scénarisée et mise en scène. C'est vif, pertinent, humaniste sans être niais, et que dire de l'interprétation, en particulier de la muse de Decoin, Danielle Darrieux, qui éclabousse l'objectif de sa pétulance juvénile et de son charme fou.

Regardez ce "Premier rendez-vous" et une comédie romantique actuelle, vous me direz laquelle parait attendue et datée.

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Décidément Henri Decoin était un réalisateur plus que surprenant. Aussi sombre et vénéneux que "La Vérité sur Bébé Donge" ce "Non coupable" est incroyable d'inventivité formelle et scénaristique, offrant à Michel Simon un rôle à sa (dé)mesure.

Avec cette fin merveilleuse de cruauté, qui dénie au monstre la possibilité d'être reconnu jusqu'au bout, jusque dans son crime.

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Voici un Decoin bien moins anecdotique, malgré son ton léger de façade. On peut le voir comme une version non janséniste du "Pickpocket" de Bresson, avec comme souvent irradiant la caméra de son charme une pétulante et insolente Danielle Darrieux.

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Celui-ci est probablement le Decoin le plus injustement boudé. Film d'aventures, d'amitié virile et tendre comme dans "La Belle équipe" du grand Duvivier, il s'agit presque du pendant documentaire d'un chef-d’œuvre absolu (mais on frôle l'euphémisme quand on parle de chef-d’œuvre avec Jean Grémillon), "Le ciel est à vous".

Plein du souffle du romanesque "Au Grand Balcon" se veut pourtant au plus près de la vérité d'une époque, et on palpe celle-ci à chaque instant, probablement grâce au scénario d'un homme pour qui l'aviation n'avait que peu de secrets : Joseph Kessel.

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Pas mon Decoin préféré car parfois un peu confus mais incontestablement l'un des plus modernes, en particulier dans sa structure narrative, sorte de mix entre "Madame de..." et "Rashomon", et son esthétique "à l'américaine". Et puis il y a le casting, en particulier féminin, surprenant et brillant.

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Le récit est profondément noir et pourtant réjouissant à suivre, les dialogues régalent les cages à miel, les personnages secondaires sont parfaitement travaillés, et il y a un autre monstre sacré, Gabin, qui pour notre plus grand plaisir fait du Gabin.

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On est ici dans du Simenon donc dans du polar tortueux, le tout accentué par un autre génie de la "filouterie", Henri-Georges Clouzot, qui s'est chargé de l'adaptation. De son côté et comme toujours, Decoin fait parfaitement le métier, nous offrant un de ces films sur la déchéance morale de la bourgeoisie que n'aurait pas renié un Chabrol.

Et Raimu est énorme, en particulier dans les scènes de procès, sa plaidoirie finale tenant même de l'anthologie.

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"Voyage à travers le cinéma français" la suite, et Henri Decoin la suite. Avec ce "Café du Cadran" qui cache bien son jeu, la légèreté apparente cachant bien la tragédie qui couve.

La mise en scène elle aussi cache bien son jeu, car si elle est classique à 99% on voit surgir par instants des fulgurances d'une absolue modernité.

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Ne sachant pas vivre sans tourner Decoin a également accouché de nombreux films alimentaires, parmi lesquels quelques petits bonbons comme ce pétillant "Charmants Garçons", inoffensif mais délicieux, où Zizi Jeanmaire s'amuse et nous amuse.

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Ce mélange de romance et de tragédie est un Decoin mineur mais son égérie, Danielle Darrieux, brille comme souvent de mille feux. Et rien que pour ça je vous assure que ce "Retour à l'aube" vaut le détour.

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Voici un réalisateur peu "spectaculaire" mais qui finit toujours par me séduire. Même dans ses films qui sont clairement imparfaits, comme cette "Fille du Diable". En effet Henri Decoin sait créer une ambiance, un point d'étrangeté qui ne se situe pas forcément au centre du récit mais qui exerce une forme de fascination. Ici c'est dans la relation entre deux hommes interprétés magistralement par Pierre Fresnay et Fernand Ledoux qu'il parvient à faire quelque chose de troublant, de telle sorte que l'attention du spectateur est maintenue jusqu'à l'ultime seconde.