Les meilleurs films d'Yves Boisset selon takeshi29

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Revoir ce film aujourd'hui, à l'heure où les cons se "décomplexent", fait froid dans le dos mais surtout interroge. Boisset avait tout posé sur la table il y a plus de quarante ans et force est de constater que la saloperie humaine est plus que jamais à l’œuvre.

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En parlant d'immoralité cette adaptation de Jean Vautrin se pose là, un peu comme si Yves Boisset balançait son "Dupont Lajoie" dans une joyeuse communauté où se côtoieraient la bande de "L'Été en pente douce" et les rednecks de "Massacre à la tronçonneuse".

Je ne sais pas comment le film a été reçu en 1984, si les spectateurs de l'époque l'ont pris au premier degré, mais en tout cas perso Lanoux, Carmet, Miou-Miou, Lafont & Co m'ont bien fait marrer. Ah oui il y a aussi Lee Marvin qui court dans les champs de maïs. Kamoulox...

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Promesse de campagne de Marine Le Pen : elle présidente de la République, ce jeu deviendra réalité. Il va de soi que les participants ne seront pas très très blancs.

Vu 2 fois quand j'étais adolescent et revu le 27 avril 2017 (avec un +1)

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Le premier confinement avait donné lieu à quelques prises de bec entre Boisset et moi, le deuxième aurait donc permis une réconciliation, car en plus de la jolie surprise "R.A.S" il y aura eu la découverte de ce pamphlet antimilitariste sans concession.

Avec un Lucas Belvaux débutant assez incroyable et surtout Jean Carmet qui 6 ans après "Dupont Lajoie" retrouvait le rôle qu'il semblait endosser avec le plus de délectation : celui du fumier absolu.

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Mon masochisme cinématographique n'est plus à prouver, alors je me suis lancé il y a quelques temps dans un marathon Yves Boisset, qui étonnamment a selon moi signé ses autres bons films en sortant de sa zone de confort : le monument "Dupont Lajoie" et "Le Prix du danger" en sont deux parfaits exemples.

En commençant par ce classique, certainement vu en famille à la TV lorsque je portais encore des culottes courtes.

C'est donc du solide, certes sans originalité, faut quand même pas trop en demander c'est du Boisset, mais du carré, de l'efficace, et il y a surtout ce casting monstrueux qui sent bon la testostérone : Lino Ventura, Michel Piccoli, Bruno Cremer, Bernard Fresson.

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Je ne suis pas toujours tendre avec Yves Boisset et son "cinéma Dossiers de l'écran", son manque de finesse, mais si ce "R.A.S" n'échappe pas totalement à ces deux caractéristiques il est politiquement très fort et tendu de la première à la dernière seconde.

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Ça c'est un Boisset solide mais qui aurait mérité d'être plus politique et un peu moins polar de base. Mais bon demander à Boisset d'être Francesco Rosi n'a pas vraiment de sens. Et puis regarder Dewaere jouer, et le reste du casting car encore une fois à ce niveau c'est régalade, peut être suffisant...

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Déjà le casting, attention on s'accroche aux branches :
Jean-Louis Trintignant
Michel Piccoli
Jean Seberg
Michel Bouquet
Bruno Cremer
Philippe Noiret
François Périer
Roy Scheider
Jacques François
Jean Bouise

Et pour la musique ? Ah tiens et si on allait chercher Ennio Morricone, il paraît qu'il ne se démerde pas trop mal.

Pour le reste c'est du Boisset pur jus, du bon petit polar complotiste, mais inspiré de l’assassinat de Mehdi Ben Barka. Et ça tout de suite ça aide à ne pas s'en foutre.

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Là je crois que j'ai zéro objectivité, tout d'abord parce que si Boisset a réussi l'exploit (et il n'est malheureusement pas le premier ni le dernier) de ruiner le roman du génie Jean-Patrick Manchette, ça reste du Manchette quand même.

Et puis il y a en premier rôle (A côté même Michael Lonsdale, Victor Lanoux et Jean Bouise semblent tout petits) Marlène Jobert, presque aussi incroyable que dans "Le Passager de la pluie" de Clément ou "Nous ne vieillirons pas ensemble" de Pialat.

Ceux qui n'ont jamais vu un film des 70's avec Marlène Jobert ne peuvent pas prétendre savoir ce qu'est la grâce, la fragilité, le charme désarmant d'un regard.

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Yves Boisset fait partie de ces réalisateurs dont le cinéma très typé années 70-80 privilégiait l'efficacité du récit à la finesse. Finesse qui n'était pas non plus la caractéristique première de sa mise en scène. Et pourtant étrangement je trouve que dans l'ensemble ses films se voient encore très bien. Et à ma grande surprise celui-ci tient par exemple la route aujourd'hui, peut-être parce que mine de rien il s'emparait il y a plus de quarante ans d'un sujet de société (Certes en creux car on est clairement chez Boisset donc dans du glauque) actuel s'il en est : la condition féminine.

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Ici c'est Michel Bouquet et Françoise Fabian (Et rien que pour elle je pourrais regarder n'importe quelle bouse).

Bouse que ce "Un condé" n'est pas d'ailleurs, mais chose assez prégnante chez Boisset, le fond de l'air pue un peu, l'homme semblant avoir une attirance "étrange" pour la loi du talion.

Oh purée j'ai failli oublier, la partition musicale est comme souvent avec Antoine Duhamel un délice pour les cages à miel.

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Ici François de Roubaix remplace Duhamel, et c'est tout aussi canon.

Et puis il y a le monstrueux Jean Yanne en Charles Bronson. Car oui "Le Saut de l'ange" c'est un peu "Un justicier dans la ville", en moins bourrin et plus politique parce que c'est Boisset.

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Dans certains films qui ont fait la marque de fabrique d'Yves Boisset, soit les suspenses "complotistes les élites sont toutes pourries", il est intéressant de dépasser la caricature car le gars savait parfois être sacrément efficace.

Ici ce n'est pas vraiment le cas, malgré une entame prometteuse, car le scénario ne sait pas vraiment quoi faire de son argument de départ. En revanche j'ai eu une vraie surprise : y trouver un très bon Stéphane Freiss, choisi ici pour autre chose que sa "beaugossitude".

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Pour le reste du marathon Boisset je vais faire vite, la note les listes et basta, comme ça on va tous gagner du temps.

La raison en est simple, je suis sorti de ces films avec tout le temps la même impression, à l'image de la recette employée qui est tout le temps la même de la part DU spécialiste français (pour ne pas dire franchouillard) es polar paranoïaque : ça se regarde mais je m'en fous un peu.

Je m'en fous un peu, sauf d'une chose, du casting, car dans chaque Boisset une performance d'acteur surnage : ici Bruno Cremer et son animalité.