Les meilleurs films de 1938 selon Homdepaille

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"Méfiant envers l'évolution militariste du Japon, Shimizu s'intéresse également à la description des stations thermales pour leur capacité à s'affranchir des règles de la société. Cet intérêt donne Une femme et son masseur et Pour une épingle à cheveux, qui partagent nombre d'éléments narratifs et esthétiques.” C. Rauger

Tristesse, solitude et occasions manquées de ses romances sans conclusion au symbolisme mélancolique. Ici entre le rugueux Shin Saburi et la mystérieuse Mieko Takamine. Mais aussi quelques joyeuses touches d’humour avec un enfant ennuyé par les flirts de grands et un gag qui revient fréquemment chez Shimizu d’adultes effrayés par les conséquences des larmes de crocodile d’un enfant.

Magnifique scène de temps suspendu avec Takamine qui passe sans mot à côté d'un aveugle enamouré qui la ressent. S'éloignant, s'approchant en jouant avec le flou dans un grand silence.

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Je ne pensais pas rire plus à un salut nazi que dans To Be or Not to Be, mais celui de Vacances, en groupe, avec hésitation de quelques uns est hilarant. Surtout quand il est suivi par ce délicieux dialogue d'un actionnaire qui se plaint qu'il pourrait faire plus vite de l'argent avec le "bon gouvernement" et qu'une femme lui répond narquoise "Et au gouvernement de quel pays pensez-vous ?"

L'humour fait mouche rapidement par de petites observations de cet homme pauvre découvrant le palais dans lequel vit sa fiancée. Il entre d'ailleurs par l'entrée des serviteurs persuadée de la trouver ici. Grant est parfait en poisson qui tente de respirer hors de l'eau, frétillant (à coups de saltos) pour se revigorer avant d'adopter une démarche sérieuse le plus longtemps possible (c'est à dire peu).
L'émotion est belle dans la seconde partie et prend avec délicatesse, sans l'étouffer, un peu de la place de l'humour avec la fratrie d'enfants de riche insatisfaits. Hepburn, la rebelle dépressive, tombe sous le charme du fiancé de sa sœur, le seul garçon alcoolique désabusé forcé à la finance, et la jeune sœur plus normée. Cette dernière donne l'échange qui m'a le plus touché quand elle avoue à sa grande sœur mouton noir qu'elle ne la suivait que pour ne pas la contrarier mais qu'elle apprécie la vie de riche.

Impeccable réalisation classique, rythmée et dynamique qui joue parfaitement de son décor entre le monumental et l'intime.

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Inépuisable empilement de quiproquo aux allusions sexuelles pour faire grandir bébé, Cary Grant pas le léopard, homme dompté qui va devoir réapprendre un peu de sauvagerie (même le nom de l'os sonne comme intercourse). Et Hepburn prend les choses en mains pour son éducation sexuelle. Elle emboutit à répétition sa voiture dès leur rencontre et fini par l'attraper dans son filet à papillon avant de détruire son vieux dinosaure. Gros plaisir du jeu, surtout pour Hepburn grande bourgeoise au rire inimitable "Look David, I've been raise on the mountain" qui s'adapte : joue la demoiselle en détresse pour appâter Grant et une fois en prison se la joue gangster.

Rythme imparable, pas une seconde sans un gag, et finement écrit jusqu'à l'utilisation de la musique - chanson d'amour à l'usage intelligemment détourné. Un bon côté pile à la délicatesse du couple Hepburn-Grant de Vacances.

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Mélo Warner (aucun souvenir)

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Petite comédie dramatique typique de Shochiku sur la vie sentimentale des urbains. Un genre qui a l'air dévitalisé et sur le déclin.
Les personnages sont plus simples et n'ont pas les fortes têtes follement réjouissantes des moga du début de la décennie (Sanae Takasugi bien sage ici). Étrangement l'émotion ne se fait pas sur le couple un peu distant mais du côté de la famille qui a déshérité son fils à cause de son amour d'une hôtesse de bar. Tout le monde est gentil et tout se résout facilement sans grande tension. Shimazu filme un peu plus plan-plan que les précédents films que j'ai vu mais tout de même va dans les rues, fait quelques transitions rapides et l'on ne s'ennuie pas trop en 55minutes.

Annotation :

Peu de souvenirs, à revoir j'étais p-e pas d'humeur.

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Shochiku s'était spécialisée dans leurs drames à jouer des différences entre fille moderne et traditionnelle, d'après David Bordwell.
Et on a bien l'impression de voir un film de studio dans lequel Shimizu ne s'est pas impliqué : une mise-en-scène simple à part quelques petits écarts fracassants (un duel de regards avec travellings-avant que Leone n'aurait pas renié), et des rebondissements de mélodrame grossier (une tentative de suicide résout tout en prouvant un cœur pur et on déroule le happy end).