Les meilleurs films de 1962 selon Homdepaille

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Alors que Masumura vient de cartonner et d'enfin apporter la reconnaissance critique à Wakao dans son mélodrame Confessions d'une épouse, Daiei, trop connotée film pour femmes, lui demande de développer une ligne de films plus testostéronés.
Sans Wakao il manque un peu d'intensité dramatique à ce film avec le piquet Jiro Tamiya et la médiocre boudeuse Junko Kano pour le (peu de) cœur humain.
Les thématiques des Masumura sur le capitalisme sont là dans un scénario bien ficelé : espionnage, chantage, corruption et prostitution par l'entreprise qui fonctionne comme l'armée impériale (les anciens officiers tiennent le pouvoir) ; mais surtout superbement mis-en-scène : Masumura compartimente l'image séparant les hommes aux intérêts personnels et égoïstes dans différents plans. Seul plan sans lignes séparatrices ni obstruction la réconciliation finale entre l'employé qui renie enfin les méthodes de sa boîte et son amante pas trop rancunière d'avoir été vendue pour un chiffre ridicule.
Masumura démonte au passage le mythe de la saine compétition libérale : les deux compagnies vont commercialiser le même modèle. Les voitures de sport sont d'affreux corbillards noirs, image d'une croissance économique effrénée et dangereuse pour les piétons comme pour les conducteurs jamais à l'abri d'un crash.

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De forme très classique à part son montage sur des mouvements et discrètement elliptique qui fait penser à Masumura. J'ai justement préféré l'approche d'un Masumura plus vive et violente comme Les Géants et les jouets centré sur un homme mais avec l'audace d'intervertir les rôles et de placer une femme conquérante dans ce même domaine de la publicité + la brutalité de Voiture d'essai noire.
Mais ce côté réaliste, terne, simple et sensible gagne en force tout le long du film. Les femmes se traînent les hommes comme des boulets au quotidien (intimement et au travail) comme un Mizoguchi mais elles prennent leur indépendance lentement, à un rythme réaliste encore une fois et en se battant légèrement avec des défaites dont elles se relèvent ou pas.
Intéressant de voir que le réalisateur/scénariste co-signe un scénario avec Masumura en 68.

Annotation :

Les dialogues très présents et pas assez fins à mon goût bloquent mon admiration. Le vrai héros ? Le cheval, qui a le bon goût de ne pas parler, emprisonné par un homme refusant ironiquement les barrières.

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Il y a un plaisir à voir ces excellents acteurs (j'adore la mère) dans un huis-clos très écrit, presque trop (chiant à suivre avec des sous-titres pas adaptés et dans une langue secondaire), et très mis-en-scène (là encore presque trop).
Rien de neuf dans l'esthétique de l'emprisonnement (barreau, surcadrage) déjà très utilisée dans Women are born twice, mais toujours efficace.

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Face à la mort, une femme tente de se réfugier dans la religion, le consumérisme, le sexe opposé et la médecine.
La mise-en-scène réussie à créer un film étrange et rythmé, le moteur vrombrit dès l'ouverture. Miracle, même les ratages renforcent le film : le jeu des acteurs et le mixage son, également catastrophiques, en rajoutent dans le côté lunaire.

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Très beau mélo esthétisant (pour chipoter l'éclairage est souvent pris en défaut), peu d'intérêt aux combats réglés en 2 gestes mais les personnages, enflures comme sympathiques, fonctionnent bien.

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Une fille pauvre (ancienne geisha ?) met le grappin sur un homme à bonne situation qui divorce pour elle. Seulement, elle devra se battre pour le conserver quand sa jeune cousine (nièce ? beaucoup de points d'interrogations car pas de sous-titres) frustrée se réfugie chez elle.

Les combats pour la possession d'un mâle entre trois femmes qui sont toutes d'un autre temps correspondent bien à Masumura et ses personnages de tragédiennes en décalage, c'est surtout un écrin pour Wakao. L'actrice joue de la façon la plus classique que j'ai pu voir. Servie par des premiers plans où elle regarde au loin, vers un paradis qu'elle n'atteint pas, elle exprime longuement et ouvertement des sentiments et une palette de jeu (comme dit vulgairement) qu'habituellement elle intériorise. Forcément moins original mais adapté à un rôle plus franc.

Annotation :

Personnage de séducteur fasciste intéressant. L'angélisme final me convainc pas. L'on sait très bien qu'il ne suffit pas d'exposer les mensonges d'un chef pour que ses suiveurs le lâchent. Tant que son discours correspond à leur opinion il pourra raconter ce qu'il veut.
La narration est efficace : resserrée, montage rapide, on avance dans le film d'actions en réactions.

Annotation :

Dans la mouvance de la psychologisation à l'extrême du cinéma américain. C'est un peu lourd et bêtement schématique dans son opposition entre générations mais quelques scènes moins bavardes sortent du lot et la sublime Alma, la bonne du ranch, échappe à toute caractérisation en mettant une barrière entre elle et les autres.

Annotation :

Ce Frankenstein/Yeux sans visages/Jack l'éventreur/etc. à l'ambiance gothique est plutôt plaisant à voir.

Son originalité réside dans la passion quasi incestueuse qu'a le dr Orloff obsédé par la reconstitution de l'épiderme de sa fille au point d'ignorer les charmes des belles filles qu'il assassine (toutes danseuses de cabaret). À la suggestion d'inceste s'ajoute une autre provoc celle de la nécrophilie tant sa fille (sous verre comme Blanche-neige) mêle l'aspect du cadavre avec une respiration de mourante.

Je préfère le style plus affirmé et unique des réalisations postérieures de Franco (quand il prend le contre-pied solaire et pop) mais c'est un honnête film gothique.

Annotation :

Mouaif. Wakao toujours magnifique dans un rôle habituel entre la geisha et la femme au foyer dont la seule originalité est de servir un prêtre. Et y'a un Œdipe franchement nul.
Vaut pour l'amour plastique de l'actrice et du noir et blanc japonais des années 60.

Annotation :

Pas grand chose d'exceptionnel dans cette sensiblerie sauf peut-être un saisissant travelling sur des photos de corps brûlés/déformés d'Hiroshima qui fini sur le beau visage de Wakao en victime de la bombe. La bombe détruit toute beauté, même Wakao souffrant d'importantes brûlure sur le torse.

Annotation :

Je n'ai pas retrouvé ce qui m'a charmé dans les CM de Rozier. Le trio principal passe son temps à geindre. Un état d'esprit justifié par des angoisses, sur la guerre ou amoureuses, mais le tout m'a paru pénible, un sentiment qui va à contre-sens de la liberté de ton que Rozier donne à son film. C'est appréciable quand tous ferment leur gueule pour danser ou contempler les paysages méditerranéens ; des moments rares vite balancés par des plaintes, ce qui est bien entendu dans le projet du film mais m'a lassé sur 1h45.

Annotation :

Honnêtement il traînait dans mes envies depuis la lecture de Cinéma japonais de Tadao Satō. Un coup d'œil à la fiche SC de l'actrice dont la filmo est aussi alléchante que le physique m'a décidé.
Bon, Mariko Okada est nulle...
Ou très mal dirigée. En tout cas elle a beau s'agiter les yeux humides ce n'est pas une tragédienne accomplie, je ressent ni fièvre ni émotion.

Le film est plan-plan : de beaux kimono, des cerisiers en fleurs, une nature mise en valeur par de lents travellings en plan large et une romance elliptique incompréhensiblement tragique noyée sous du violon très répétitif. Bref faudrait être d'humeur sacrément émotive pour apprécier ce sirop.

Annotation :

Donner la réalisation d'un blockbuster historique à Shigeo Tanaka c'est un peu comme confier la restauration de la chapelle Sixtine à un peintre en bâtiment.
Tout s'enchaîne mollement de façon incohérente. Wakao a le grand rôle dramatique final avec longues tirades et scène de martyr, n'importe qui d'autre que ce réalisateur en aurait fait quelque chose de bien.