Les meilleurs films de 1963 selon Homdepaille

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Grosse admiration du noir et blanc japonais des années 60 quand les studios subissent une chute délirante des entrées (divisées par 10 sur la décennie). Cette décadence les pousse vers des sujets plus excessifs tout en gardant un savoir-faire technique et une beauté d'image incomparable.
Entre le ciel et l'enfer n'est pas forcément le plus représentatif, quoique l'idée de la chute et de la décadence soit centrale avec une première partie sobre et une deuxième aux effets éclatants.

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Giallo décontracté, très second degré et amusant, et dernier noir et blanc de Bava qui s'en donne à cœur joie dans les beaux contraste et des éclairages fous.

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Film sur un fil entre la chronique sociale dramatique et la comédie de remariage Hollywoodienne. D'un côté les sujets scabreux : avortement, sexe sans lendemain avec un inconnu, mère célibataire, avec en plus une vie de famille étouffante pour les enfants d'immigrés italiens. Traités assez crument dans des décors réalistes. De l'autre, les acteurs Hollywoodiens qui tirent le sujet vers la comédie, de façon très efficace.
Étrange de voir le tournage dans la rue au milieu de vrais passants comme le fera le cinéma indépendant bien plus tard. Encore plus étrange avec deux stars. 1ère fois que Wood me convainc à 100% dans un rôle dramatique en femme étouffée par sa famille de cathos italiens. Mcqueen est parfait en mec qui surjoue le macho détaché entre deux signes d'affection.

Les acteurs tiennent cet équilibre de précaire qui devrait s'écrouler dans le Happy end final complètement incohérent et rushé après le dîner désastreux de l'immense scène précédente (qui dans la réalité le clou sur le cercueil de leur relation bien piétinée) mais, voilà, ils font marcher ça sans problème et malgré une petite voix qui me dit "jamais de la vie" j'en suis heureux.

Annotation :

Juste deux ou trois remarques. Je vois quelques réticences sur la longue installation de l'intrigue, mais bon Hitchcock qui filme des gens flirter et passer des portes, ça me va. Il n'y a que sa haine des extérieurs qui me dérange un peu (les alternances ext/studio sont trop visibles). L'absence de profondeur de champ perturbe un peu (contraintes techniques) mais se révèle efficace dans l'impossibilité d'évaluer la distance des oiseaux.
Les attaques du point de vue des oiseaux sont fantastiques et le plan qui m'a le plus marqué est celui de Tippi Hedren qui se réveille traumatisée et agite les bras en criant le regard planté dans la caméra.

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J’aurais dû lire le Kawabata avant. J’sais pas pourquoi je ne l’ai pas fait alors que j’avais un recueil de l’auteur entre les mains, probablement le manque de temps et effrayé par le film lent d’Ichikawa que j’ai à peine regardé. Dommage car les films de jumeaux me déconcentrent toujours un peu car mon esprit vadrouille à chercher les doublures qui contraignent la manière de cadrer, ou au contraire à admirer la précision des caches dans les face à face.
C’est en tout cas une belle histoire de sœurs jumelles séparées qui se retrouvent à 20 ans. Le trouble entre les deux est le point fort, un câlin presque incestueux sous la pluie, un lit partagé et cette étrange discussion où Naeko a peur de perdre son identité de n’être qu’un esprit qui a pris l’apparence de la belle et riche Chieko ; au point que les différences de classe m’ont paru un thème très annexe et plus faible à côté. La réalisation plus classique que Le Contour de la nuit s’adapte aux doublures et au contexte traditionnel mais se fait précise et rapide dans l’opposition entre deux mondes. Les trois derniers plans très mystérieux : une forêt pour Naeko, les toits de la ville pour Chieko et un dernier plan sur une habitation (ou un temple) entourée d’arbre ; ouvrent à plusieurs interprétations, une possible réunion plus optimiste que les adieux précédents ou encore quelque chose de plus mystique sur l'esprit double.

Annotation :

Un peu déçu qu'avec un titre pareil on se retrouve avec un film en studio (aux transparences un peu dégueulasses). M'enfin bon l'émancipation de la femme au foyer, la relation entre époux et la dignité face au travail comparé au traditionnel mourant du vieux père prêt à mendier sont magnifiquement bien écrits et joués. Et ponctuellement de très grandes scènes tout en simplicité comme celle du miroir : belle découverte de son individualité par la femme devant un miroir une liasse d'argent en main.

À noter car c'est plutôt rare, le bonus est parfait et parle d'esthétique. 7min montre en main, Tesson déroule une analyse de la géographie des lieux (avec quand même un peu de blabla osef sur les récompenses de festival et des généralités sur les acteurs).

Annotation :

Femme au foyer perdue dans son immeuble prison au lourdes portes métalliques, numéro de détenus etc qui cherche à se réfugier dans l'empathie. Mais la structure est trop forte et lui enlève tout sujet de pitié.

Annotation :

Les histoires gothiques de grandes maisons hantées, de La Chute Usher au Robert Wise avec des gamins qui effraient leur précepteur (le titre m'échappe), m'emmerdent un peu. Cela dit c'est Bava, et si le mystère n'est pas suffisamment sophistiqué pour un spectateur moderne l'image est sublime (de la couleur aux zooms) et contient des passages d'une grande maîtrise comme les visites de Kurt à Nevanka.

Annotation :

Une mécanique un peu trop bien huilée et évidente. Je lui préfère le plus ambitieux dans son allégorie et sa forme Profond désir des Dieux.

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Ça a 10 ans de retard et sans qualité car la réalisation est déséquilibrée, à base d'objet-signifiants datés (assiette brisée, poupée, ampoule grillée) et d'écriture des personnages et des situations pataude. Du coup tout est doublé, on a à la fois le symbole et à son oralisation.
Ce mariage bancal est dépeint très sagement. La laideur du personnage masculin dans le livre a été gommé, ce qui m'intrigue sur le reste du lissage effectué par cette adaptation trop propre.

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Encore un projet sur lequel Masumura ne semble pas très impliqué. Il a l'air de s'éclater, aidé du directeur de la photo, avec la profondeur de champ où chacun surveille les déclarations des témoins mais sa mise-en-scène qu'il veut étouffante n'élève pas le scénario un peu bateau de procès criminel à la réussite essentielle pour cet employé du procureur (mes connaissances judiciaires se limitent au cinéma donc ce n'est peut-être pas le bon terme).

Annotation :

Longuet. Lumière terne pas ouf probablement pour singer le monde d'un aveugle. Y'a une influence Miyagawa sans ses clairs-obscurs ni le talent.

Tanaka n'est pas Misumi et filme un peu n'importe comment. Le sabre de Zatoichi, presque abstrait dans ses mouvements légers et délicats, ne me fascine pas. Surtout quand c'est mal cadré et que l'on voit l'arme passer à 50cm de l'adversaire.

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En chausson.

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C'est toujours un peu chiant la SF jap de cette période, là c'est pire : les égyptiens engloutis sont ridicules, les retournements de vestes des personnages dans leurs conception nationalistes sont rapides, combats nazes, même les costumes sont pas glorieux comme ces "êtres de fumée" qui ne sont qu'une combinaison de plongée argentée.