Les meilleurs films de 1970 selon Adrast
5 films
créée il y a plus de 3 ans · modifiée il y a 4 joursLe Secret de la planète des singes (1970)
Beneath the Planet of the Apes
1 h 35 min. Sortie : 3 juin 1970 (France). Action, Aventure, Science-fiction
Film de Ted Post
Adrast a mis 4/10.
Annotation :
De beaux gros accents nanardesques. La Soupe aux choux souterraine n'est jamais très loin. Et pourtant on aurait envie de l'aimer, parce qu'on sait que c'est le fils à son papa, mais non, il souffre du syndrome Indy 2.
The People Next Door (1970)
1 h 33 min. Sortie : 26 août 1970 (États-Unis). Drame
Film de David Greene
Adrast a mis 6/10.
Annotation :
5,5
La morale de l'histoire c'est quand même : des tartes dans la gueule peuvent guérir des maladies mentales et faire sortir de la torpeur. C'est pas cré cré 2024 et c'est pas du tout la gouache. Les droitards de l'excréme ça les fait sûrement bander mais là j'comprends pas l'rapport avec le reste de l'histoire. Dans ce contexte hippie de classe moyenne "à la dérive" où les gosses cherchent à faire leurs propres expériences, ce qui passe évidemment par la droge en ces temps, il n'est jamais question d'incriminer la jeunesse, à part peut-être lors de cette scène où le dirlo du lycée s'amuse que les gosses n'aient pas jugé que la machine à café était un objet assez bourgeois pour le dégrader. Le reste du temps c'est plutôt neutre et objectif comme un macroniste débarqué du PS ou de l'UMP. Ça juge jamais vraiment, ça montre des divergences générationnelles comme aime à les rappeler l'émission Bakchich par Jean M'assied, principalement sur les (més)usages de la droge pour "fuir la réalité". Et ça joue sur les préjugés, avec le père boomère qui incarne la voix de la déraison et de l'emportement, à vanner son gosse sur ses cheveux longs, à chercher querelle au pote musicien de son fils, à chercher la baston encore avec le voisin... Bref le plus problématique [c'est cré cré problématique] c'est lui. On n'est pas sur un film de boomère donc, enfin pas tout à fait. On sent que le réal a voulu rendre hommage à l'époque de manière assez fidèle, et pourquoi pas même y insuffler un peu de sa jeunesse [j'ai vérifié il avait 22 ans en 1970], de ses expériences musicales, ses trips, good ou bad, ses envies et ses névroses. Parce que ça transpire l'amour du psychédélisme sans forcément en avoir la forme hallucinée, au final dans la forme ça reste très sage, c'est un drame familial qui porte un regard attendrissant sur les relations parents-enfants, la difficulté de la filiation et + encore de l'amour filial, qui se traduit souvent par de la haine comme on le voit dans cette séance de thérapie collective.
Bref une assez bonne découverte mais pas le film du siècle.
Médée (1969)
Medea
1 h 49 min. Sortie : 28 janvier 1970 (France). Drame, Péplum
Film de Pier Paolo Pasolini
Adrast a mis 7/10 et l'a mis en envie.
Annotation :
7 avec toutes les réserves d'Afrique centrale et au-delà.
À première vue c'est difficile de l'aimer. On aurait envie, c'est du Pasolini, l'apprécier c'est déjà un peu faire partie du gratin d'la cinéphilie. Mais c'est dur parce que c'est mou, c'est aride, c'est raide, c'est ça l'souci.
Ses faux-airs de Cannibal Holocaust au pays de la Toison d'or n'aident pas. Un J'irai mourir chez vous sans Antoine de Maximini mais avec Médée Médée venez m'aider. Un film de vacances au Club Méd(ée) où les GO profitent pleinement de la beauté de la mère Médée Terre-année.
Opaque, cryptique, barbare, poétique, taiseux, ornemental, et quand il parle c'est en charades pour faire dans la mystique et le mythologique. C'est pas un film c'est une secte. Un trip sous acide servi par une bande son psychédélique, cantique, quasi tibétaine qui accroît le sentiment de solitude, de non-sens, de déambulation désertique, de parachutage dans un autre monde tel Médée, presque de malaise. Au hasard, des chants religieux berbères qui résonnent comme du Ghost in the Shell. Non, décidément, c'est pas un film c'est une secte. Une secte qui incite à s'inoculer des substances prohibées et chassées-croisées par la maréchaussée.
Pour n'importe-qui ça paraîtrait bidesque mais sur SynCrétique ça s'prend des 8, des 9, j'en passe et des merveilles. C'est parce qu'apparemment il faut le mode d'emploi pour kiffer. Il faut s'infliger les bonus pour correctement y goûter. Et il faut bien dire qu'à force de travail au corps on s'laisse aller. Allez, séduis-moi sous les draps, séduis-moi avec tes drapées, tes apparats, ton mascara, ta cour de prêtresses officieuses, mais surtout chante-moi cette sérénade dans de multiples langues et de multiples registres. Ton centaure ne sait point parler notre langue ? Pas grave, la version sans poils et sans reproches se chargera de m'embobiner pour me contraindre à l'aimer. Parce qu'il est habité, insaisissable, libre et fou. Et pourtant pas dénué d'imperfections. Médée, j'écris ton nom.
Dernier domicile connu (1970)
1 h 45 min. Sortie : 25 février 1970 (France). Policier, Thriller
Film de José Giovanni
Adrast a mis 6/10.
Annotation :
C'est très classique pour un policier, la musique sort du lot mais ce sont les mêmes thèmes qui reviennent régulièrement. L'un giallo qui donne une touche inquiétante, l'autre orchestral Robbie Williamsesque [quand la moule n'est plou là, que te reste-t-il, pour sous-vivre ici bas ?] et un dernier que j'ai déjà oublié, un peu comme le film au final, qui montre surtout une histoire d'amitié homme-femme entre une apprentie enquêtrice et un flic mis au placard. A priori pas vraiment ACAB les opticiens donc, mais au final beaucoup de propos anti-flics jamais vraiment contredits et un perso de Lino Ventura assez bien écrit pour montrer les limites du métier, son influence sur la population et la part d'ombre de l'exercice.
Le Voyage à Niklashausen (1970)
Die Niklashauser Fart
1 h 30 min. Sortie : 26 octobre 1970 (République fédérale d'Allemagne). Drame
Téléfilm de Rainer Werner Fassbinder et Michael Fengler
Adrast l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Eh didon c'est barré, pas dans l'sens extatique chien fou punk ni dans celui de Pierre-Emmanuel, mais dans l'sens où c'est opaque, abstrait, presque ésotérique. Point de messes noires mais des messes quand même, qu'elles soient catholiques ou laïques, avec des curetons encartés dans l'armée d'Jésus ou des curetons de gauche, dans l'armée d'Marx donc. C'est tellement aride et dans le symbolisme qu'on dirait du Pasolini. Dieu est mort, oui oui oui, les gauchos vont aux meetings comme ils iraient à la messe, le Christ comme le kyste (pour le furoncle du capitalisme) portent un message révolutionnaire, les 2 sont sur un chemin d'croix pour sauver les masses, les émanciper avec un Grand Soir.
C'est déstabilisant pour du Fassbinder parce que c'est plus péteux et conceptuel que d'habitude. Blindé de plans fixes, agrémenté de scènes chantonnées qui le feraient presque passer pour une comédie musicale, on dirait qu'il profite du format télé pour expérimenter et s'extraire du carcan scénaristique habituel, du ronron, de la chansonnette qui elle tourne en arrière-fond et à laquelle le spectateur est tellement habitué qu'une fois sorti d'ça il est déboussolé. Il est où mon Eastwood ???
Un brûlot anarchiste atypique qui prétend parler au peuple mais qui par son parti pris artistique parlera à 10% d'hurluberlus grand max dont des gros ratés qu'ont rien d'autre à foutre que d'mater les bonus d'un DVD comme moué.
Ze suis cré cré zintelligent, c'est pour ça que ze suis libertarien, que ze n'écoute pas ces gaussistes des zestrèmmmmmmm' qui dizent qu'il est plus difficile pour un riche d'entrer dans le royaume de Dieu que pour un chameau d'aller s'faire foutre, et que ze fais du pognon, paske c'est ça la raie publique [NON].